Les combats du pont de Genne
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La Bataille de France :: ::
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Les combats du pont de Genne
Bonjours a tous
Vous devez tous savoir que le 3 Septembre 1939, la FRANCE et la GRANDE-BRETAGNE déclaraient la guerre à l’ALLEMAGNE, suite à l’invasion de la POLOGNE par celle-ci .
De cette date à mai 1940, il ne se passa pas grand chose : on appela cette période la "drôle de guerre" en France, et la "guerre bidon" en Angleterre. La France s’endormit dans la passivité pendant que l’Allemagne continuait à s’armer avec acharnement. Puis survint la débâcle du 10 mai 1940.
Les batailles de la SOMME et de l’AISNE furent rapidement perdues. L’ennemi progressant vers la Sein, le Général Weygand, à qui le Gouvernement a demandé le 20 mai de prendre le Commandement des Armées, ordonna de mettre en défense toutes les rivières susceptibles de barrer au Sud la route de l’invasion.
Ce fut ainsi que fin mai, le principe de la défense de la Loire fut décidé.
A l’Ecole de Cavalerie, fut attribué le secteur allant du confluent de la Vienne et de la Loire à 1’est (au-delà de MONTSOREAU), au THOUREIL (au-delà de GENNES) à l’ouest , soit un front de 4Okm.
Ce front comprenait 4 points de franchissement de la Loire :
— le pont de MONTSOREAU ;
— le Viaduc de Chemin de Fer ;
— les 2 ponts de SAUMUR (de part et d’autre de l’Ile) ;
— le Pont de GENNES.
Le 9 Juin, les troupes allemandes bordaient la Seine de VERNON à ROUEN, et le 10, ils la traversèrent à ELBEUF. Le 10 Juin, le Gouvernement avait quitté PARIS pour s’installer à TOURS puis à BORDEAUX le 14 Juin.
La coupure de la LOIRE devint le seul obstacle sérieux qui puisse permettre de tenter l’ultime bataille.
Une véritable migration humaine déferlait vers le Sud, militaires et civils mélangés, fuyant l’invasion et encombrant les routes, ce qui rendait impossible le mouvement de renfort des troupes.
Le 15 Juin, l’Ecole de Cavalerie, établissement d’instruction relevant directement de la DIRECTION DE LA CAVALERIE, et non des ARMEES EN CAMPAGNE, reçut de cette Direction l’ordre de repli à MONTAUBAN.
Cette prescription annulait l’ordre de défendre les passages de la Loire dans le secteur imparti à l’Ecole, et son départ créait un trou de 40 Km dans le dispositif de défense de la Loire.
Le Colonel MICHON, dont la grandeur d’âme, la flamme et l’esprit de sacrifice étaient indiscutables, n’admit pas que l’Ecole quittât SAUMUR sans combattre ; il obtint de ne renvoyer à l’arrière que les éléments non susceptibles de combattre (personnel de service, chevaux....) et de maintenir sur place les combattants, notamment les Cadres et les Elèves.
LE LUNDI 17 JUIN, à 12 heures 30 :
Message du Maréchal PETAIN donnant l'ordre de cesser les combats, la demande d'armistice étant faite.
Le Colonel MICHON et son Chef d’Etat Major, le Commandant LEMOYNE, convinrent que le prestige et l’honneur de l’Ecole de Cavalerie nous commandaient, malgré cet ordre, de nous battre à SAUMUR pour tenter de nous opposer, bien que n’ayant que de faibles moyens, à la traversée de la Loire par 1es Allemands dans notre secteur.
Le Colonel MICHON convoqua tous les Cadres,, leur exposant la situation et sa décision, mais, qu’étant donné les ordres supérieurs, ils étaient libres de ne pas être du même avis :
TOUS FURENT VOLONTAIRES
Les élèves furent réunis pour leur exposer la situation ;
TOUS FURENT EGALEMENT VOLONTAIRES POUR ENGAGER LE COMBAT.
Ainsi donc, dès le 17 juin, avant que ne retentisse l’appel du 18 Juin, l’Ecole de Cavalerie entrait la première dans la Résistance, aussitôt l’armistice demandé.
Il faut rappeler que nous étions attaqués par la 1ère Division de Cavalerie allemande, avec toute la puissance de feu de ses blindés.
En face de cette puissance de feu, l’Ecole n’était pas organisée pour constituer une troupe de combat, n’ayant pas d’approvisionnement sérieux en armes de guerre et munitions :
— 1 mousqueton par homme ;
— des fusils mitrailleurs et des mitrailleuses St Etienne modèle 1915, servant à l’instruction ;
— absence d’artillerie, sauf quelque canons de 25 et quelques mortiers de 60 et de 81.
Voici maintenant rapidement le déroulement du combat, selon les documents officiels du Colonel MICHON commandant l’Ecole :
MARDI 18 JUIN à 13 Heures 30
Le P.C. de combat de l’ETAT-MAJOR s’installe sur la crête à 800 mètres à l’est du Château de SAUMUR.
Tous les Escadrons se portent à leur emplacement prévu, sur les 40 Km de front.
Vers 21 heures, le Chef de gare de Château-du-Loir prévient le P.C. que de fortes colonnes d’éléments blindés allemands se dirigent sur Château Lavallière. L’alerte est donnée.
MERCREDI 19 JUIN 0 H 15 :
Le contact est pris au Pont de SAUMUR par des blindés allemands qui sont détruits au canon de 25, tandis que les armes automatiques de la défense tirent sur les motocyclistes allemands.
LA BATAILLE EST ENGAGEE :
0 H 20 : Le pont nord de SAUMUR est détruit sur initiative de l’Officier chargé de la défense de l’Ile.
0 H 40 : L’ennemi déclenche des tirs violents de "mienen" et d’obus par les chars embossés de part et d’autre du Pont : réplique de nos éléments de défense.
2 Heures : Le pont de MONTSOREAU est détruit après contact avec des éléments motocyclistes allemands qui mitraillent et grenadent nos vedettes placées au Nord du Pont.
3 Heures : Le pont du Viaduc est détruit sur ordre. Pendant toute la nuit, l’ennemi. continue à harceler par ses tirs l’Ile de SAUMUR.
Au lever du jour , le contact est pris sur tout le front. Une activité ennemie intensive est constatée de l’observatoire du P.C.
Des canons automoteurs sont aperçus se mettant en batterie sur les bords de la Loire.
Les 77 et 105 ennemis, en batterie au carrefour de la Ronde, commencent leur bombardement sur les défenses de SAUMUR.
L’absence d’artillerie de notre part se fait cruellement sentir.
Sur tout le front, les escadrons se renforcent pour parer à une tentative de franchissement de la Loire.
De 14 Heures à 16 Heures : l’observatoire du 2ème secteur à Saumur signale une circulation intense et ininterrompue sur la route de la Ronde à Saumur (Voitures 6 roues arrivant pleines et repartant vides).
16 Heures: l’escadron ~FOLTZ (145 hommes) se reporte à MILLY le MEUGON. Le groupe MONTCLOS (80 hommes) est chargé de la défense du Pont de ST FLORENT, et du Pont de la voie ferrée de NANTILLY. Le Pont NORD de GENNES saute sur ordre.
Peu après, des éléments ennemis se présentent devant GENNES, et envoient des rafales de mitrailleuses partant des Rosiers.
Bombardement violent par "mienen" et par les batteries d’artillerie ennemies installées à la Ronde : sont particulièrement visés : le pont sud de Saumur, le P.C. d’Etat- Major du Moulin, et les voies d’accès de Saumur.
