Bataille de Normandie
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Bataille de Normandie
Je n'ai pas trouvé pour l'instant mais je pense que d'autres membres auront les renseignements!
Avancées allemandes en 1940
Source: secondeguerre.net
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Avancées allemandes en 1940
Source: secondeguerre.net
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Tobrouk- Admin
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Re: Bataille de Normandie
Voila le terrain sur lequel j'essaye de placer les unités françaises en défense
sur la Seine
blairal1- modérateur
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Re: Bataille de Normandie
Mis à par le livre de Mr Nobecourt sur la 1e bataille de Normandie, les publication sur cette épisode son fort rare.
test Blairal1
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Guilhem- Invité
Re: Bataille de Normandie
Guilhem a écrit:Mis à par le livre de Mr Nobecourt sur la 1e bataille de Normandie, les publication sur cette épisode son fort rare.
Cela fait effectivement un petit bout de temps que je cherche à en connaitre
plus sur les journées du 8 au 10 juin . Cet intérêt m'est venu au fil de mes randonnées , où je m'étonnais du nombre de stéles en hommage aux combats de juin 40 sur le front de la Seine
blairal1- modérateur
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blairal1- modérateur
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bataille de normandie
C'est vrai qu'on a peu de documents sur cette période dans l'Eure!
Merci pour ces photos!
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Tobrouk- Admin
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Re: Bataille de Normandie
La Défense de l'Eure par le 4e. Hussards
D'après le "Résumé succinct des opérations de la 5e. Brigade de Cavalerie" (source SHAT). Sont relatés ici les faits concernant plus particulièrement le 4ème Hussards.
6 – 7 Juin Retraite sur l’Andelle
Le 6 Juin, la 5ème Brigade de Cavalerie (qui comprend organiquement deux régiments à cheval, le 4ème Hussards (Colonel CHIAPPINIà et le 6ème Dragons (Colonel JACOTTET)) est réduite à un seul régiment, le 4ème Hussards, mise en réserve et doit se regrouper à l’Ouest d’Aumale où sont tous les chevaux.
Ce même jour au soir, l’avancée des colonnes blindées allemandes impose le repli à l’Ouest de l’Andelle (Bosc-edeline, Bosc-Asselin)
Le 7 Juin, des détachements harassés du 6ème Dragons rejoignent le 4ème Hussards. Il manque 22 officiers dont 7 du 4ème Hussards, un tiers des mitrailleuses et deux tiers des canons de 25 ont été démolis au combat. Les escadrons du 4ème Hussards sont réduits à 2 ou 3 pelotons.
8 Juin
Avant l’aube, faisant mouvement vers le sud, la Brigade devra être en mesure, en interdisant le franchissement de l’Andelle, de couvrir la 17ème D.I. en retraite vers Rouen.
Vers 16 heures, elle est relevée de cette mission et reçoit l’ordre de franchir la Seine en aval des Andelys, afin de donner le repos nécessaire à cette troupe épuisée.
9 Juin
Le cantonnement en région d’Acquigny est atteint après une marche de plus de 70 kilomètres. A 12 heures, le Général commandant la Brigade, reçoit l’ordre de porter les régiments reconstitués sur la Seine des Andelys, de prendre le commandement des troupes présentes, françaises et anglaises, et d’interdire à l’ennemi le passage du fleuve entre Gaillon et Heudebouville.
La Brigade aura l’appui de deux groupes d’artillerie, des fractions du 2ème Groupe Franc de Cavalerie. Sur le terrain sont présents un bataillon de Pionniers Anglais et deux compagnies de Pionniers Français, un peloton de 6 blindées légères anglaises et quelques voitures chenillées rapides tous terrains.
Le pont des Andelys a sauté, et les embarcations comme le bac de Muids ont été laissées sur la rive droite.
Vers 20 heures, la Brigade est sur le front Gaillon – Venables – voie ferrée – Heudebouville.
Deux quartiers : Au Sud sous les ordres du Colonel du 4ème Hussards, le 4ème Hussards (moins 1 Groupe d’Escadrons), pionniers français, fractions de groupe francs et peloton d’A.M.
Au Nord sous les ordres du Colonel du 6ème Dragons, les restes du 6ème Dragons, un Groupe d’Escadron 4ème Hussards, pionniers anglais.
L’ennemi a pénétré dans la bande des Andelys, entrepris la réparation du pont, franchit le fleuve au bac de Muids.
Une liaison est recherchée sur plusieurs kilomètres au sud de Gaillon ; aucune troupe amie n’assure la défense du fleuve. La Brigade doit combattre avec un flanc découvert.
Le 4ème Hussards prend un dispositif en conséquence, qui l’oblige à réduire encore la faible densité de son front.
Dès le soir et toute la nuit, l’ennemi vient au contact de la ligne, alors que l’artillerie harcèle les points de passage : bac de Muids et île Roule – Tosny.
10 Juin
L’ennemi passe à l’attaque sur tout le front, son aviation tient l’air. Pas un avion ami. Les cavaliers sont tellement harassés de fatigue que les officiers et gradés doivent les secouer au moment de l’attaque.
Alors qu’Heudebouville est près d’être encerclé, les unités anglaises font preuve d’une apathie inquiétante et sont difficilement maintenues au combat. Leur chef, le Lieutenant-Colonel LLEUVELYN, multiplie les démarches pour être relevé et remis aux ordres du Commandement anglais.
La liaison avec le 4ème Hussards à Venables, un instant rompue, est rétablie avec l’aide des blindées anglaises mais dont les fautes d’exécution condamnent à des pertes rapides.
A 10 heures, la première attaque est brisée.
L’après-midi, les positions du 4ème Hussards sont soumises à un très violent bombardement d’artillerie, suivi d’un assaut d’infanterie. Dans un terrain couvert, qui n’a pu être reconnu, où les effectifs sont dispersés, la situation devient confuse, les liaisons souvent rompues.
A 15 heures, l’ennemi a amorcé au sud de Gaillon l’attaque de flanc. Pour lui faire face, le Général de Brigade a mis les derniers éléments disponibles à la disposition du Colonel du 4ème Hussards. La situation devient critique. Le déplacement des troupes s’impose.
Le repli s’exécute par échelons, couverts par quelques blindées anglaises. La manœuvre est couverte au sud par le 4ème Hussards dont les dispositions retardent l’ennemi.
La Brigade franchit l’Eure la nuit et s’établit en réserve dans les bois et villages de la rive gauche.
Le 4ème Hussards perd dans cette journée, 8 tués et 17 blessés, dont 1 officier et 13 gradés. Non comptés, les tués « disparus » qui n’ont pas encore été recouvrés.
11 Juin Défense de l'Eure
A 1 heure du matin parvient un nouvel ordre d’opération : porter des éléments au-delà de l’Eure en soutien de l’Infanterie, tout en assurant une défense des passages de la rivière.
A peine le Général a-t-il dicté ses ordres aux chefs de corps et à l’Artillerie en présence du Colonel DINGLEY, officier de liaison, des troupes anglaises, que celui-ci revient au P.C., bouleversé par une émotion non dissimulée : le Bataillon et le Groupe de Chars anglais mis aux ordres de la Brigade de Cavalerie ont disparu, suivi des pionniers français.
