Témoignage d'un Marocain
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Témoignage d'un Marocain
"LA RESISTANCE HEROIQUE DE LA PREMIERE DIVISION MAROCAINE A GEMBLOUX : LES 14 ET 15 MAI 1940
En Belgique, la 1ère DM du général Mellier et la 15e division d'infanterie motorisée du général Juin reçoivent pour mission de « tenir sans esprit de recul » le nœud stratégique de Gembloux, sur un front de douze kilomètres. Pendant deux jours, les 14 et 15 mai, ces troupes franco-marocaines, dont certaines ont dû parcourir auparavant 130 kilomètres à pied, bloquent ainsi l'offensive de deux divisions blindées allemandes, les 3e et 4e panzerdivisions, appuyées par des escadrilles de stukas, redoutables bombardiers en piqué.
Bénéficiant d'un excellent soutien d'artillerie et dévoués à leurs chefs, dont ils suivent l'exemple, les tirailleurs marocains se battent avec un courage inouï, infligeant des pertes importantes à l'ennemi, surpris par une telle résistance.
Au cours de cette bataille Louis Brindejonc, chef de canon antichar au 2e RTM, détruit sept blindés allemands avec ses hommes, « mes Marocains », avant qu'un obus s'abatte sur sa pièce. Il en rapporte ce témoignage poignant : « (...) je vis quelque chose passer au-dessus de moi, on aurait dit une manche, puis un corps suivit, un corps qui franchissait le rebord de l'abri et disparaissait. Dans le même temps, je perçus que Nepveu m'appelait :
- Brindejonc, ça y est ! Je suis touché... (...)
L'obus était tombé entre les flèches du canon, sur Ahmed peut-être, dont le corps disloqué gisait, projeté sur la culasse. (...) La cour de la ferme que je dus traverser pour descendre à la cave abritant le poste de secours était jonchée d'éclats. Tout le monde, décidément en avait eu pour son grade. Je retrouvai Moktar allongé sur une table. Un adjudant-médecin achevait de couper les débris de chair qui pendaient encore au-dessous de son épaule. Je me demandais comment il avait eu la force d'aller jusque-là avec un bras arraché et une importante perte de sang. Enfin, il était vivant et j'essayais de le réconforter :
- T'en fais pas, Moktar, c'est fini maintenant, tu vas aller à l'hôpital et puis bientôt à Marrakech. Inch'Allah !
- Inch'allah mi la main, Cabral chif, où y a la main...? (...) ».
Après deux journées de combats intenses, l'attaque allemande finit par s'essouffler. Les fantassins marocains et français reçoivent alors le renfort de deux bataillons de chars, dont la contre-attaque est décisive. Parallèlement, afin de reconquérir les quelques arpents de terrain perdus, les tirailleurs marocains du 7e RTM se lancent dans un furieux assaut à la baïonnette sur les lignes allemandes, dont les soldats restent un temps médusés devant une telle fougue... Ainsi, dans le secteur de Gembloux, les Allemands ne réussissent nulle part à percer les lignes françaises.
"
Amicalement
En Belgique, la 1ère DM du général Mellier et la 15e division d'infanterie motorisée du général Juin reçoivent pour mission de « tenir sans esprit de recul » le nœud stratégique de Gembloux, sur un front de douze kilomètres. Pendant deux jours, les 14 et 15 mai, ces troupes franco-marocaines, dont certaines ont dû parcourir auparavant 130 kilomètres à pied, bloquent ainsi l'offensive de deux divisions blindées allemandes, les 3e et 4e panzerdivisions, appuyées par des escadrilles de stukas, redoutables bombardiers en piqué.
Bénéficiant d'un excellent soutien d'artillerie et dévoués à leurs chefs, dont ils suivent l'exemple, les tirailleurs marocains se battent avec un courage inouï, infligeant des pertes importantes à l'ennemi, surpris par une telle résistance.
Au cours de cette bataille Louis Brindejonc, chef de canon antichar au 2e RTM, détruit sept blindés allemands avec ses hommes, « mes Marocains », avant qu'un obus s'abatte sur sa pièce. Il en rapporte ce témoignage poignant : « (...) je vis quelque chose passer au-dessus de moi, on aurait dit une manche, puis un corps suivit, un corps qui franchissait le rebord de l'abri et disparaissait. Dans le même temps, je perçus que Nepveu m'appelait :
- Brindejonc, ça y est ! Je suis touché... (...)