Le défaut d’artillerie française se fait de nouveau cruellement sentir, nous privant de la possibilité de contre-battre les batteries d’artillerie et les canons auto-moteurs allemands, hors de portée de nos mortiers de 81. Tous ceux qui par contre étaient à notre portée, ont été vigoureusement battus, en dépit des tirs adverses, par les deux mortiers mis à la disposition du Lieutenant PERIN.
Sur un cordon de défense aussi étendu,, les liaisons sont pratiquement inexistantes ! Les lignes téléphoniques ont été coupées dès 5 heures par les bombardements. Les appareils T.S.F. de l’Ecole ont été brouillés par l’ennemi ou détruits par bombardement. De ce fait, les liaisons ont été assurées uniquement par des Agents motocyclistes de l’Ecole.
de 18 H à 19 H 35 : Secteur relativement calme. Liaisons avec les différents Escadrons pour besoins éventuels de renfort.
19H35 : le pont Sud de Saumur saute sur ordre ; les défenseurs de l’Ile restent sur leur position.
21 H : Bombardement violent de l’Ile de GENNES, et de la rive Sud de la Loire, par l’artillerie ennemie de 77, et tir des engins blindés ennemis embossés devant le Pont, et face aux extrémités de l’Ile. Tentative de passage en barques à l’Est et à l’Ouest de l’Ile. Les tirs des F.M. et des mitrailleuses l’en empêchent.
L’ennemi est repoussé par la défense efficace du Lieutenant DESFLATS. L’engagement, extrêmement violent, dure jusqu’à 23 H 30.
Le pont sud de GENNES saute sur ordre, isolant dans l’Ile la Brigade DESRELATS, qui reste en place.
A la nuit, toutes nos positions sont intégralement maintenues, toutes les tentatives de franchissement sont repoussées par les armes automatiques et nos mortiers.
Les Brigades engagées ont magnifiquement pris le dessus sur un ennemi mordant et puissamment armé.
JEUDI 20 JUIN :
2 H : Un renfort composé de 2 compagnies d’élèves Aspirants de Réserve d’infanterie de St Maixent, est affecté au secteur de SAUMUR. Le secteur de GENNES ayant été fortement attaqué la veille, le Bataillon de St Maixent reçoit l’ordre de se porter avec une Compagnie d’accompagnement, à l’Ouest de GENNES pour renforcer la Compagnie ROIMARMIER.
4 H 05 : Très violent bombardement sur les lignes à GENNES, et sur les observatoires de la crête du Château à Saumur.
Tir violent d’interdiction sur les voies d’accès de Saumur, principalement dans la vallée du THOUET, et axe BAGNEUX-DOURNAND.
.Attaque générale sur tout le secteur, et plus spécialement sur GENNES et SAUMUR.
les événements vont se précipiter, et se localiser, aussi il est indispensable pour la clarté du déroulement des différentes actions, de diviser les opérations en trois parties :
*Action sur GENNES — Action sur SAUMUR — Action sur MONTSOREAU.
A -ACTION SUR GENNES :
20 JUIN à 3 H 10 : Ordre est donné par le Commandant d’Etat-Major au Capitaine FOLTZ, d’envisager son action sur GENNES de la façon suivante :
1- Appuyer le peloton DESPLATS, isolé dans l’Ile ;
2 - Contre-attaquer au besoin, pour rejeter à l’eau tout ennemi ayant pris pied sur la rive Sud de la Loire ;
3 - Interdire toute progression en direction des grandes rocades :
GENNES - CHENEHUTTE ; GENNES — COUTURES
et des pénétrantes :
GENNES - MILLY le MEUGON ; GENNES - LOUERRE.
4 Heures : L’Escadron du Capitaine FOLTZ est en place pour exécuter sa mission.
4 H 50 : Bombardement intense de l’Ile de GENNES et des rives Sud de la Loire, et tirs très violents des engins blindés sur l’Ile. De nombreuses barques blindées ennemies, contenant chacune de 10 à 15 homme traversent le bras Nord de la Loire, et l’ennemi prend pied dans l’Ile
Combats violents et résistance acharnés de la Brigade DESFLATS et des Tirailleurs qui, après une lutte corps à corps sont submergés. Le Lieutenant est mortellement blessé par un obus.
• L’ennemi occupe alors l’Ile de GENNES, et essaye de franchir la Loire à l’Ouest de l’Ile avec plusieurs barques. Intervention réussie par le feu des éléments du Lieutenant ROIMARMIER. Mais un trou s’est produit à la gauche de ces éléments par suite du repli sans ordre du lieutenant CHAUMAT, entre 2 et 3 heures du matin avant l’attaque. L’ennemi prend pied sur la rive Sud à cet endroit.
Le groupe ROIMARMIER gagne un bois, 50 mètres en arrière, d’ou il se replie sur, VIHIERS. Le Lieutenant ROIMARMIER a glorieusement disparu au cours de cette opération, déchiqueté par un obus.
de 8 H à 13 H : la situation devient critique. L’ennemi réussit à débarquer par un trou de 1.000 Mètres. Des infiltrations ennemies se produisent dans les bois entre CUNAULT et GENNES.
L’Escadron FOLTZ est pris à partie par le feu de l’ennemi de face, à sa gauche et à sa droite.
Le Lieutenant BONNIN pendant la défense de GENNES est mortellement blessé par un espion (officier allemand en civil).
13 H 30 : Arrivée auprès du Capitaine FOLTZ, du capitaine CHOPPIN, officier de liaison du Commandant d’Etat-Major, qui leur annonce l’arrivée imminente d’un renfort composé de 2 chars, et d’un peloton moto du groupe NEUCHEZE, avec lequel il doit contre-attaquer dans GENNES.
La contre-attaque, menée par le lieutenant de GALIBERT, permet de réoccuper les emplacements de combat de la matinée sur la rive sud de la Loire.
19 H- : Les brigades sont débordées de tous côtés et l’ordre de repli est donné à l’Escadron FOLTZ.
21 H- : Décrochage sous un feu violent de l’escadron FOLTZ grâce à l’appui des auto-mitrailleuses. L’escadron stationnera à minuit à la LANDES ELEVEE.
Les opérations dans le sous-secteur de GENNES sont terminées. Le sacrifice du Lieutenant DESPIATS défendant l’Ile, sans esprit de recul, l’initiative, la clairvoyance et le sang-froid du Capitaine FOLTZ défendant GENNES jusqu’au bout, la belle attitude des lieutenants ROIMARMIER et BONNIN tués en pleine action, le cran déployé par les élèves de l’Ecole qui se sont brillamment comportés alors qu’ils voyaient le feu pour la 1ère fois, ont permis d’opposer une résistance acharnée, à un ennemi supérieur en nombre, muni d’artillerie, de blindés et de moyens de feu puissants.
B - ACTION SUR SAUMUR
NUIT DU 19 AU 2O JUIN :
Les tirs d’artillerie ennemie, de 77, de 105 et de "mienen", reprennent très violents sur l’Ile de Saumur, et sur la rive Sud de la Loire.
Ces tirs durent jusqu’à 5 H 10, Heure à laquelle des bateaux ennemis de 12 à 16 hommes sont mis à l’eau très rapidement et traversent la Loire. La base de feu de l’ennemi, composée de chars camouflés sur toute la rive Nord, ouvre le feu sans arrêt avec ses armes et canons automatiques. Les deux premiers bateaux réussissent à passer malgré le feu de nos mitrailleuses, mais les 4 bateaux suivants sont complètement vidés de leurs occupants et s’échouent. Deux autres bateaux remontent la Loire et abordent à l’Est.