Alors que le 6ème Dragons est disposé d’Acquigny à Heudreville, le 4ème Hussards est disposé à Cailly, La Croix St-Leufroy, Crèvecoeur, Autheuil, avec pour mission de couvrir le flanc droit.
Le dispositif est difficilement mis en place dans la nuit et au petit jour avec une troupe absolument épuisée.
L’Infanterie allemande rejoint la crête boisée qui domine l’est de la rivière, elle progresse vers la vallée. De cette ligne allemande, partent de nombreuses fusées suivies d’une intense préparation d’artillerie, concentrée sur les points de passage tenus par le 4ème Hussards cependant que s’amorce déjà un large mouvement de débordement sur la droite entièrement découverte de ce Régiment.
Le régiment est assailli de front et de flanc par des forces très supérieures. Aux abords de chaque pont se livre un combat rapproché. Autant d’actions séparées, l’ennemi ayant gagné les intervalles d’où il prend les cavaliers sous un tir d’écharpe.
Si l’Infanterie allemande connaît de lourdes pertes, celles des Escadrons augmentent aussi rapidement et sont plus sensibles, portant sur de faibles effectifs.
Vers 11 heures, l’Escadron de BEAUREGARD (le Lieutenant de BEAUREGARD, blessé par un obus au cours de ce combat acharné, conserve son commandement) à droite, a été complètement débordé et pris à revers. L’ennemi a fait intervenir ses chars qui descendent la rive gauche de la rivière du sud au Nord. Les groupes de cavaliers qui ont pu échapper à l’encerclement gravissent péniblement les pentes Ouest.
Les ponts d’Autheuil et de La Croix emportés, la situation devient intenable à Crèvecoeur et Cailly. Les deux chefs d’escadrons viennent de tomber blessés et épuisés sans pouvoir être secourus (Commandant de la HAMELINAYE et Capitaine NICOLE).
Aucun ordre n’étant parvenu de la D.C., aucun ordre de repli ne peut être donné et la résistance doit être prolongée jusqu’au bout, d’autant que la Brigade couvre sur la droite tout le dispositif de la division.
A 12 heures, par ordre du Général commandant la 3ème DLC, la D.L.M. interviendra d’urgence pour dégager la Brigade de cavalerie qui s’efforcera de rallier ses éléments à Amfreville.
Le repli s’effectue péniblement. Des fractions du 4ème Hussards se heurtent à un détachement ennemi. Elles doivent le prendre sous le feu.
Le dur combat de l’Eure est terminé. Combat inégal où le courage et la ténacité des troupes ont réussi, en dépit d’une fatigue écrasante, à tenir en échec de 5 à 12 heures, avec de faibles moyens, une infanterie ennemie nombreuse, fortement appuyée par son artillerie, puis ses chars.
En quelques heures, le 4ème Hussards avait perdu 3 officiers, dont deux commandants de groupe et un commandant d’escadron, 10 gradés dont 6 tués et 4 blessés, 25 cavaliers dont 16 tués et 9 blessés.
Dans la soirée du 11 juin, la Brigade avait regroupé peu à peu ses éléments à l’ouest de l’Iton, région d’Amfreville.
Suite à cette bataille de l’Eure qui fit apparaître la supériorité des forces adverses, la retraite se précipite.
Le 17 juin, la Brigade se trouvant en Mayenne (forêt du Pertre) capte ce message radiodiffusé :
« l’heure est venue de cesser le combat … la France demande un Armistice. »
Le 18 juin, alors que les colonnes vont se regrouper au sud de Saint Germain le Guillaume, le 4ème Hussards est en partie dispersé par une colonne ennemie. La Brigade aura marché 100 km en 17 heures.
Le 19 juin dans la nuit, la Brigade rejoint la forêt de la Guerche de Bretagne. Au soir, le 4ème Hussards n’a plus que 3 embryons d’escadrons à effectifs réduits de plus de 60%. Du 10 mai au 19 juin, la Brigade aura parcouru 1100 km.
Le 22 juin, la radio annonce la signature de l’Armistice, puis sa mise en vigueur le 25 juin. Le Général décide de connaître le texte exact des clauses de l’Armistice avant de dévoiler la présence de la Brigade.
La clause formelle de désarmement est donnée par un journal local.
Le 30 juin «l’Information d’Ile et Vilaine » donne le texte de l’Armistice sous visa de la Kommandantur de Rennes. Le Général estime que l’article 4 s’applique incontestablement au cas de la Brigade. Il décide de se rendre auprès de Autorités allemandes à Laval dès le lendemain, 1er juillet, pour exposer la situation particulière de la Brigade et faire régler son mouvement vers la zone libres aux fins de démobilisation.
(«Les forces françaises sur terre, sur mer et dans les airs devront être démobilisées et désarmées dans un délai encore à déterminer. Sont exemptes de ces obligations les troupes nécessaires au maintien de l’ordre intérieur. Leur importance et leur armement seront déterminés respectivement par l’Allemagne et par l’Italie. Les forces armées françaises stationnées dans les régions qui devront être occupées par l’Allemagne seront rapidement transportées en territoire non occupé et seront démobilisées. Avant leur repli en territoire non occupé ces troupes déposeront leurs armes et leur matériel aux endroits où elles se trouvent au moment de l’entrée en vigueur de la présente convention. Elles seront responsables de la remise régulière du matériel et des armes aux troupes allemandes.» )
Le Commandement allemand, qui a complètement ignoré la présence de la 5ème B.C. en forêt de la Guerche, décide qu’une entrevue aura lieu le soir même.
La convention verbale précise que :
- la Brigade fera mouvement dès le lendemain, 2 juillet, vers Châteaubriant et sera dirigée plus tard en zone libre,
- une commission d’armistice siégeant à Châteaubriant donnera les ordres ultérieurs,
- les officiers conserveront leur sabre,
- la Brigade restera constituée avec tous ses cadres,
- le Commandement allemand se réserve le droit de prélever quelques chevaux,
- le Commandement allemand donne l’assurance formelle qu’aucune représailles ne sera exercée ni aucune sanction prise à l’égard des civils et en particulier des fermiers qui habitent dans la zone de stationnement de la Brigade ou qui se sont trouvés en rapport avec elle.
Il est constaté bientôt que, contrairement à l’assurance et à la parole données, il n’existe aucune commission d’armistice à Châteaubriant.
Le 6 juillet, le Commandant d’Armes allemand de Châteaubriant remet au Général Commandant la Brigade la décision du Commandant Supérieur du Territoire :
« Vous êtes à considérer vous et votre Brigade, conformément aux conditions d’armistice, comme prisonniers de guerre »
A 16 heures, la Brigade est formée en carré au centre de son bivouac : le Général a été autorisé à lui faire ses adieux. Il lit son dernier ordre du jour.
D'après le "Résumé succinct des opérations de la 5e. Brigade de Cavalerie" (source SHAT). Sont relatés ici les faits concernant plus particulièrement le 4ème Hussards.
6 – 7 Juin Retraite sur l’Andelle
Le 6 Juin, la 5ème Brigade de Cavalerie (qui comprend organiquement deux régiments à cheval, le 4ème Hussards (Colonel CHIAPPINIà et le 6ème Dragons (Colonel JACOTTET)) est réduite à un seul régiment, le 4ème Hussards, mise en réserve et doit se regrouper à l’Ouest d’Aumale où sont tous les chevaux.
