Sujet: Jersey Dim 4 Mar - 12:55
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Sujet: Jersey Dim 4 Mar - 12:55
Tobrouk a écrit:Jersey, île anglo-normande occupée. Un officier allemand discute avec un policier de l'île.
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Re: Sujet: Jersey Dim 4 Mar - 12:55
capablanca a écrit:Mon arrière grand père à organisé plusieurs passages par bateau en 40 (pour des aviateurs anglais et futurs FFL) Du Pond de la Corde (Henvic dans le 29) à Jersey.
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Re: Sujet: Jersey Dim 4 Mar - 12:55
Erwin von Botryche a écrit:
Belle cette image ^^
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Re: Sujet: Jersey Dim 4 Mar - 12:55
Tobrouk a écrit:Je ne comprend pas Erwin ??????????????
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Re: Sujet: Jersey Dim 4 Mar - 12:55
capablanca a écrit:La Baraka d'un FFL 40 (extraits)
Petit passage d'un texte de Yves Marzin ou mon arrière grand père Jacques GUEGUEN envoit des resistants par bateau à Jersey
Amicalement CAPA
Mon frère est mobilisé, rappelé au 27eme G. R. D. I. Je le remplace au Restaurant, comme Chef de rang
de 13 tables, avec un
commis de suite, pour m'aider. Mes connaissances en Anglais et en Allemand sont, plus que suffisantes. Je suis content de
pouvoir aider Suzanne, qui a été si gentille pour moi. Je me suis aperçu, par la suite, que je gagnais
autant, qu'un Colonel
de l'époque!
Mais la rentrée scolaire approche, et je suis inscrit au collège de MORLAIX, comme pensionnaire, en classe de
Maths- Elem.
Signe distinctif: on porte un" mu" grec sur le calot. Les élèves de philosophie, quant à eux, arborent
fièrement un" Phi".
Une nouvelle vie commence, partagée entre les études au Collège, les sorties et les vacances à
HENVIC, où la tante Jeanne
LE DLUZ, a remplacé, pour moi, ma grand-mère.
J'aurais voulu m'engager, mais mon frère n'a pas voulu signer l'autorisation. Contre mon gré, je suis condamné
à poursuivre
mes études, mais mon esprit est souvent ailleurs. Probablement ma haine du Boche, inoculée par notre forgeron,
avec ses histoires
de la Guerre mondiale 14-18.
Puis, tout se précipite, les Allemands avancent partout et, le 18-6-40 ils atteignent MORLAIX.
Notre Principal, Mr SCHLEMMER, très ému, nous réunit et nous dit:
" Mes pauvres enfants, les Allemands sont là, si j'avais votre âge, je passerais en ANGLETERRE".
Puis il nous a libérés, nous demandant de rentrer chez nous, par n'importe quel moyen, en évitant tout
contact, avec les Doryphores
ou Vert de gris, noms donnés, entre autres, à l'époque, à l'envahisseur.
A pied, j'ai donc quitté le Collège, et je suis allé chez mon parrain de KERRILY VIAN, le temps de voir
venir, tout en l'aidant
à sarcler son champ.
Le 23 Juin était un Dimanche. Dans l'après-midi, avec quelques camarades, nous sommes allés jusqu'à
un dépôt d'essence en
touques, laissé par les Anglais, entre HENVIC et TAULE, en pleine nature et non gardé. Y mettre le feu était
un jeu d'enfant.
Nous nous sommes pris au jeu et, bientôt, une fumée gigantesque, s'est élevée au dessus du brasier.
Cette distraction, étant passible de la peine de mort, triste sort, pour des humains de notre âge, nous nous
sommes donnés
rendez-vous, pour le lendemain, au Pont de la Corde, où un propriétaire de bateau de pêche, voulait bien
nous aider, à essayer
de rencontrer un bateau anglais au large, qui pourrait nous emmener en ANGLETERRE.
Individuellement, pour ne pas attirer l'attention des Allemands, déjà confortablement installés à
CARANTEC et à ROSCOFF, nous
nous sommes glissés au fond du bateau (Nous étions huit à vouloir partir, dont mon cousin Jean le DLUZ).