Le groupe de l’Aspirant CECCALDI après une résistance acharnée où il laisse 3 tués et 7 blessés, tombe aux mains de l’ennemi.
Du P.C. on aperçoit plusieurs fusées blanches sur la crête du PETIT PUY, donnant la confirmation que l’ennemi a pris pied sur la crête.
Des dispositions sont prises pour prendre à partie les éléments ennemis ayant traversé la Loire, colmater la poche ouverte .par l’ennemi, et prendre liaison à AUNIS, avec l’Escadron St BLANQUAT, qui a l’ordre de tenir la ferme d’AUNIS.
8 H 30 - : La situation est la suivante :
L’attaque sur SAUMUR est plus puissante que celle sur GENNES. Elle est menée par la 1ère Division Blindée de Cavalerie allemande. Les tirs d’artillerie et d’armes automatiques continuent sur la Brigade de la LANCE, qui est prise à revers par l’ennemi. qui s’était infiltré par le haut de la falaise.
La Brigade NOIRTIN est complètement submergée et doit être considérée comme perdue pour le combat.
Le peloton moto IMBERT se heurte à l’ennemi au carrefour de VARRAINS, et son cher de peloton est tué.
Le Capitaine BLEUZE commandant le Bataillon de St MAIXENT a ordre de contre-attaquer en s’appuyant sur 1’Escadron St BLANQUAT qui. tient la ferme d’AUNIS.
Vous devez tous savoir que le 3 Septembre 1939, la FRANCE et la GRANDE-BRETAGNE déclaraient la guerre à l’ALLEMAGNE, suite à l’invasion de la POLOGNE par celle-ci .
De cette date à mai 1940, il ne se passa pas grand chose : on appela cette période la "drôle de guerre" en France, et la "guerre bidon" en Angleterre. La France s’endormit dans la passivité pendant que l’Allemagne continuait à s’armer avec acharnement. Puis survint la débâcle du 10 mai 1940.
Les batailles de la SOMME et de l’AISNE furent rapidement perdues. L’ennemi progressant vers la Sein, le Général Weygand, à qui le Gouvernement a demandé le 20 mai de prendre le Commandement des Armées, ordonna de mettre en défense toutes les rivières susceptibles de barrer au Sud la route de l’invasion.
Ce fut ainsi que fin mai, le principe de la défense de la Loire fut décidé.
A l’Ecole de Cavalerie, fut attribué le secteur allant du confluent de la Vienne et de la Loire à 1’est (au-delà de MONTSOREAU), au THOUREIL (au-delà de GENNES) à l’ouest , soit un front de 4Okm.
Ce front comprenait 4 points de franchissement de la Loire :
— le pont de MONTSOREAU ;
— le Viaduc de Chemin de Fer ;
— les 2 ponts de SAUMUR (de part et d’autre de l’Ile) ;
— le Pont de GENNES.
Le 9 Juin, les troupes allemandes bordaient la Seine de VERNON à ROUEN, et le 10, ils la traversèrent à ELBEUF. Le 10 Juin, le Gouvernement avait quitté PARIS pour s’installer à TOURS puis à BORDEAUX le 14 Juin.
La coupure de la LOIRE devint le seul obstacle sérieux qui puisse permettre de tenter l’ultime bataille.
Une véritable migration humaine déferlait vers le Sud, militaires et civils mélangés, fuyant l’invasion et encombrant les routes, ce qui rendait impossible le mouvement de renfort des troupes.
Le 15 Juin, l’Ecole de Cavalerie, établissement d’instruction relevant directement de la DIRECTION DE LA CAVALERIE, et non des ARMEES EN CAMPAGNE, reçut de cette Direction l’ordre de repli à MONTAUBAN.
Cette prescription annulait l’ordre de défendre les passages de la Loire dans le secteur imparti à l’Ecole, et son départ créait un trou de 40 Km dans le dispositif de défense de la Loire.
Le Colonel MICHON, dont la grandeur d’âme, la flamme et l’esprit de sacrifice étaient indiscutables, n’admit pas que l’Ecole quittât SAUMUR sans combattre ; il obtint de ne renvoyer à l’arrière que les éléments non susceptibles de combattre (personnel de service, chevaux....) et de maintenir sur place les combattants, notamment les Cadres et les Elèves.
LE LUNDI 17 JUIN, à 12 heures 30 :
Message du Maréchal PETAIN donnant l'ordre de cesser les combats, la demande d'armistice étant faite.
Le Colonel MICHON et son Chef d’Etat Major, le Commandant LEMOYNE, convinrent que le prestige et l’honneur de l’Ecole de Cavalerie nous commandaient, malgré cet ordre, de nous battre à SAUMUR pour tenter de nous opposer, bien que n’ayant que de faibles moyens, à la traversée de la Loire par 1es Allemands dans notre secteur.
Le Colonel MICHON convoqua tous les Cadres,, leur exposant la situation et sa décision, mais, qu’étant donné les ordres supérieurs, ils étaient libres de ne pas être du même avis :
TOUS FURENT VOLONTAIRES
Les élèves furent réunis pour leur exposer la situation ;
TOUS FURENT EGALEMENT VOLONTAIRES POUR ENGAGER LE COMBAT.
Ainsi donc, dès le 17 juin, avant que ne retentisse l’appel du 18 Juin, l’Ecole de Cavalerie entrait la première dans la Résistance, aussitôt l’armistice demandé.
Il faut rappeler que nous étions attaqués par la 1ère Division de Cavalerie allemande, avec toute la puissance de feu de ses blindés.
En face de cette puissance de feu, l’Ecole n’était pas organisée pour constituer une troupe de combat, n’ayant pas d’approvisionnement sérieux en armes de guerre et munitions :
— 1 mousqueton par homme ;
— des fusils mitrailleurs et des mitrailleuses St Etienne modèle 1915, servant à l’instruction ;
— absence d’artillerie, sauf quelque canons de 25 et quelques mortiers de 60 et de 81.
Voici maintenant rapidement le déroulement du combat, selon les documents officiels du Colonel MICHON commandant l’Ecole :
MARDI 18 JUIN à 13 Heures 30
Le P.C. de combat de l’ETAT-MAJOR s’installe sur la crête à 800 mètres à l’est du Château de SAUMUR.
Tous les Escadrons se portent à leur emplacement prévu, sur les 40 Km de front.
Vers 21 heures, le Chef de gare de Château-du-Loir prévient le P.C. que de fortes colonnes d’éléments blindés allemands se dirigent sur Château Lavallière. L’alerte est donnée.
MERCREDI 19 JUIN 0 H 15 :
Le contact est pris au Pont de SAUMUR par des blindés allemands qui sont détruits au canon de 25, tandis que les armes automatiques de la défense tirent sur les motocyclistes allemands.
LA BATAILLE EST ENGAGEE :
0 H 20 : Le pont nord de SAUMUR est détruit sur initiative de l’Officier chargé de la défense de l’Ile.
0 H 40 : L’ennemi déclenche des tirs violents de "mienen" et d’obus par les chars embossés de part et d’autre du Pont : réplique de nos éléments de défense.
2 Heures : Le pont de MONTSOREAU est détruit après contact avec des éléments motocyclistes allemands qui mitraillent et grenadent nos vedettes placées au Nord du Pont.
3 Heures : Le pont du Viaduc est détruit sur ordre. Pendant toute la nuit, l’ennemi. continue à harceler par ses tirs l’Ile de SAUMUR.
Au lever du jour , le contact est pris sur tout le front. Une activité ennemie intensive est constatée de l’observatoire du P.C.