Ce même jour au soir, l’avancée des colonnes blindées allemandes impose le repli à l’Ouest de l’Andelle (Bosc-edeline, Bosc-Asselin)
Le 7 Juin, des détachements harassés du 6ème Dragons rejoignent le 4ème Hussards. Il manque 22 officiers dont 7 du 4ème Hussards, un tiers des mitrailleuses et deux tiers des canons de 25 ont été démolis au combat. Les escadrons du 4ème Hussards sont réduits à 2 ou 3 pelotons.
8 Juin
Avant l’aube, faisant mouvement vers le sud, la Brigade devra être en mesure, en interdisant le franchissement de l’Andelle, de couvrir la 17ème D.I. en retraite vers Rouen.
Vers 16 heures, elle est relevée de cette mission et reçoit l’ordre de franchir la Seine en aval des Andelys, afin de donner le repos nécessaire à cette troupe épuisée.
9 Juin
Le cantonnement en région d’Acquigny est atteint après une marche de plus de 70 kilomètres. A 12 heures, le Général commandant la Brigade, reçoit l’ordre de porter les régiments reconstitués sur la Seine des Andelys, de prendre le commandement des troupes présentes, françaises et anglaises, et d’interdire à l’ennemi le passage du fleuve entre Gaillon et Heudebouville.
La Brigade aura l’appui de deux groupes d’artillerie, des fractions du 2ème Groupe Franc de Cavalerie. Sur le terrain sont présents un bataillon de Pionniers Anglais et deux compagnies de Pionniers Français, un peloton de 6 blindées légères anglaises et quelques voitures chenillées rapides tous terrains.
Le pont des Andelys a sauté, et les embarcations comme le bac de Muids ont été laissées sur la rive droite.
Vers 20 heures, la Brigade est sur le front Gaillon – Venables – voie ferrée – Heudebouville.
Deux quartiers : Au Sud sous les ordres du Colonel du 4ème Hussards, le 4ème Hussards (moins 1 Groupe d’Escadrons), pionniers français, fractions de groupe francs et peloton d’A.M.
Au Nord sous les ordres du Colonel du 6ème Dragons, les restes du 6ème Dragons, un Groupe d’Escadron 4ème Hussards, pionniers anglais.
L’ennemi a pénétré dans la bande des Andelys, entrepris la réparation du pont, franchit le fleuve au bac de Muids.
Une liaison est recherchée sur plusieurs kilomètres au sud de Gaillon ; aucune troupe amie n’assure la défense du fleuve. La Brigade doit combattre avec un flanc découvert.
Le 4ème Hussards prend un dispositif en conséquence, qui l’oblige à réduire encore la faible densité de son front.
Dès le soir et toute la nuit, l’ennemi vient au contact de la ligne, alors que l’artillerie harcèle les points de passage : bac de Muids et île Roule – Tosny.
10 Juin
L’ennemi passe à l’attaque sur tout le front, son aviation tient l’air. Pas un avion ami. Les cavaliers sont tellement harassés de fatigue que les officiers et gradés doivent les secouer au moment de l’attaque.
Alors qu’Heudebouville est près d’être encerclé, les unités anglaises font preuve d’une apathie inquiétante et sont difficilement maintenues au combat. Leur chef, le Lieutenant-Colonel LLEUVELYN, multiplie les démarches pour être relevé et remis aux ordres du Commandement anglais.
La liaison avec le 4ème Hussards à Venables, un instant rompue, est rétablie avec l’aide des blindées anglaises mais dont les fautes d’exécution condamnent à des pertes rapides.
A 10 heures, la première attaque est brisée.
L’après-midi, les positions du 4ème Hussards sont soumises à un très violent bombardement d’artillerie, suivi d’un assaut d’infanterie. Dans un terrain couvert, qui n’a pu être reconnu, où les effectifs sont dispersés, la situation devient confuse, les liaisons souvent rompues.
A 15 heures, l’ennemi a amorcé au sud de Gaillon l’attaque de flanc. Pour lui faire face, le Général de Brigade a mis les derniers éléments disponibles à la disposition du Colonel du 4ème Hussards. La situation devient critique. Le déplacement des troupes s’impose.
Le repli s’exécute par échelons, couverts par quelques blindées anglaises. La manœuvre est couverte au sud par le 4ème Hussards dont les dispositions retardent l’ennemi.
La Brigade franchit l’Eure la nuit et s’établit en réserve dans les bois et villages de la rive gauche.
Le 4ème Hussards perd dans cette journée, 8 tués et 17 blessés, dont 1 officier et 13 gradés. Non comptés, les tués « disparus » qui n’ont pas encore été recouvrés.
11 Juin Défense de l'Eure
A 1 heure du matin parvient un nouvel ordre d’opération : porter des éléments au-delà de l’Eure en soutien de l’Infanterie, tout en assurant une défense des passages de la rivière.
A peine le Général a-t-il dicté ses ordres aux chefs de corps et à l’Artillerie en présence du Colonel DINGLEY, officier de liaison, des troupes anglaises, que celui-ci revient au P.C., bouleversé par une émotion non dissimulée : le Bataillon et le Groupe de Chars anglais mis aux ordres de la Brigade de Cavalerie ont disparu, suivi des pionniers français.
Alors que le 6ème Dragons est disposé d’Acquigny à Heudreville, le 4ème Hussards est disposé à Cailly, La Croix St-Leufroy, Crèvecoeur, Autheuil, avec pour mission de couvrir le flanc droit.
Le dispositif est difficilement mis en place dans la nuit et au petit jour avec une troupe absolument épuisée.
L’Infanterie allemande rejoint la crête boisée qui domine l’est de la rivière, elle progresse vers la vallée. De cette ligne allemande, partent de nombreuses fusées suivies d’une intense préparation d’artillerie, concentrée sur les points de passage tenus par le 4ème Hussards cependant que s’amorce déjà un large mouvement de débordement sur la droite entièrement découverte de ce Régiment.
Le régiment est assailli de front et de flanc par des forces très supérieures. Aux abords de chaque pont se livre un combat rapproché. Autant d’actions séparées, l’ennemi ayant gagné les intervalles d’où il prend les cavaliers sous un tir d’écharpe.
Si l’Infanterie allemande connaît de lourdes pertes, celles des Escadrons augmentent aussi rapidement et sont plus sensibles, portant sur de faibles effectifs.
Vers 11 heures, l’Escadron de BEAUREGARD (le Lieutenant de BEAUREGARD, blessé par un obus au cours de ce combat acharné, conserve son commandement) à droite, a été complètement débordé et pris à revers. L’ennemi a fait intervenir ses chars qui descendent la rive gauche de la rivière du sud au Nord. Les groupes de cavaliers qui ont pu échapper à l’encerclement gravissent péniblement les pentes Ouest.
Les ponts d’Autheuil et de La Croix emportés, la situation devient intenable à Crèvecoeur et Cailly. Les deux chefs d’escadrons viennent de tomber blessés et épuisés sans pouvoir être secourus (Commandant de la HAMELINAYE et Capitaine NICOLE).
Aucun ordre n’étant parvenu de la D.C., aucun ordre de repli ne peut être donné et la résistance doit être prolongée jusqu’au bout, d’autant que la Brigade couvre sur la droite tout le dispositif de la division.
