La Bataille de France
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Pas si bien qu'on le dit

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Europe Pas si bien qu'on le dit

Message par Tobrouk 2007-03-12, 16:34

Les accords de Locarno ont marqué une dissymétrie en matière de sécurité entre l’Europe occidentale et l’Europe orientale. Le traité franco-polonais du 16 octobre 1925, signé à Locarno, ne prévoyait qu’une concertation en cas d’agression contre la France ou la Pologne. Il marquait la volonté des diplomates français (beaucoup moins celle des militaires) d’entretenir de nouveaux rapports militaires avec la Pologne et, comme devait l’affirmer Aristide Briand[56], de se dégager face à une éventuelle agression soviétique. Le cadre de la S.D.N. prévalait et devait gouverner par la suite toute tentative d’organisation pacifique des différends en Europe orientale. L’idée d’un “Locarno oriental” découlait directement de ce principe.

Si les accords de Locarno n’ont pas mis fin à l’alliance franco-polonaise, ils ont accéléré la volonté française d’une révision de la con­vention militaire de 1921. Le choix français d’un désengagement français de ses obligations était en tout cas perceptible et la vulnérabilité polonaise se trouva accentuée du fait que la France renonçait à s’engager en Europe centrale et orientale. Pour Aristide Briand, la France n’était soumise à aucune obligation de secourir la Pologne en cas d’agression soviétique contre elle. Dès lors, la France, assurée sur sa frontière orientale et inca­pable de toute action multilatérale avec ses alliés est-européens, n’eut pas de véritable politique d’ensemble en Europe centrale et orientale et mena ses relations de manière souvent bilatérale avec la Roumanie ou la Pologne. Il n’y eut donc pas de rupture, même avec l’arrivée au pouvoir du maréchal Pilsudski en Pologne, considéré avec tant de méfiance à Paris, en mai 1926. La coopération militaire continua, notamment dans le domaine du renseignement. La politique étrangère polonaise évolua elle aussi dans le cadre de la Société des Nations. Seulement, vis-à-vis de l’Union soviétique, les négociations devant mener à la signature de pactes de non-agression, souvent encouragée par la diplomatie française, ne donna pas les résultats escomptés. Le principal malentendu entre Paris et Varsovie, en matière de sécurité orientale, venait d’une perception différente du danger soviétique. À perception différente, priorités de politique étrangère différentes, et Paris eut beaucoup de mal, dans les années 1930, à comprendre le refus polonais d’adhérer à un système de sécurité incluant l’URSS tourné contre l’Allemagne.


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