Des canons automoteurs sont aperçus se mettant en batterie sur les bords de la Loire.
Les 77 et 105 ennemis, en batterie au carrefour de la Ronde, commencent leur bombardement sur les défenses de SAUMUR.
L’absence d’artillerie de notre part se fait cruellement sentir.
Sur tout le front, les escadrons se renforcent pour parer à une tentative de franchissement de la Loire.
De 14 Heures à 16 Heures : l’observatoire du 2ème secteur à Saumur signale une circulation intense et ininterrompue sur la route de la Ronde à Saumur (Voitures 6 roues arrivant pleines et repartant vides).
16 Heures: l’escadron ~FOLTZ (145 hommes) se reporte à MILLY le MEUGON. Le groupe MONTCLOS (80 hommes) est chargé de la défense du Pont de ST FLORENT, et du Pont de la voie ferrée de NANTILLY. Le Pont NORD de GENNES saute sur ordre.
Peu après, des éléments ennemis se présentent devant GENNES, et envoient des rafales de mitrailleuses partant des Rosiers.
Bombardement violent par "mienen" et par les batteries d’artillerie ennemies installées à la Ronde : sont particulièrement visés : le pont sud de Saumur, le P.C. d’Etat- Major du Moulin, et les voies d’accès de Saumur.
Le défaut d’artillerie française se fait de nouveau cruellement sentir, nous privant de la possibilité de contre-battre les batteries d’artillerie et les canons auto-moteurs allemands, hors de portée de nos mortiers de 81. Tous ceux qui par contre étaient à notre portée, ont été vigoureusement battus, en dépit des tirs adverses, par les deux mortiers mis à la disposition du Lieutenant PERIN.
Sur un cordon de défense aussi étendu,, les liaisons sont pratiquement inexistantes ! Les lignes téléphoniques ont été coupées dès 5 heures par les bombardements. Les appareils T.S.F. de l’Ecole ont été brouillés par l’ennemi ou détruits par bombardement. De ce fait, les liaisons ont été assurées uniquement par des Agents motocyclistes de l’Ecole.
de 18 H à 19 H 35 : Secteur relativement calme. Liaisons avec les différents Escadrons pour besoins éventuels de renfort.
19H35 : le pont Sud de Saumur saute sur ordre ; les défenseurs de l’Ile restent sur leur position.
21 H : Bombardement violent de l’Ile de GENNES, et de la rive Sud de la Loire, par l’artillerie ennemie de 77, et tir des engins blindés ennemis embossés devant le Pont, et face aux extrémités de l’Ile. Tentative de passage en barques à l’Est et à l’Ouest de l’Ile. Les tirs des F.M. et des mitrailleuses l’en empêchent.
L’ennemi est repoussé par la défense efficace du Lieutenant DESFLATS. L’engagement, extrêmement violent, dure jusqu’à 23 H 30.
Le pont sud de GENNES saute sur ordre, isolant dans l’Ile la Brigade DESRELATS, qui reste en place.
A la nuit, toutes nos positions sont intégralement maintenues, toutes les tentatives de franchissement sont repoussées par les armes automatiques et nos mortiers.
Les Brigades engagées ont magnifiquement pris le dessus sur un ennemi mordant et puissamment armé.
JEUDI 20 JUIN :
2 H : Un renfort composé de 2 compagnies d’élèves Aspirants de Réserve d’infanterie de St Maixent, est affecté au secteur de SAUMUR. Le secteur de GENNES ayant été fortement attaqué la veille, le Bataillon de St Maixent reçoit l’ordre de se porter avec une Compagnie d’accompagnement, à l’Ouest de GENNES pour renforcer la Compagnie ROIMARMIER.
4 H 05 : Très violent bombardement sur les lignes à GENNES, et sur les observatoires de la crête du Château à Saumur.
Tir violent d’interdiction sur les voies d’accès de Saumur, principalement dans la vallée du THOUET, et axe BAGNEUX-DOURNAND.
.Attaque générale sur tout le secteur, et plus spécialement sur GENNES et SAUMUR.
les événements vont se précipiter, et se localiser, aussi il est indispensable pour la clarté du déroulement des différentes actions, de diviser les opérations en trois parties :
*Action sur GENNES — Action sur SAUMUR — Action sur MONTSOREAU.
A -ACTION SUR GENNES :
20 JUIN à 3 H 10 : Ordre est donné par le Commandant d’Etat-Major au Capitaine FOLTZ, d’envisager son action sur GENNES de la façon suivante :
1- Appuyer le peloton DESPLATS, isolé dans l’Ile ;
2 - Contre-attaquer au besoin, pour rejeter à l’eau tout ennemi ayant pris pied sur la rive Sud de la Loire ;
3 - Interdire toute progression en direction des grandes rocades :
GENNES - CHENEHUTTE ; GENNES — COUTURES
et des pénétrantes :
GENNES - MILLY le MEUGON ; GENNES - LOUERRE.
4 Heures : L’Escadron du Capitaine FOLTZ est en place pour exécuter sa mission.
4 H 50 : Bombardement intense de l’Ile de GENNES et des rives Sud de la Loire, et tirs très violents des engins blindés sur l’Ile. De nombreuses barques blindées ennemies, contenant chacune de 10 à 15 homme traversent le bras Nord de la Loire, et l’ennemi prend pied dans l’Ile
Combats violents et résistance acharnés de la Brigade DESFLATS et des Tirailleurs qui, après une lutte corps à corps sont submergés. Le Lieutenant est mortellement blessé par un obus.
• L’ennemi occupe alors l’Ile de GENNES, et essaye de franchir la Loire à l’Ouest de l’Ile avec plusieurs barques. Intervention réussie par le feu des éléments du Lieutenant ROIMARMIER. Mais un trou s’est produit à la gauche de ces éléments par suite du repli sans ordre du lieutenant CHAUMAT, entre 2 et 3 heures du matin avant l’attaque. L’ennemi prend pied sur la rive Sud à cet endroit.
Le groupe ROIMARMIER gagne un bois, 50 mètres en arrière, d’ou il se replie sur, VIHIERS. Le Lieutenant ROIMARMIER a glorieusement disparu au cours de cette opération, déchiqueté par un obus.
de 8 H à 13 H : la situation devient critique. L’ennemi réussit à débarquer par un trou de 1.000 Mètres. Des infiltrations ennemies se produisent dans les bois entre CUNAULT et GENNES.
L’Escadron FOLTZ est pris à partie par le feu de l’ennemi de face, à sa gauche et à sa droite.
Le Lieutenant BONNIN pendant la défense de GENNES est mortellement blessé par un espion (officier allemand en civil).
13 H 30 : Arrivée auprès du Capitaine FOLTZ, du capitaine CHOPPIN, officier de liaison du Commandant d’Etat-Major, qui leur annonce l’arrivée imminente d’un renfort composé de 2 chars, et d’un peloton moto du groupe NEUCHEZE, avec lequel il doit contre-attaquer dans GENNES.
La contre-attaque, menée par le lieutenant de GALIBERT, permet de réoccuper les emplacements de combat de la matinée sur la rive sud de la Loire.
19 H- : Les brigades sont débordées de tous côtés et l’ordre de repli est donné à l’Escadron FOLTZ.
21 H- : Décrochage sous un feu violent de l’escadron FOLTZ grâce à l’appui des auto-mitrailleuses. L’escadron stationnera à minuit à la LANDES ELEVEE.