A 12 heures, par ordre du Général commandant la 3ème DLC, la D.L.M. interviendra d’urgence pour dégager la Brigade de cavalerie qui s’efforcera de rallier ses éléments à Amfreville.
Le repli s’effectue péniblement. Des fractions du 4ème Hussards se heurtent à un détachement ennemi. Elles doivent le prendre sous le feu.
Le dur combat de l’Eure est terminé. Combat inégal où le courage et la ténacité des troupes ont réussi, en dépit d’une fatigue écrasante, à tenir en échec de 5 à 12 heures, avec de faibles moyens, une infanterie ennemie nombreuse, fortement appuyée par son artillerie, puis ses chars.
En quelques heures, le 4ème Hussards avait perdu 3 officiers, dont deux commandants de groupe et un commandant d’escadron, 10 gradés dont 6 tués et 4 blessés, 25 cavaliers dont 16 tués et 9 blessés.
Dans la soirée du 11 juin, la Brigade avait regroupé peu à peu ses éléments à l’ouest de l’Iton, région d’Amfreville.
Suite à cette bataille de l’Eure qui fit apparaître la supériorité des forces adverses, la retraite se précipite.
Le 17 juin, la Brigade se trouvant en Mayenne (forêt du Pertre) capte ce message radiodiffusé :
« l’heure est venue de cesser le combat … la France demande un Armistice. »
Le 18 juin, alors que les colonnes vont se regrouper au sud de Saint Germain le Guillaume, le 4ème Hussards est en partie dispersé par une colonne ennemie. La Brigade aura marché 100 km en 17 heures.
Le 19 juin dans la nuit, la Brigade rejoint la forêt de la Guerche de Bretagne. Au soir, le 4ème Hussards n’a plus que 3 embryons d’escadrons à effectifs réduits de plus de 60%. Du 10 mai au 19 juin, la Brigade aura parcouru 1100 km.
Le 22 juin, la radio annonce la signature de l’Armistice, puis sa mise en vigueur le 25 juin. Le Général décide de connaître le texte exact des clauses de l’Armistice avant de dévoiler la présence de la Brigade.
La clause formelle de désarmement est donnée par un journal local.
Le 30 juin «l’Information d’Ile et Vilaine » donne le texte de l’Armistice sous visa de la Kommandantur de Rennes. Le Général estime que l’article 4 s’applique incontestablement au cas de la Brigade. Il décide de se rendre auprès de Autorités allemandes à Laval dès le lendemain, 1er juillet, pour exposer la situation particulière de la Brigade et faire régler son mouvement vers la zone libres aux fins de démobilisation.
(«Les forces françaises sur terre, sur mer et dans les airs devront être démobilisées et désarmées dans un délai encore à déterminer. Sont exemptes de ces obligations les troupes nécessaires au maintien de l’ordre intérieur. Leur importance et leur armement seront déterminés respectivement par l’Allemagne et par l’Italie. Les forces armées françaises stationnées dans les régions qui devront être occupées par l’Allemagne seront rapidement transportées en territoire non occupé et seront démobilisées. Avant leur repli en territoire non occupé ces troupes déposeront leurs armes et leur matériel aux endroits où elles se trouvent au moment de l’entrée en vigueur de la présente convention. Elles seront responsables de la remise régulière du matériel et des armes aux troupes allemandes.» )
Le Commandement allemand, qui a complètement ignoré la présence de la 5ème B.C. en forêt de la Guerche, décide qu’une entrevue aura lieu le soir même.
La convention verbale précise que :
- la Brigade fera mouvement dès le lendemain, 2 juillet, vers Châteaubriant et sera dirigée plus tard en zone libre,
- une commission d’armistice siégeant à Châteaubriant donnera les ordres ultérieurs,
- les officiers conserveront leur sabre,
- la Brigade restera constituée avec tous ses cadres,
- le Commandement allemand se réserve le droit de prélever quelques chevaux,
- le Commandement allemand donne l’assurance formelle qu’aucune représailles ne sera exercée ni aucune sanction prise à l’égard des civils et en particulier des fermiers qui habitent dans la zone de stationnement de la Brigade ou qui se sont trouvés en rapport avec elle.
Il est constaté bientôt que, contrairement à l’assurance et à la parole données, il n’existe aucune commission d’armistice à Châteaubriant.
Le 6 juillet, le Commandant d’Armes allemand de Châteaubriant remet au Général Commandant la Brigade la décision du Commandant Supérieur du Territoire :
« Vous êtes à considérer vous et votre Brigade, conformément aux conditions d’armistice, comme prisonniers de guerre »
A 16 heures, la Brigade est formée en carré au centre de son bivouac : le Général a été autorisé à lui faire ses adieux. Il lit son dernier ordre du jour.
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Date d'inscription : 28/03/2006
bataille de Normandie
Voir la mise à jour du site suivant avec une photo du champ de bataille de
la Croix Saint Leufroy . Qui se douterait en passant sur les coteaux de l'Eure que des combats y ont eu lieu en 1940 ?
http://www.lagazettedesancetres.com/categorie-886108.html
Tobrouk : comment est ce possible ? Blairal1
Bis Repetita
la Croix Saint Leufroy . Qui se douterait en passant sur les coteaux de l'Eure que des combats y ont eu lieu en 1940 ?