L'obus était tombé entre les flèches du canon, sur Ahmed peut-être, dont le corps disloqué gisait, projeté sur la culasse. (...) La cour de la ferme que je dus traverser pour descendre à la cave abritant le poste de secours était jonchée d'éclats. Tout le monde, décidément en avait eu pour son grade. Je retrouvai Moktar allongé sur une table. Un adjudant-médecin achevait de couper les débris de chair qui pendaient encore au-dessous de son épaule. Je me demandais comment il avait eu la force d'aller jusque-là avec un bras arraché et une importante perte de sang. Enfin, il était vivant et j'essayais de le réconforter :
- T'en fais pas, Moktar, c'est fini maintenant, tu vas aller à l'hôpital et puis bientôt à Marrakech. Inch'Allah !
- Inch'allah mi la main, Cabral chif, où y a la main...? (...) ».
Après deux journées de combats intenses, l'attaque allemande finit par s'essouffler. Les fantassins marocains et français reçoivent alors le renfort de deux bataillons de chars, dont la contre-attaque est décisive. Parallèlement, afin de reconquérir les quelques arpents de terrain perdus, les tirailleurs marocains du 7e RTM se lancent dans un furieux assaut à la baïonnette sur les lignes allemandes, dont les soldats restent un temps médusés devant une telle fougue... Ainsi, dans le secteur de Gembloux, les Allemands ne réussissent nulle part à percer les lignes françaises.
"
Amicalement
Tobrouk- Admin
- Nombre de messages : 2753
Age : 74
Situation géo. : Evreux
Loisirs : Math, histoire militaire, science, astronomie et météo!
Date d'inscription : 10/01/2006
Re: Témoignage d'un Marocain
les deux bataillons de chars dont on parle ne sont-il pas les 13ème et 29ème dragon de la 2ème DLM ?
alain- Nombre de messages : 31
Date d'inscription : 29/08/2006
Re: Témoignage d'un Marocain
Pas forcement , le 35e BCC ( equippé de R35 ) est rattaché a la 1e DM le 14 mai 1940 . L'autre unité me semble etre la 5e BLM ( de la 3e DLM ), mal interpretée comme bataillon alors que brigade , donc les 1er et 2e Cuirassiers .
Somua- Invité
Re: Témoignage d'un Marocain
Bonjour Tobrouk,
je te remercie de ce témoignage.
D'avoir cité mon Père, bien sur, mais également d'avoir souligné l'extraordinaire courage et esprit guerrier des TM, qui ont totalement décontenancé les Allemands durant cette bataille, notamment au cours de la "charge à la baïonnette" , au son de leurs cris paralysant totalement l'esprit des adversaires(au cours de certains contacts à Gembloux, et réunion avec les anciens du côté allemand, mon père avait discuté avec son homologue de l'époque, 40 ans aprés, qui lui avait confirmé que "jamais ils n'avaient vu ça de leur vie de militaire!"(ça ne devait pas être dans les manuels allemands), une fourmillière bondissante, ne faisant aucun cas des mitrailleuses qui les fauchaient.certains (les jeunes allemands), ont "fait sur eux" ce jour là, et on les comprend...Il faut dire que les TM s'était fait "piquer" une pièce, et que le mot d'ordre était d'aller la récupérer coûte que coûte.
Grande amitié.
Bertrand Brindejonc. b-brindejonc@orange.fr
je te remercie de ce témoignage.
D'avoir cité mon Père, bien sur, mais également d'avoir souligné l'extraordinaire courage et esprit guerrier des TM, qui ont totalement décontenancé les Allemands durant cette bataille, notamment au cours de la "charge à la baïonnette" , au son de leurs cris paralysant totalement l'esprit des adversaires(au cours de certains contacts à Gembloux, et réunion avec les anciens du côté allemand, mon père avait discuté avec son homologue de l'époque, 40 ans aprés, qui lui avait confirmé que "jamais ils n'avaient vu ça de leur vie de militaire!"(ça ne devait pas être dans les manuels allemands), une fourmillière bondissante, ne faisant aucun cas des mitrailleuses qui les fauchaient.certains (les jeunes allemands), ont "fait sur eux" ce jour là, et on les comprend...Il faut dire que les TM s'était fait "piquer" une pièce, et que le mot d'ordre était d'aller la récupérer coûte que coûte.
Grande amitié.
Bertrand Brindejonc. b-brindejonc@orange.fr
Brindejonc- Nombre de messages : 2
Age : 66
Situation géo. : seine et marne
Date d'inscription : 21/06/2011
Re: Témoignage d'un Marocain
Bonjour à tous, pour les détails techniques relevés par Alain et Somua, je me renseigne de manière précise.
Amitiés
Bertrand
Amitiés
Bertrand
Brindejonc- Nombre de messages : 2
Age : 66
Situation géo. : seine et marne
Date d'inscription : 21/06/2011
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