Les opérations dans le sous-secteur de GENNES sont terminées. Le sacrifice du Lieutenant DESPIATS défendant l’Ile, sans esprit de recul, l’initiative, la clairvoyance et le sang-froid du Capitaine FOLTZ défendant GENNES jusqu’au bout, la belle attitude des lieutenants ROIMARMIER et BONNIN tués en pleine action, le cran déployé par les élèves de l’Ecole qui se sont brillamment comportés alors qu’ils voyaient le feu pour la 1ère fois, ont permis d’opposer une résistance acharnée, à un ennemi supérieur en nombre, muni d’artillerie, de blindés et de moyens de feu puissants.
B - ACTION SUR SAUMUR
NUIT DU 19 AU 2O JUIN :
Les tirs d’artillerie ennemie, de 77, de 105 et de "mienen", reprennent très violents sur l’Ile de Saumur, et sur la rive Sud de la Loire.
Ces tirs durent jusqu’à 5 H 10, Heure à laquelle des bateaux ennemis de 12 à 16 hommes sont mis à l’eau très rapidement et traversent la Loire. La base de feu de l’ennemi, composée de chars camouflés sur toute la rive Nord, ouvre le feu sans arrêt avec ses armes et canons automatiques. Les deux premiers bateaux réussissent à passer malgré le feu de nos mitrailleuses, mais les 4 bateaux suivants sont complètement vidés de leurs occupants et s’échouent. Deux autres bateaux remontent la Loire et abordent à l’Est.
Le groupe de l’Aspirant CECCALDI après une résistance acharnée où il laisse 3 tués et 7 blessés, tombe aux mains de l’ennemi.
Du P.C. on aperçoit plusieurs fusées blanches sur la crête du PETIT PUY, donnant la confirmation que l’ennemi a pris pied sur la crête.
Des dispositions sont prises pour prendre à partie les éléments ennemis ayant traversé la Loire, colmater la poche ouverte .par l’ennemi, et prendre liaison à AUNIS, avec l’Escadron St BLANQUAT, qui a l’ordre de tenir la ferme d’AUNIS.
8 H 30 - : La situation est la suivante :
L’attaque sur SAUMUR est plus puissante que celle sur GENNES. Elle est menée par la 1ère Division Blindée de Cavalerie allemande. Les tirs d’artillerie et d’armes automatiques continuent sur la Brigade de la LANCE, qui est prise à revers par l’ennemi. qui s’était infiltré par le haut de la falaise.
La Brigade NOIRTIN est complètement submergée et doit être considérée comme perdue pour le combat.
Le peloton moto IMBERT se heurte à l’ennemi au carrefour de VARRAINS, et son cher de peloton est tué.
Le Capitaine BLEUZE commandant le Bataillon de St MAIXENT a ordre de contre-attaquer en s’appuyant sur 1’Escadron St BLANQUAT qui. tient la ferme d’AUNIS.
dwnvg- Nombre de messages : 20
Age : 79
Situation géo. : Belgique
Date d'inscription : 29/05/2007
Re: Les combats du pont de Genne
SUITE :
Le Lieutenant PITIOT commandant le peloton de chars Hotchkis, se met à la disposition du Capitaine BLEUZE pour participer à la contre-attaque.
Midi : Le reste de la Brigade de la LANGE et les tirailleurs, sous le commandement du Lieutenant St GERMAIN, parviennent à traverser les lignes ennemies, et se replient sur Saumur par le Château.
Les autres Brigades barricadent toutes les rues venant du Château ou de DAMPIERRE, et se préparent à la Défense même de SAUMUR.
Le lieutenant de BUFFEVENT, au cours d’une reconnaissance au nord de la Loire a été tué, le reste de sa brigade réussit à traverser la Loire à la nage.
L’escadron de St BLANQUAT, menacé d’encerclement, est dans une situation critique. Le Capitaine BLEUZE, décide de pousser en avant les chars du lieutenant PITI0T pour dégager l’Escadron St BLANQUAT ; et ensuite soutenir la contre-attaque en neutralisant l’ennemi, sur la crête au Sud et à l’Est de la ferme d’AUNIS.
Les Allemands se sont aperçus de la préparation de l’attaque et déclenchent un tir de concentration et d’interdiction sur CHAINTRE et la sortie Nord de CHAINTRE.
Départ des chars français qui empruntent le chemin de terre de CHAINTRE, et se déploient devant la ferme d’AUNIS, bloquant les feux ennemis et dégageant l’Escadron St BLANQUAT. Le Lieutenant PITIOT est tué dans son char, car l’ennemi avait déjà mis en place de nombreuses armes anti-chars.
12 H 15 : Progression du Bataillon St MAIXENT, malgré les tirs très violents d’artillenie et d’armes automatiques ennemies.
Le contact est pris environ 500 mètres avant la ferme d’AUNIS La progression continue sous le feu maintenant des armes automatiques en position sur le piton d’AUNIS, et l’attaque française arrive à hauteur de l’Escadron St BLANQUAT qui est ainsi dégagé. Le colmatage de la poche est ainsi réalisé depuis la côte 20 jusqu’à SAUMUR, mais de nombreux attaquants auront été fauchés par le feu ennemi.
13 H 30 : Violente réaction de l’ennemi, qui un moment surpris, déclenche des tirs d’artillerie sur toutes les lignes et particulièrement sur la ferme d’AUNIS qui commence à prendre feu. Les chars encore. valides (5 étant hors de combat) s’étant heurtés à des canons anti-chars automatiques ne peuvent continuer leur action, et se replient vers DISTRE, où ils serviront d’appui au Commandant LAUNAY.
La ligne de feu sera tenue jusqu’au soir, à l’heure où dans tout le secteur, l’ordre de repli sera donné.
C - ACTION SUR MONTSOREAU
L’action a été moins importante que dans les autres sous-secteurs.
19 JUIN-2H : Le lieutenant TRASTOUR fait sauter le Pont à l’arrivée de motocyclistes allemands et de voitures 6 roues. Le poste de l’I1e ouvre le feu sur les éléments ennemis qui ripostent aussitôt.
Au cours de la journée, des éléments ennemis en civil, non identifiés se dévoilent à l’Ouest de l’Ile tenue par les tirailleurs, les prenant à revers sous les feux de mitraillettes.
20 JUIN : De minuit à 4 heures, tirs d’artillerie sur l’Ile et la falaise. Des civils non identifiés, en place certainement avant notre arrivée, sortent d’une maison et tentent de s’infiltrer en direction du poste de commandement, ouvrant le feu à la mitraillette et à la grenade.
Le Lieutenant commandant le poste fait une sortie à la grenade, et place un fusil mitrailleur de chaque côté du poste, afin de tenir le chemin situé à mi-hauteur de la falaise. Très curieusement, après échec de cette tentative, les tirs d’artillerie ennemie reprennent avec plus de violence. Des rapports ultérieurs, ont prouvé la présence dans cette région, d’un réseau important d’espionnage.
A 22 Heures, 1’ordre de décrochage étant parvenu, toute la Brigade et les Tirailleurs se mettent en route à pied, dans le plus grand silence, et ils gagnent la forêt de FONTEVRAUD sans avoir été repérés.
CONCLUSION
Les faits relatés ci-dessus (extraits du rapport officiel d’Etat-Major) sans appréciation ni commentaires, font ressortir lhéroïsme dépensé par les Combattants de l’Ecole de Cavalerie.
En leur demandant à participer à la défense de la Loire, le Colonel Commandant l’Ecole, savait la haute valeur morale des élèves qu’il engageait au Combat; Il ne pouvait espérer qu’elle se manifesterait avec un tel éclat.
Les élèves de l’école avaient mission de tenir : Ils ont tenu magnifiquement, acceptant le sacrifice sur les positions mêmes qu’ils avaient à défendre, contre-attaquant avec une farouche énergie, chaque fois que l’ennemi était parvenu à s’infiltrer dans leurs lignes.