http://www.lagazettedesancetres.com/categorie-886108.html
Tobrouk : comment est ce possible ? Blairal1
Bis Repetita
Tobrouk- Admin
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Re: Bataille de Normandie
J'ai trouvé ces manifestes de la Lutwaffe concernant la bataille de Normandie . On remarquera notamment que A Galland était présent dans le coin mi juin 40
09.06.40 Fw. Josef Gärtner: 2 8./JG 26 Morane 406 ?? ± Mantes-Les Andelys 15.35 Film C. 2036/II Nr.49737/40
13.06.40 Oblt. Walter Oesau: 5 1./JG 20 Amiot 351 ?? S.W. Les Andelys 15.41 Refer: Prien/Bock re. Perry
13.06.40 Uffz. Konrad Nelleskamp: 2 5./JG 3 Blenheim ?? Les Andelys 16.45 Film C. 2036/II Nr.50005/41
13.06.40 Uffz. Heinrich Vollmer: 3 3./JG 3 Battle ?? Raum Vernon - Refer: Prien/Bock re. Perry
13.06.40 Ltn. Willy Stange: 3 3./JG 3 Battle ?? Raum Vernon - Refer: Prien/Bock re. Perry
14.06.40 Hptm. Adolf Galland: 13 Stab III./JG 26 Blenheim ?? 22 km. S.E. Vernon-Bréval 17.15 Film C. 2036/II Nr.50083/40
14.06.40 Hptm. Karl Ebbighausen: 5 4./JG 26 Battle ?? 18 km. S. Vernon: 200 m. 17.53 Film C. 2036/II Nr.49429/40
14.06.40 Ltn. Hans-Herbert Landry: 3 2./JG 3 Battle ?? Raum Évreux - Reference: Prien/Bock re. Perry
14.06.40 Ltn. Helmut Tiedmann: 6 2./JG 3 Battle ?? Raum Évreux - Reference: Prien/Bock re. Perry
14.06.40 Ltn. Werner Tismar: 5 3.(J)/LG 2 Battle ?? Pont Audemer - Reference: Prien/Bock re. Perry
14.06.40 Uffz. Gustav Schiller: 2 2.(J)/LG 2 Skua ?? Pont Audemer 11.18 Reference: Prien/Bock re. Perry
14.06.40 Hptm. Adolf Galland: 14 Stab III./JG 26 Defiant ?? 10 km. S. Évreux 17.28 Film C. 2036/II Nr.50935/40
14.06.40 Hptm. Horst Tietzen: 2 5./JG 51 Battle ?? Évreux 20.15 Film C. 2036/II Abschuß 3
15.06.40 Ltn. Hans-Herbert Landry: 4 2./JG 3 Blenheim ?? St. André-de-l'Eure - Refer: Prien/Bock re. Perry
15.06.40 Ltn. Jürgen Roth: 5 9./JG 2 Hawk-75 ?? - - Film C. 2036/II Anerk: Nr. -
15.06.40 Oblt. Karl-Heinz Greisert: 5 2./JG 2 Hawk-75 ?? - 07.45 Film C. 2036/II Anerk: Nr.35
15.06.40 Uffz. Friedrich Becker: 1 6./JG 3 Blenheim ?? - 12.25 Film C. 2036/II Nr.101688/43
09.06.40 Fw. Josef Gärtner: 2 8./JG 26 Morane 406 ?? ± Mantes-Les Andelys 15.35 Film C. 2036/II Nr.49737/40
13.06.40 Oblt. Walter Oesau: 5 1./JG 20 Amiot 351 ?? S.W. Les Andelys 15.41 Refer: Prien/Bock re. Perry
13.06.40 Uffz. Konrad Nelleskamp: 2 5./JG 3 Blenheim ?? Les Andelys 16.45 Film C. 2036/II Nr.50005/41
13.06.40 Uffz. Heinrich Vollmer: 3 3./JG 3 Battle ?? Raum Vernon - Refer: Prien/Bock re. Perry
13.06.40 Ltn. Willy Stange: 3 3./JG 3 Battle ?? Raum Vernon - Refer: Prien/Bock re. Perry
14.06.40 Hptm. Adolf Galland: 13 Stab III./JG 26 Blenheim ?? 22 km. S.E. Vernon-Bréval 17.15 Film C. 2036/II Nr.50083/40
14.06.40 Hptm. Karl Ebbighausen: 5 4./JG 26 Battle ?? 18 km. S. Vernon: 200 m. 17.53 Film C. 2036/II Nr.49429/40
14.06.40 Ltn. Hans-Herbert Landry: 3 2./JG 3 Battle ?? Raum Évreux - Reference: Prien/Bock re. Perry
14.06.40 Ltn. Helmut Tiedmann: 6 2./JG 3 Battle ?? Raum Évreux - Reference: Prien/Bock re. Perry
14.06.40 Ltn. Werner Tismar: 5 3.(J)/LG 2 Battle ?? Pont Audemer - Reference: Prien/Bock re. Perry
14.06.40 Uffz. Gustav Schiller: 2 2.(J)/LG 2 Skua ?? Pont Audemer 11.18 Reference: Prien/Bock re. Perry
14.06.40 Hptm. Adolf Galland: 14 Stab III./JG 26 Defiant ?? 10 km. S. Évreux 17.28 Film C. 2036/II Nr.50935/40
14.06.40 Hptm. Horst Tietzen: 2 5./JG 51 Battle ?? Évreux 20.15 Film C. 2036/II Abschuß 3
15.06.40 Ltn. Hans-Herbert Landry: 4 2./JG 3 Blenheim ?? St. André-de-l'Eure - Refer: Prien/Bock re. Perry
15.06.40 Ltn. Jürgen Roth: 5 9./JG 2 Hawk-75 ?? - - Film C. 2036/II Anerk: Nr. -
15.06.40 Oblt. Karl-Heinz Greisert: 5 2./JG 2 Hawk-75 ?? - 07.45 Film C. 2036/II Anerk: Nr.35
15.06.40 Uffz. Friedrich Becker: 1 6./JG 3 Blenheim ?? - 12.25 Film C. 2036/II Nr.101688/43
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Date d'inscription : 28/03/2006
Re: Bataille de Normandie
Autre relation sur l'engagement du 4e Hussard à la Croix Saint Leufroy
MONUMENT DU 4ème HUSSARDS
« De Crévecoeur, 2 km. en auto AR par un chemin très étroit, en forte montée, praticable par temps sec, plus ¼ h. à pied AR. Garer la voiture dans une carrière, à gauche, et continuer à suivre le chemin d’où se détache l’escalier d’accès au monument commémorant le sacrifice de l’arrière-garde du 4ème Hussards, le 11 juin 1940… »
Ces brèves indications contiennent toute une tragédie ; la résistance des officiers et des cavaliers du 4ème Hussards qui, pour protéger la retraite de nos armées, tombèrent les uns après les autres sur ce sol de Normandie dans cette vallée d’Eure si chère aux touristes.
Les pages qui vont suivre vous retraceront cet événement dramatique (documents consultés : journaux locaux : 1940 et 1946).
JUIN 1940
Depuis le 10 Mai 1940, la situation ne fait que s’aggraver en France. Partout, nos armées sont disloquées par l’avance foudroyante des allemands. Les habitants s’enfuient des villes, des bourgs et des villages…
Le Lundi 10 Juin, vers 17 heures, l’abbé Huret, curé de La Croix St-Leufroy demande à un brigadier du 4e. Hussards où se trouvait l’ennemi : « Aux abords de Villers-sur-le-Roule, » lui répond le brigadier.
Le 4e. Hussards prenait donc position à La Croix St-Leufroy. Après avoir glorieusement combattu, du 10 au 14 mai, à la frontière du Luxembourg au moment de la percée allemande et ralenti l’avance ennemie entre Abbeville et Amiens, du 30 Mai au 5 Juin, ce régiment devait néanmoins protéger la retraite de nos armées en déroute.
Les deux escadrons du 4e. Hussards étaient bien décimés ; plus de la moitié de leurs effectifs avaient été tués, blessés et disparus. La résistance sur l’Eure s’annonçait difficile. Comment se déroula cette bataille ? Le chef d’escadron DE LA HAMELINAYE, en des termes simples mais émouvants, la retraça le jour de l’inauguration du monument commémoratif :
« …J’arrivai à La Croix Saint Leufroy le 11 Juin, vers 4 heures du matin. Le village avait été abandonné par ses habitants. On y entendait de lugubres aboiements dans les rues. Je franchis l’Eure au pont de Crévecoeur que je trouvais tenu par un faible élément du 4e. Hussards appartenant à l’escadron du lieutenant DE BEAUREGARD.
J’avais l’ordre de me porter sur Heudreville pour y faire reposer mes hommes et mes chevaux. Je ne devais pas y rester longtemps. Vers 7 heures du matin, nous fûmes alertés : l’ennemi se préparait à attaquer l’Eure. Je reçus l’ordre d’envoyer un escadron au pont de Cailly et de me porter avec l’autre et un groupe de mitrailleuses au pont de Crévecoeur, où des éléments d’une division située à notre droite devaient venir se mettre à ma disposition ; je ne les vis d’ailleurs jamais.