A midi, l'équipage est monté à bord, comprenant le propriétaire Jacques (prononcez Jaquesse) GUEGUEN,
et deux, tout jeunes,
de sa famille.
Moteur auxiliaire mis en route et départ, direction la mer, comme si nous allions à la pêche, en descendant
la PENZEE, c'est
probablement, ce qu'ont dû penser les Allemands, n'apercevant qu'un équipage de trois, et loin de se douter,
qu'il pouvait
y avoir une cargaison humaine clandestine, à bord.
Après avoir quitté la PENZEE (qui connaît des différences de marées de 7 mètres),
nous avons commencé à connaître les joies
du roulis et du tangage en pleine mer (La MANCHE, au mois de Juin, est souvent agitée).
Lorsque la côte n'a plus été en vue, nous nous sommes sentis de nouveaux êtres humains, libres pour
tout dire, et nous avons
enfin pu discuter en toute tranquillité.
D'abord le nom du bateau: le POURQUOI PAS? Tout un programme. Jacques GUEGUEN avait navigué, pendant 15 ans, au service
du
Docteur CHARCOT, sur le POURQUOI PAS. Rentré au pays, c'est le nom qu'il a choisi pour son bateau de pêche: 11
mètres de long,
voiles et moteur auxiliaire. La bonne coquille de noix bretonne.
Parmi les huit fugitifs, il y avait trois marins confirmés. Quant aux cinq autres, ils étaient plutôt
jeunes, et le plus jeune
était Jean le DLUZ, 16 ans à peine.
Aucun bateau en vue. Le soir, nous nous sommes réfugiés, entre deux rochers, prés de l'île de BREHAT.
A 4 heures du matin, nous avons été réveillés par les pêcheurs de l'île, qui reprenaient
la mer, et nous ont dit, (en breton),
que les Allemands étaient déjà dans l'île.
JERSEY? a demandé Jacques GUEGUEN. Nord -Est pour toute réponse, mais suffisante pour un départ immédiat,
dans la bonne direction.
La mer est de plus en plus agitée. Le bateau tient merveilleusement la mer, montant à l'assaut de murs d'eau,
paraissant infranchissables,
pour se retrouver, tout au fond d'un creux de vague.
Voir Jacques GUEGUEN à l'oeuvre, en pareilles circonstances, est tout simplement fantastique. Debout, la main gauche
tenant
la barre, la droite emprisonnant sa bouffarde, sur laquelle il tire avec satisfaction. Tout en nous donnant des conseils,
à nous les jeunes, contre les désagréments du mal de mer. Ne te contrarie pas avec les mouvements du
bateau. Laisse- le faire
ce qu'il veut, et tout ira bien.
Terre en vue, vers 11 heures. Avons hissé un drapeau français, d'une taille imposante.
A midi, nous étions à quai, à JERSEY, dans le port de St HELIER. Nous avons été très
bien reçus, du fait que nous venions
aider les Anglais, à continuer la lutte contre les Allemands. Nous avons reçu des cigarettes anglaises de toutes
marques,
puis nous avons quitté les membres de l'équipage, et nous avons été logés chez les Frères.
(Des religieux).
Le POURQUOI PAS est retourné à HENVIC et, à la barbe des Allemands, a amené à bon port,
à JERSEY, une nouvelle cargaison humaine
(45 cette fois). Retourné en BRETAGNE, il a effectué un troisième voyage, avec 35 volontaires, qu'il
a emmenés, directement
en ANGLETERRE.
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Re: Sujet: Jersey Dim 4 Mar - 12:55
ROCO a écrit:J'aime bien ce que capablanca nous poste toujours intéressant des récits;
J'aime moins les posts de Erwin qui 's'émerveille de tout , surtout les photos de l'armée Allemande ,mais dont je ne comprends pas les différentes remarques..... sans doute trop de générations nous séparent. A moins que se soit une question de stastitique!!!!
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Re: Sujet: Jersey Dim 4 Mar - 12:55
mikedonovan a écrit:Merci Capablanca pour ce recit qui est très intéressant.
à plus mike
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Re: Sujet: Jersey Dim 4 Mar - 12:55
[quote="capablanca"]Merci Roco, merci Mik[/quote
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