Au soir du jeudi 20 JUIN, le secteur de SAUMUR était intégralement maintenu ; mais toutes les réserves du secteur étaient engagées, et en partie dépensées, et les pertes très sévères.
Une plus longue résistance n’était possible que si de nouvelles réserves avaient pu être mises à sa disposition, ainsi qu’un appoint d’artillerie dont le défaut s’est fait cruellement sentir durant tous les combats.
Faute de moyens et de munitions, pour poursuivre une défense efficace, le Commandant d’Etat-Major a dû se résoudre à entamer une manoeuvre en retraite sur la VIENNE, qui lui était demandée par le Général PICHON, Commandant la Région. Manoeuvre entamée le 20 Juin à 21 H 30 et disloquée dès le 21 au matin, par suite de la percée ennemie sur PORT BOULET et dans le secteur avoisinant.
Si un nombre important d’élèves privés de munitions et de tous moyens de transports ont dû sur l’ordre du Commandant de l’école, se résigner à cesser le combat dans la forêt de F0NTEVRAUDT, et accepter la dure épreuve de la captivité, ceux qui. disposaient encore de quelques munitions ont tenu à franchir les lignes ennemies en direction du Sud, et ont tenté de se raccrocher à quelques îlots de résistance.
Parmi ceux-ci, l’Escadron de l’héroïque Capitaine FOLTZ, s’est brillamment distingué, tenant tête à 1’ennemi, avec les débris de son unité : le 21 à ARGENTON, le 22 à BRESSUIRE, et le 23 dans la forêt de SECONDIGNY, ou n’ayant plus de munitions, celui-ci a fait enterrer les armes, et a conseillé à ses combattants de tenter leur chance en échappant à l’étreinte de l’adversaire.
C’est à ce stade de la bataille, qu’il est permis de constater que si les ressources en munitions et en matériel étaient réduites à néant, les ressources en énergie et en volonté n’étaient pas entamées malgré plusieurs nuits sans sommeil.
Entrant dans les vues de la Direction de la Cavalerie qui avait fait connaître son intention de regrouper l’Ecole dans la région de Montauban, trente Officiers ou Elèves, forçant les lignes de l’ennemi ou s’échappant de ses mains après capture, vont regagner leur unité.
L Ecole de Cavalerie a revendiqué l’honneur de participer à la défense de la Loire, dans le Secteur de SAUMUR, pour y affirmer, par des actes, la valeur de l’enseignement militaire et moral, que depuis son origine, elle n’a cessé de dispenser aux Cadres de la Cavalerie.
Elle a combattu,1es 19, 20 et 21 Juin 1940, jusqu’à l’extrême limite de, ses moyens, infligeant à l’ennemi les pertes les plus sévères, en en éprouvant elle-même de très lourdes, prodiguant des actes d’héroïsme, et inscrivant dans les fastes de la Cavalerie, une page digne entre toutes de son glorieux passé.
Je viens de vous présenter un extrait du rapport officiel d’Etat-Major rédigé par le Colonel MICHON, Commandant de l’Ecole, quelques jours après les combats.
Je dois ajouter que les Allemands qui avaient fait prisonniers les élèves et Officiers de l’Ecole, dans la Forêt de FONTEVRAUD, les escortèrent d’abord à BOURGUEIL, puis les ramenèrent à l’Ecole de Cavalerie , où ils les internèrent.
Après 15 jours de captivité, en raison de leur résistance opiniâtre sur le Front de Saumur, ils les séparèrent des autres prisonniers. Formant une colonne encadrée par leurs Officiers de l’Ecole et seulement quelques soldats allemands, les élèves se dirigèrent en direction de la Zone libre par LOCHES, où l’Indre franchie, ils furent libérés et rejoignirent MONTAUBAN.
Les Allemands avaient libéré également 749 chevaux de l’Ecole , en même temps que les 218 Elèves et Officiers prisonniers.
Selon le rapport du Colonel MICHON, publié à MONTAUBAN le 9 Août 1940, sur les 560 Elèves-Officiers ayant participé aux combats de Saumur, il n’en restait que 366 :
79 étaient tués ou disparus
32 blessés en traitement
15 en convalescence.
QUELQUES FAITS DIVERS PARMI TANT D’AUTRES :
1— Lieutenant DESPLATS, défenseur de l’Ile de GENNES.
Pendant la première attaque, il se prodigue au milieu de ses hommes, sans aucun souci des balles et des obus. Son optimisme réchauffe les hésitants et galvanise les ardents. Il cause familièrement avec les tirailleurs algériens qui lui ont été confié, leur tapant sur l’épaule, et répétant :
" Surtout les Enfants , ne flanchez pas "
Au matin du 20 JUIN, pendant l’attaque qui devait être décisive, il est d’abord frappé d’un éclat d’obus à la jambe. Il refuse d’être évacué, il sort un pansement et s’apprête à bander la blessure lorsqu’un obus le couche pour toujours.
2— Après la mort du Lieutenant DESPLATS, ses hommes ayant lutté comme des lions sous la pression de plus en plus forte de l’ennemi, et n’ayant plus de munitions, sont obligés de cesser le combat et de se rendre.
Seul, un tirailleur algérien isolé, bien camouflé à la place qui. lui a été assignée, reste à son poste et reprend tout à coup une lutte aussi inattendue pour les Allemands, que sans espoir pour lui. Il tient tête farouchement, mais manque de munitions. Il est bientôt désarmé et fait prisonnier.
A un sous-Officier qui lui demande alors : " Pourquoi es-tu resté là tout seul... ? "
Il répond avec un large sourire de satisfaction : " Bon Lieutenant a dit "Pas Flanché ", alors, moi, pas flanché ".
3 - C’est aussi le Maréchal des Logis MONTIGNY, qui. reste tout seul aussi avec son fusil mitrailleur à l’extrémité de la pointe Ouest du Secteur.
Grièvement blessé aux jambes le 20 Juin, et ne pouvant plus bouger, il demeure ainsi, baignant dans son sang, et continuant à défendre son poste. Le lendemain une patrouille le découvre, le soigne, et le fait évacuer.
Je voudrais vous citer maintenant un :
EXTRAIT DU COMPTE RENDU, REDIGE LE 3 JUILLET 1940, PAR
LE GENERAL DER VORNACH
qui commandait la première division de cavalerie allemande qui attaquait Saumur :
Alors qu’il y a quelques .jours les pointes des colonnes allemandes se rapprochent de SAUMUR, tandis que les restes démoralisés des divisions françaises battues sur la SOMME et sur la SEINE, traversent sans arrêt les Ponts sur la Loire, et. tandis que le Maire de Saumur veut déclarer la ville : "Ville ouverte", le Commandant repousse cette initiative, et place la ville en état de défense avec ses 500 CADETS, élèves de Cavalerie.
Les Ponts sur la Loire sautèrent devant les premiers blindés allemands. Et alors, le crépitement retentit de toutes les maisons du Quartier Sud, de l’Est et de l’Ouest sur plusieurs kilomètres, des coupures et des bastions naturels des hauteurs dont les rocs de craie blanche s’enfoncent ici vers le lit du fleuve.
Au moyen de mitrailleuses, de canons anti-chars, d’obusiers, " les CADETS DE l’ECOLE DE CAVALERIE " se battirent ardemment pendant plus de deux jours dans une position sans espoir, tandis qu’à leur droite et à leur gauche, retentissait déjà le chaos de la rupture générale.