Je me dirigeai donc par La Londe sur Crévecoeur. Au moment où j’y arrivais devançant en side-car ma colonne, la fusillade redoubla d’intensité. Je vis alors refluer à pied quelques hommes de l’escadron du lieutenant De BEAUREGARD et cet officier m’expliqua que les Allemands en force venaient de s’emparer du pont. C’est là, en particulier, qu’étaient tombés le brigadier POINTEL et le brigadier BISSON, dont on a retrouvé les corps auprès du pont.
Conformément aux ordres reçus, l’escadron qui arrivait derrière moi, avait mis rapidement pied à terre, avait envoyé les chevaux haut-le-pied par Irreville, et s’était installé un peu en dessous de l’endroit où nous sommes, dans une position bien camouflée d’où il battait le débouché du pont. Pris sous le feu de nos mitrailleuses et de nos fusils mitrailleurs, l’ennemi ne pouvait pas déboucher. L’artillerie allemande installée derrière les collines que nous avons en face de nous, commençait à tirer.
A l’abri de ce rideau que je lui avais tendu, le lieutenant De BEAUREGARD voulait reformer ce qui lui restait de son escadron. Hélas ! il devait être pris à parti par l’artillerie et les mitrailleuses allemandes. Blessé à deux reprises, il tomba mortellement atteint avec l’adjudant SIMARD et plusieurs de ses hommes, près de l’endroit où nous nous trouvons.
Cependant, grâce à nos armes automatiques, en dépit de nos pertes, nous tenions toujours en respect l’ennemi qui ne pouvait pas progresser devant nous, mais nos munitions s’épuisaient. Les Allemands avaient franchi l’Eure à St-Vigor et à Heudeville. A Cailly, malgré une résistance héroïque, le pont venait de tomber ; je tiens à rendre hommage en passant au cavalier L’HELGOUACH que l’on a trouvé tué à côté de son F.M. ayant auprès de lui un monceau d’étuis de cartouches tirées. Vers 11h45, nos munitions étaient épuisées. Puisque nous ne pouvions plus combattre, il était inutile de rester à se faire prendre et je dus donner l’ordre de repli. Ce repli s’effectua dans des conditions tragiques : nous étions entourés presque de tous côtés par l’ennemi qui progressait. C’est au cours de ce mouvement de décrochage que je fus blessé et fait prisonnier et que plusieurs hommes furent encore tués… »
La tourmente passée, la commune de La Croix St-Leufroy fit relever les corps des soldats tués et inhumés, en présence du maire, du docteur LEFER, d’un délégué de la Kommandantur, de Messieurs POINTEL, président des Anciens combattants de Paris, CHARLES, président des Anciens combattants et mutilés de Rambouillet, DUBOIS, adjudant au 4e. Hussards à Rambouillet.
Pénible besogne que de retirer un à un les corps, de les mettre en bière et de les transporter au cimetière communal. A cette lugubre tâche, prirent part quelques hommes de La Croix St-Leufroy (la presse locale cite Messieurs TIGE, DUBUS, CUET, SERVANT). Ont été ainsi inhumés : « ROUSSELARD, maréchal des logis-chef, SIMARD, adjudant, BISSON, brigadier, et les cavaliers GARIN, BATAS, QUELLEC, PARVERY, MILLOCHEAU, un inconnu ainsi que SIMONOT d’un autre régiment. »
Le lieutenant SOURDEAU DE BEAUREGARD et le brigadier POINTEL avaient été auparavant relevés.
Une messe solennelle fut célébrée dans l’église de La Croix St-Leufroy, en souvenir des soldats défunts. On suppose qu’elle suivit immédiatement ou peu de temps après l’inhumation des corps dans le cimetière communal, car aucun document n’en précise la date. Le programme musical, à l’occasion de cette cérémonie, avait été parfaitement choisi : la « Marche Funèbre » de Chopin fut interprété sur harmonium et sur violon, à l’offertoire et à la communion, le Pie Jesus après l’élévation et un chant funèbre de Marcel Laurent « Gloire à vous, martyrs de la France » à la fin de la cérémonie.
JUIN 1946
Six ans après les journées tragiques dont avons relaté brièvement les faits, la commune de La Croix St-Leufroy rendait un nouvel hommage aux officiers, sous-officiers et cavaliers du 4e. Hussards. En effet, le 11 Juin 1946 avait été choisi pour l’inauguration du monument à la mémoire de ceux qui étaient tombés sur le territoire de La Croix St-Leufroy. Cette cérémonie fut organisée par le maire de la commune, Mr. LETORD, avec le concours de la municipalité, l’abbé HURET, curé de la paroisse et Mr. LIERVILLE, président du comité des fêtes. L’article paru dans le Gaillonnais, à cette époque, relate avec précision le déroulement de la cérémonie.
« … dès 9H30, un immense défilé précédé des Sapeurs-Pompiers en grande tenue, des sociétaires et porte-drapeaux d’Anciens Combattants, Médaillés militaires et Mutilés des deux guerres, la brigade de gendarmerie de Gaillon, pénétrait dans l’église, aux accents de marches militaires que scandait avec brio la fanfare célèbre de La Croix sous la direction de
Mr. MERCENNE … »
Son Excellence Monseigneur GAUDRON présidait la cérémonie, assisté de Monseigneur LE FEUNTEUN, vicaire général, Monsieur le chanoine LE PLENIER, doyen d’Etrépagny et Messieurs les curés de Jouy et de Chambray.
Monseigneur GAUDRON reçut dans le chœur Mr. Le Général RHODES, Gouverneur des Invalides, Mr. Le Chef d’Escadron DE LA HAMELINAYRE et les anciens du 4e. Hussards, le colonel DAMOY, Mr. Le Maire et le Conseil Municipal de La Croix, les familles des soldats qui tombèrent le 11 Juin 1940 à la défense de l’Eure.
La messe fut célébrée par Monsieur le curé de Gravigny, pendant laquelle la chorale paroissiale, dirigée par Mr. ROUSSEL interprétait la messe de GOUNOD.
L’homélie revenait de droit à Monseigneur GAUDRON Ancien Combattant de 1914-1918. Il évoqua l’épopée du 4e. Hussards et souligna l’importance d’être unis entre français, entre chrétiens.
Après la messe, le cortège se dirigea vers le cimetière de la commune où l’Evêque d’Evreux bénit les tombes militaires, tandis qu’un détachement d’Artillerie Coloniale de Vernon présentait les armes et que les clairons sonnaient « Aux Champs ».
Le cortège se rendit ensuite à l’endroit où avait été érigé le monument du souvenir,
« … près du terte du souvenir, prirent place le Général RHODES et les anciens du 4e. Hussards, Mr. le Sous-Préfet des Andelys, Mr. POINTEL, le lieutenant-colonel HERMIER, des Eaux et Forêts, les diverses autorités civiles, militaires et religieuses … »
Le voile qui recouvrait les inscriptions fut enlevé par les survivants du 4. Hussards, le général RHODES trancha le ruban tricolore, Mgr. GAUDRON bénit le monument et les enfants apportèrent des gerbes de fleurs et des couronnes. Le Maire de La Croix St-Leufroy prit place à la tribune et remercia les artisans et donateurs qui érigèrent ce monument commémoratif.