Même le feu de notre artillerie allemande ne pouvait ralentir cette vaillante résistance bien voulue reconnue par nous l’adversaire. A peine se taisait-il d’un côté, même un instant seulement, qu’aussitôt reprenait de l’autre côté le crépitement des mitrailleuses.
Elle retarda le passage des éléments allemands sur le fleuve, mais ne put l’empêcher au-delà d’une certaine durée, dès qu’à l’ouest de SAUMUR, et à plusieurs Km à l’est les têtes de ponts allemands furent établis.
Les attaquants allemands de SAUMUR sont aussi des Cavaliers. Ils appartiennent à la Première Division Blindée de Cavalerie, qui hier s’est portée à 70 Km au Sud de SAUMUR, dans la région comprise entre THOUARS et PARTHENAY, en une marche en avant contre un ennemi faiblissant.
Cet épisode n'eut pas la moindre part dans la poursuite de l’adversaire et également dans le succès final allemand en France.
SIGNE :
GENERAL DER VORMACH
Commandant la 1ère Division Blindée de la Cavalerie Allemande
le Mercredi 3 Juillet 1940
Il est à noter que le Général Allemand fut le premier à appeler les défenseurs :
1es CADETS de SAUMUR
et .........ce nom leur resta par la suite
Amitiés Légio More Majorum
Daniel
Le Lieutenant PITIOT commandant le peloton de chars Hotchkis, se met à la disposition du Capitaine BLEUZE pour participer à la contre-attaque.
Midi : Le reste de la Brigade de la LANGE et les tirailleurs, sous le commandement du Lieutenant St GERMAIN, parviennent à traverser les lignes ennemies, et se replient sur Saumur par le Château.
Les autres Brigades barricadent toutes les rues venant du Château ou de DAMPIERRE, et se préparent à la Défense même de SAUMUR.
Le lieutenant de BUFFEVENT, au cours d’une reconnaissance au nord de la Loire a été tué, le reste de sa brigade réussit à traverser la Loire à la nage.
L’escadron de St BLANQUAT, menacé d’encerclement, est dans une situation critique. Le Capitaine BLEUZE, décide de pousser en avant les chars du lieutenant PITI0T pour dégager l’Escadron St BLANQUAT ; et ensuite soutenir la contre-attaque en neutralisant l’ennemi, sur la crête au Sud et à l’Est de la ferme d’AUNIS.
Les Allemands se sont aperçus de la préparation de l’attaque et déclenchent un tir de concentration et d’interdiction sur CHAINTRE et la sortie Nord de CHAINTRE.
Départ des chars français qui empruntent le chemin de terre de CHAINTRE, et se déploient devant la ferme d’AUNIS, bloquant les feux ennemis et dégageant l’Escadron St BLANQUAT. Le Lieutenant PITIOT est tué dans son char, car l’ennemi avait déjà mis en place de nombreuses armes anti-chars.
12 H 15 : Progression du Bataillon St MAIXENT, malgré les tirs très violents d’artillenie et d’armes automatiques ennemies.
Le contact est pris environ 500 mètres avant la ferme d’AUNIS La progression continue sous le feu maintenant des armes automatiques en position sur le piton d’AUNIS, et l’attaque française arrive à hauteur de l’Escadron St BLANQUAT qui est ainsi dégagé. Le colmatage de la poche est ainsi réalisé depuis la côte 20 jusqu’à SAUMUR, mais de nombreux attaquants auront été fauchés par le feu ennemi.
13 H 30 : Violente réaction de l’ennemi, qui un moment surpris, déclenche des tirs d’artillerie sur toutes les lignes et particulièrement sur la ferme d’AUNIS qui commence à prendre feu. Les chars encore. valides (5 étant hors de combat) s’étant heurtés à des canons anti-chars automatiques ne peuvent continuer leur action, et se replient vers DISTRE, où ils serviront d’appui au Commandant LAUNAY.
La ligne de feu sera tenue jusqu’au soir, à l’heure où dans tout le secteur, l’ordre de repli sera donné.
C - ACTION SUR MONTSOREAU
L’action a été moins importante que dans les autres sous-secteurs.
19 JUIN-2H : Le lieutenant TRASTOUR fait sauter le Pont à l’arrivée de motocyclistes allemands et de voitures 6 roues. Le poste de l’I1e ouvre le feu sur les éléments ennemis qui ripostent aussitôt.
Au cours de la journée, des éléments ennemis en civil, non identifiés se dévoilent à l’Ouest de l’Ile tenue par les tirailleurs, les prenant à revers sous les feux de mitraillettes.
20 JUIN : De minuit à 4 heures, tirs d’artillerie sur l’Ile et la falaise. Des civils non identifiés, en place certainement avant notre arrivée, sortent d’une maison et tentent de s’infiltrer en direction du poste de commandement, ouvrant le feu à la mitraillette et à la grenade.
Le Lieutenant commandant le poste fait une sortie à la grenade, et place un fusil mitrailleur de chaque côté du poste, afin de tenir le chemin situé à mi-hauteur de la falaise. Très curieusement, après échec de cette tentative, les tirs d’artillerie ennemie reprennent avec plus de violence. Des rapports ultérieurs, ont prouvé la présence dans cette région, d’un réseau important d’espionnage.
A 22 Heures, 1’ordre de décrochage étant parvenu, toute la Brigade et les Tirailleurs se mettent en route à pied, dans le plus grand silence, et ils gagnent la forêt de FONTEVRAUD sans avoir été repérés.
CONCLUSION
Les faits relatés ci-dessus (extraits du rapport officiel d’Etat-Major) sans appréciation ni commentaires, font ressortir lhéroïsme dépensé par les Combattants de l’Ecole de Cavalerie.
En leur demandant à participer à la défense de la Loire, le Colonel Commandant l’Ecole, savait la haute valeur morale des élèves qu’il engageait au Combat; Il ne pouvait espérer qu’elle se manifesterait avec un tel éclat.
Les élèves de l’école avaient mission de tenir : Ils ont tenu magnifiquement, acceptant le sacrifice sur les positions mêmes qu’ils avaient à défendre, contre-attaquant avec une farouche énergie, chaque fois que l’ennemi était parvenu à s’infiltrer dans leurs lignes.
Au soir du jeudi 20 JUIN, le secteur de SAUMUR était intégralement maintenu ; mais toutes les réserves du secteur étaient engagées, et en partie dépensées, et les pertes très sévères.
Une plus longue résistance n’était possible que si de nouvelles réserves avaient pu être mises à sa disposition, ainsi qu’un appoint d’artillerie dont le défaut s’est fait cruellement sentir durant tous les combats.
Faute de moyens et de munitions, pour poursuivre une défense efficace, le Commandant d’Etat-Major a dû se résoudre à entamer une manoeuvre en retraite sur la VIENNE, qui lui était demandée par le Général PICHON, Commandant la Région. Manoeuvre entamée le 20 Juin à 21 H 30 et disloquée dès le 21 au matin, par suite de la percée ennemie sur PORT BOULET et dans le secteur avoisinant.
Si un nombre important d’élèves privés de munitions et de tous moyens de transports ont dû sur l’ordre du Commandant de l’école, se résigner à cesser le combat dans la forêt de F0NTEVRAUDT, et accepter la dure épreuve de la captivité, ceux qui. disposaient encore de quelques munitions ont tenu à franchir les lignes ennemies en direction du Sud, et ont tenté de se raccrocher à quelques îlots de résistance.