Le chef d’escadron DE LA HAMELINAYE prit ensuite la parole. Après avoir évoqué la journée tragique du 11 Juin 1940, remercié la commune de La Croix St-Leufroy pour sa délicate initiative, il relata l’héroïsme du 4e. Hussards et lut le texte de la Citation à l’Ordre de l’Armée :
- 4e. Régiment de Hussards –
« Le 5 Juin 1940, engagé avec tous ses escadrons sous les ordres du Colonel CHIAPPINI et du chef d’Escadron DE LA HAMELINAYRE, a maintenu contre un ennemi très supérieur en nombre, appuyé de nombreux chars, tous les points d’appui qui lui étaient confiés, détruisant vingt-six chars et un détachement transporté en camions, au cours de son débarquement. Résistant jusqu’à l’encerclement, n’a tenté de se dégager que par ordre : a pu ramener une partie de ses effectifs.
« Engagé du 5 au 11 Juin avec ses derniers pelotons, a contenu pendant 36 heures, un ennemi très supérieur en nombre, lui a infligé de lourdes pertes et a combattu jusqu’à l’épuisement.
« A perdu à ce jour 15 officiers, 24 sous-officiers et 271 brigadiers et cavaliers. »
Puis ce fut l’émouvant récit du combat sur l’Eure le 11 Juin 1940.
Le chef d’Escadron DE LA HAMELINAYE termina son allocution en ces termes :
« … Mon âge me vaut le triste privilège d’avoir déjà fait la guerre 14-18. Et bien, je puis le dire hautement, ces soldats de 1940 se sont montrés dignes de ceux de la guerre précédente.
Je suis fier d’avoir eu à commander de tels hommes. Ces héros dont vous glorifiez la mémoire sont morts pour que la France vive. A ceux qui restent, il appartient maintenant de vivre pour elle. Puissions-nous dans la paix, savoir rester unis pour éviter le retour de pareilles catastrophes.
Vive la France ! »
La cérémonie commémorative était terminée ; la foule redescendit la côte vers Crévecoeur où, six ans auparavant, à la même date, éclataient les obus ennemis et crépitaient les armes automatiques.
Les années ont passé … Le monde évolue rapidement, le cliquetis des armes ne s’est pas encore tu ; espérons néanmoins que la sagesse humaine l’emportera sur la folie humaine.
MONUMENT DU 4ème HUSSARDS
« De Crévecoeur, 2 km. en auto AR par un chemin très étroit, en forte montée, praticable par temps sec, plus ¼ h. à pied AR. Garer la voiture dans une carrière, à gauche, et continuer à suivre le chemin d’où se détache l’escalier d’accès au monument commémorant le sacrifice de l’arrière-garde du 4ème Hussards, le 11 juin 1940… »
Ces brèves indications contiennent toute une tragédie ; la résistance des officiers et des cavaliers du 4ème Hussards qui, pour protéger la retraite de nos armées, tombèrent les uns après les autres sur ce sol de Normandie dans cette vallée d’Eure si chère aux touristes.
Les pages qui vont suivre vous retraceront cet événement dramatique (documents consultés : journaux locaux : 1940 et 1946).
JUIN 1940
Depuis le 10 Mai 1940, la situation ne fait que s’aggraver en France. Partout, nos armées sont disloquées par l’avance foudroyante des allemands. Les habitants s’enfuient des villes, des bourgs et des villages…
Le Lundi 10 Juin, vers 17 heures, l’abbé Huret, curé de La Croix St-Leufroy demande à un brigadier du 4e. Hussards où se trouvait l’ennemi : « Aux abords de Villers-sur-le-Roule, » lui répond le brigadier.
Le 4e. Hussards prenait donc position à La Croix St-Leufroy. Après avoir glorieusement combattu, du 10 au 14 mai, à la frontière du Luxembourg au moment de la percée allemande et ralenti l’avance ennemie entre Abbeville et Amiens, du 30 Mai au 5 Juin, ce régiment devait néanmoins protéger la retraite de nos armées en déroute.
Les deux escadrons du 4e. Hussards étaient bien décimés ; plus de la moitié de leurs effectifs avaient été tués, blessés et disparus. La résistance sur l’Eure s’annonçait difficile. Comment se déroula cette bataille ? Le chef d’escadron DE LA HAMELINAYE, en des termes simples mais émouvants, la retraça le jour de l’inauguration du monument commémoratif :
« …J’arrivai à La Croix Saint Leufroy le 11 Juin, vers 4 heures du matin. Le village avait été abandonné par ses habitants. On y entendait de lugubres aboiements dans les rues. Je franchis l’Eure au pont de Crévecoeur que je trouvais tenu par un faible élément du 4e. Hussards appartenant à l’escadron du lieutenant DE BEAUREGARD.
J’avais l’ordre de me porter sur Heudreville pour y faire reposer mes hommes et mes chevaux. Je ne devais pas y rester longtemps. Vers 7 heures du matin, nous fûmes alertés : l’ennemi se préparait à attaquer l’Eure. Je reçus l’ordre d’envoyer un escadron au pont de Cailly et de me porter avec l’autre et un groupe de mitrailleuses au pont de Crévecoeur, où des éléments d’une division située à notre droite devaient venir se mettre à ma disposition ; je ne les vis d’ailleurs jamais.
Je me dirigeai donc par La Londe sur Crévecoeur. Au moment où j’y arrivais devançant en side-car ma colonne, la fusillade redoubla d’intensité. Je vis alors refluer à pied quelques hommes de l’escadron du lieutenant De BEAUREGARD et cet officier m’expliqua que les Allemands en force venaient de s’emparer du pont. C’est là, en particulier, qu’étaient tombés le brigadier POINTEL et le brigadier BISSON, dont on a retrouvé les corps auprès du pont.
Conformément aux ordres reçus, l’escadron qui arrivait derrière moi, avait mis rapidement pied à terre, avait envoyé les chevaux haut-le-pied par Irreville, et s’était installé un peu en dessous de l’endroit où nous sommes, dans une position bien camouflée d’où il battait le débouché du pont. Pris sous le feu de nos mitrailleuses et de nos fusils mitrailleurs, l’ennemi ne pouvait pas déboucher. L’artillerie allemande installée derrière les collines que nous avons en face de nous, commençait à tirer.
A l’abri de ce rideau que je lui avais tendu, le lieutenant De BEAUREGARD voulait reformer ce qui lui restait de son escadron. Hélas ! il devait être pris à parti par l’artillerie et les mitrailleuses allemandes. Blessé à deux reprises, il tomba mortellement atteint avec l’adjudant SIMARD et plusieurs de ses hommes, près de l’endroit où nous nous trouvons.
Cependant, grâce à nos armes automatiques, en dépit de nos pertes, nous tenions toujours en respect l’ennemi qui ne pouvait pas progresser devant nous, mais nos munitions s’épuisaient. Les Allemands avaient franchi l’Eure à St-Vigor et à Heudeville. A Cailly, malgré une résistance héroïque, le pont venait de tomber ; je tiens à rendre hommage en passant au cavalier L’HELGOUACH que l’on a trouvé tué à côté de son F.M. ayant auprès de lui un monceau d’étuis de cartouches tirées. Vers 11h45, nos munitions étaient épuisées. Puisque nous ne pouvions plus combattre, il était inutile de rester à se faire prendre et je dus donner l’ordre de repli. Ce repli s’effectua dans des conditions tragiques : nous étions entourés presque de tous côtés par l’ennemi qui progressait. C’est au cours de ce mouvement de décrochage que je fus blessé et fait prisonnier et que plusieurs hommes furent encore tués… »
La tourmente passée, la commune de La Croix St-Leufroy fit relever les corps des soldats tués et inhumés, en présence du maire, du docteur LEFER, d’un délégué de la Kommandantur, de Messieurs POINTEL, président des Anciens combattants de Paris, CHARLES, président des Anciens combattants et mutilés de Rambouillet, DUBOIS, adjudant au 4e. Hussards à Rambouillet.