Parmi ceux-ci, l’Escadron de l’héroïque Capitaine FOLTZ, s’est brillamment distingué, tenant tête à 1’ennemi, avec les débris de son unité : le 21 à ARGENTON, le 22 à BRESSUIRE, et le 23 dans la forêt de SECONDIGNY, ou n’ayant plus de munitions, celui-ci a fait enterrer les armes, et a conseillé à ses combattants de tenter leur chance en échappant à l’étreinte de l’adversaire.
C’est à ce stade de la bataille, qu’il est permis de constater que si les ressources en munitions et en matériel étaient réduites à néant, les ressources en énergie et en volonté n’étaient pas entamées malgré plusieurs nuits sans sommeil.
Entrant dans les vues de la Direction de la Cavalerie qui avait fait connaître son intention de regrouper l’Ecole dans la région de Montauban, trente Officiers ou Elèves, forçant les lignes de l’ennemi ou s’échappant de ses mains après capture, vont regagner leur unité.
L Ecole de Cavalerie a revendiqué l’honneur de participer à la défense de la Loire, dans le Secteur de SAUMUR, pour y affirmer, par des actes, la valeur de l’enseignement militaire et moral, que depuis son origine, elle n’a cessé de dispenser aux Cadres de la Cavalerie.
Elle a combattu,1es 19, 20 et 21 Juin 1940, jusqu’à l’extrême limite de, ses moyens, infligeant à l’ennemi les pertes les plus sévères, en en éprouvant elle-même de très lourdes, prodiguant des actes d’héroïsme, et inscrivant dans les fastes de la Cavalerie, une page digne entre toutes de son glorieux passé.
Je viens de vous présenter un extrait du rapport officiel d’Etat-Major rédigé par le Colonel MICHON, Commandant de l’Ecole, quelques jours après les combats.
Je dois ajouter que les Allemands qui avaient fait prisonniers les élèves et Officiers de l’Ecole, dans la Forêt de FONTEVRAUD, les escortèrent d’abord à BOURGUEIL, puis les ramenèrent à l’Ecole de Cavalerie , où ils les internèrent.
Après 15 jours de captivité, en raison de leur résistance opiniâtre sur le Front de Saumur, ils les séparèrent des autres prisonniers. Formant une colonne encadrée par leurs Officiers de l’Ecole et seulement quelques soldats allemands, les élèves se dirigèrent en direction de la Zone libre par LOCHES, où l’Indre franchie, ils furent libérés et rejoignirent MONTAUBAN.
Les Allemands avaient libéré également 749 chevaux de l’Ecole , en même temps que les 218 Elèves et Officiers prisonniers.
Selon le rapport du Colonel MICHON, publié à MONTAUBAN le 9 Août 1940, sur les 560 Elèves-Officiers ayant participé aux combats de Saumur, il n’en restait que 366 :
79 étaient tués ou disparus
32 blessés en traitement
15 en convalescence.
QUELQUES FAITS DIVERS PARMI TANT D’AUTRES :
1— Lieutenant DESPLATS, défenseur de l’Ile de GENNES.
Pendant la première attaque, il se prodigue au milieu de ses hommes, sans aucun souci des balles et des obus. Son optimisme réchauffe les hésitants et galvanise les ardents. Il cause familièrement avec les tirailleurs algériens qui lui ont été confié, leur tapant sur l’épaule, et répétant :
" Surtout les Enfants , ne flanchez pas "
Au matin du 20 JUIN, pendant l’attaque qui devait être décisive, il est d’abord frappé d’un éclat d’obus à la jambe. Il refuse d’être évacué, il sort un pansement et s’apprête à bander la blessure lorsqu’un obus le couche pour toujours.
2— Après la mort du Lieutenant DESPLATS, ses hommes ayant lutté comme des lions sous la pression de plus en plus forte de l’ennemi, et n’ayant plus de munitions, sont obligés de cesser le combat et de se rendre.
Seul, un tirailleur algérien isolé, bien camouflé à la place qui. lui a été assignée, reste à son poste et reprend tout à coup une lutte aussi inattendue pour les Allemands, que sans espoir pour lui. Il tient tête farouchement, mais manque de munitions. Il est bientôt désarmé et fait prisonnier.
A un sous-Officier qui lui demande alors : " Pourquoi es-tu resté là tout seul... ? "
Il répond avec un large sourire de satisfaction : " Bon Lieutenant a dit "Pas Flanché ", alors, moi, pas flanché ".
3 - C’est aussi le Maréchal des Logis MONTIGNY, qui. reste tout seul aussi avec son fusil mitrailleur à l’extrémité de la pointe Ouest du Secteur.
Grièvement blessé aux jambes le 20 Juin, et ne pouvant plus bouger, il demeure ainsi, baignant dans son sang, et continuant à défendre son poste. Le lendemain une patrouille le découvre, le soigne, et le fait évacuer.
Je voudrais vous citer maintenant un :
EXTRAIT DU COMPTE RENDU, REDIGE LE 3 JUILLET 1940, PAR
LE GENERAL DER VORNACH
qui commandait la première division de cavalerie allemande qui attaquait Saumur :
Alors qu’il y a quelques .jours les pointes des colonnes allemandes se rapprochent de SAUMUR, tandis que les restes démoralisés des divisions françaises battues sur la SOMME et sur la SEINE, traversent sans arrêt les Ponts sur la Loire, et. tandis que le Maire de Saumur veut déclarer la ville : "Ville ouverte", le Commandant repousse cette initiative, et place la ville en état de défense avec ses 500 CADETS, élèves de Cavalerie.
Les Ponts sur la Loire sautèrent devant les premiers blindés allemands. Et alors, le crépitement retentit de toutes les maisons du Quartier Sud, de l’Est et de l’Ouest sur plusieurs kilomètres, des coupures et des bastions naturels des hauteurs dont les rocs de craie blanche s’enfoncent ici vers le lit du fleuve.
Au moyen de mitrailleuses, de canons anti-chars, d’obusiers, " les CADETS DE l’ECOLE DE CAVALERIE " se battirent ardemment pendant plus de deux jours dans une position sans espoir, tandis qu’à leur droite et à leur gauche, retentissait déjà le chaos de la rupture générale.
Même le feu de notre artillerie allemande ne pouvait ralentir cette vaillante résistance bien voulue reconnue par nous l’adversaire. A peine se taisait-il d’un côté, même un instant seulement, qu’aussitôt reprenait de l’autre côté le crépitement des mitrailleuses.
Elle retarda le passage des éléments allemands sur le fleuve, mais ne put l’empêcher au-delà d’une certaine durée, dès qu’à l’ouest de SAUMUR, et à plusieurs Km à l’est les têtes de ponts allemands furent établis.
Les attaquants allemands de SAUMUR sont aussi des Cavaliers. Ils appartiennent à la Première Division Blindée de Cavalerie, qui hier s’est portée à 70 Km au Sud de SAUMUR, dans la région comprise entre THOUARS et PARTHENAY, en une marche en avant contre un ennemi faiblissant.
Cet épisode n'eut pas la moindre part dans la poursuite de l’adversaire et également dans le succès final allemand en France.
SIGNE :
GENERAL DER VORMACH
Commandant la 1ère Division Blindée de la Cavalerie Allemande
le Mercredi 3 Juillet 1940
Il est à noter que le Général Allemand fut le premier à appeler les défenseurs :
1es CADETS de SAUMUR
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Saumur
A ceux qui aujourd'hui encore disent que la France a été battue, quand j'entendais mon père dire qu'il avait reculé et été fait prisonnier sans avoir tiré un coup de fusil, avec quoi? Une seule cartouche, et parfois la cartouche ne correspondait pas au calibre, je rétorque: et à Saumur?
Amitiés
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Tobrouk- Admin
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