Pénible besogne que de retirer un à un les corps, de les mettre en bière et de les transporter au cimetière communal. A cette lugubre tâche, prirent part quelques hommes de La Croix St-Leufroy (la presse locale cite Messieurs TIGE, DUBUS, CUET, SERVANT). Ont été ainsi inhumés : « ROUSSELARD, maréchal des logis-chef, SIMARD, adjudant, BISSON, brigadier, et les cavaliers GARIN, BATAS, QUELLEC, PARVERY, MILLOCHEAU, un inconnu ainsi que SIMONOT d’un autre régiment. »
Le lieutenant SOURDEAU DE BEAUREGARD et le brigadier POINTEL avaient été auparavant relevés.
Une messe solennelle fut célébrée dans l’église de La Croix St-Leufroy, en souvenir des soldats défunts. On suppose qu’elle suivit immédiatement ou peu de temps après l’inhumation des corps dans le cimetière communal, car aucun document n’en précise la date. Le programme musical, à l’occasion de cette cérémonie, avait été parfaitement choisi : la « Marche Funèbre » de Chopin fut interprété sur harmonium et sur violon, à l’offertoire et à la communion, le Pie Jesus après l’élévation et un chant funèbre de Marcel Laurent « Gloire à vous, martyrs de la France » à la fin de la cérémonie.
JUIN 1946
Six ans après les journées tragiques dont avons relaté brièvement les faits, la commune de La Croix St-Leufroy rendait un nouvel hommage aux officiers, sous-officiers et cavaliers du 4e. Hussards. En effet, le 11 Juin 1946 avait été choisi pour l’inauguration du monument à la mémoire de ceux qui étaient tombés sur le territoire de La Croix St-Leufroy. Cette cérémonie fut organisée par le maire de la commune, Mr. LETORD, avec le concours de la municipalité, l’abbé HURET, curé de la paroisse et Mr. LIERVILLE, président du comité des fêtes. L’article paru dans le Gaillonnais, à cette époque, relate avec précision le déroulement de la cérémonie.
« … dès 9H30, un immense défilé précédé des Sapeurs-Pompiers en grande tenue, des sociétaires et porte-drapeaux d’Anciens Combattants, Médaillés militaires et Mutilés des deux guerres, la brigade de gendarmerie de Gaillon, pénétrait dans l’église, aux accents de marches militaires que scandait avec brio la fanfare célèbre de La Croix sous la direction de
Mr. MERCENNE … »
Son Excellence Monseigneur GAUDRON présidait la cérémonie, assisté de Monseigneur LE FEUNTEUN, vicaire général, Monsieur le chanoine LE PLENIER, doyen d’Etrépagny et Messieurs les curés de Jouy et de Chambray.
Monseigneur GAUDRON reçut dans le chœur Mr. Le Général RHODES, Gouverneur des Invalides, Mr. Le Chef d’Escadron DE LA HAMELINAYRE et les anciens du 4e. Hussards, le colonel DAMOY, Mr. Le Maire et le Conseil Municipal de La Croix, les familles des soldats qui tombèrent le 11 Juin 1940 à la défense de l’Eure.
La messe fut célébrée par Monsieur le curé de Gravigny, pendant laquelle la chorale paroissiale, dirigée par Mr. ROUSSEL interprétait la messe de GOUNOD.
L’homélie revenait de droit à Monseigneur GAUDRON Ancien Combattant de 1914-1918. Il évoqua l’épopée du 4e. Hussards et souligna l’importance d’être unis entre français, entre chrétiens.
Après la messe, le cortège se dirigea vers le cimetière de la commune où l’Evêque d’Evreux bénit les tombes militaires, tandis qu’un détachement d’Artillerie Coloniale de Vernon présentait les armes et que les clairons sonnaient « Aux Champs ».
Le cortège se rendit ensuite à l’endroit où avait été érigé le monument du souvenir,
« … près du terte du souvenir, prirent place le Général RHODES et les anciens du 4e. Hussards, Mr. le Sous-Préfet des Andelys, Mr. POINTEL, le lieutenant-colonel HERMIER, des Eaux et Forêts, les diverses autorités civiles, militaires et religieuses … »
Le voile qui recouvrait les inscriptions fut enlevé par les survivants du 4. Hussards, le général RHODES trancha le ruban tricolore, Mgr. GAUDRON bénit le monument et les enfants apportèrent des gerbes de fleurs et des couronnes. Le Maire de La Croix St-Leufroy prit place à la tribune et remercia les artisans et donateurs qui érigèrent ce monument commémoratif.
Le chef d’escadron DE LA HAMELINAYE prit ensuite la parole. Après avoir évoqué la journée tragique du 11 Juin 1940, remercié la commune de La Croix St-Leufroy pour sa délicate initiative, il relata l’héroïsme du 4e. Hussards et lut le texte de la Citation à l’Ordre de l’Armée :
- 4e. Régiment de Hussards –
« Le 5 Juin 1940, engagé avec tous ses escadrons sous les ordres du Colonel CHIAPPINI et du chef d’Escadron DE LA HAMELINAYRE, a maintenu contre un ennemi très supérieur en nombre, appuyé de nombreux chars, tous les points d’appui qui lui étaient confiés, détruisant vingt-six chars et un détachement transporté en camions, au cours de son débarquement. Résistant jusqu’à l’encerclement, n’a tenté de se dégager que par ordre : a pu ramener une partie de ses effectifs.
« Engagé du 5 au 11 Juin avec ses derniers pelotons, a contenu pendant 36 heures, un ennemi très supérieur en nombre, lui a infligé de lourdes pertes et a combattu jusqu’à l’épuisement.
« A perdu à ce jour 15 officiers, 24 sous-officiers et 271 brigadiers et cavaliers. »
Puis ce fut l’émouvant récit du combat sur l’Eure le 11 Juin 1940.
Le chef d’Escadron DE LA HAMELINAYE termina son allocution en ces termes :
« … Mon âge me vaut le triste privilège d’avoir déjà fait la guerre 14-18. Et bien, je puis le dire hautement, ces soldats de 1940 se sont montrés dignes de ceux de la guerre précédente.
Je suis fier d’avoir eu à commander de tels hommes. Ces héros dont vous glorifiez la mémoire sont morts pour que la France vive. A ceux qui restent, il appartient maintenant de vivre pour elle. Puissions-nous dans la paix, savoir rester unis pour éviter le retour de pareilles catastrophes.
Vive la France ! »
La cérémonie commémorative était terminée ; la foule redescendit la côte vers Crévecoeur où, six ans auparavant, à la même date, éclataient les obus ennemis et crépitaient les armes automatiques.
Les années ont passé … Le monde évolue rapidement, le cliquetis des armes ne s’est pas encore tu ; espérons néanmoins que la sagesse humaine l’emportera sur la folie humaine.
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