La Bataille de France
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Bataille de chars

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Europe Bataille de chars

Message par Tobrouk 2006-01-22, 11:25

En même temps que l'évacuation de Dunkerque et profitant que les forces blindées allemandes sont stoppées, le général Weygand (qui a remplacé Gamelin), tente à tout prix de creuser une route d'évasion à Abbeville.

Il dispose, en récupérant ce qu'il reste des unités, de 400 chars, réparis entre la 1st Armored Division restée en normandie, de la 4è DCR de de Gaulle et la 2è DCR du colonel Perré.
Après l'échec de Montcornet, la 4è DCR est recomplétée.

Mais Weygand, au lieu de lancer toutes ses forces de blindés, envoie 3 attaques successives. C'est la principale attaque blindée de l'ouest depuis le début de la guerre.

En face, sur le mont Caubert, se trouve la 57è Division d'infanterie Bavaroise, les canons de 3,7 cm, les 8,8 de la flak, des batteries de 105 et de 150 mm.

La 57è Division tient le choc, bien installée sur ses positions défensives! Les Anglais perdent 66 chars et se replient le 27 mai.
De Gaulle tente de prtendre à son tour le mont Caubert et attaque pendant 3 jours de suite avec 190 chars, le 22è Régiment d'infanterie colonial et 1200 Dragons portés.

L'attaque échoue à cause des 8,8 de la flak et par manque de soutien d'infanterie.

De gaulle est ensuite relevé par la 51è Division écossaise et par la 2è DCR.

Le bilan de ces journées de combat se solde par une perte de 260 blindés du côté allié, par 200 tués et du côté Allemand, 1200 tués.

Cette attaque montre que même une attaque de char peut-être neutralisée par de l'infanterie lorsque celle-ci est bien installée et munie de canons anti-char, tels que le 8,8 de la Flak!

Les Allemands rééditeront cette défense 4 ans plus tard le 18 juillet 1944 lors de l'Attaque de Montgomery à l'est de Caen!



Le général Weygand

Bataille de chars Weygand9fp



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Europe Le 22è RIC

Message par Tobrouk 2006-01-25, 22:47

Dans le sujet traitant de l'infanterie, j'ai parlé du 22ème Régiment d'infanterie coloniale!
Voici un peu son parcours lors de la btaille d'Abbeville;
Le fait que le 22è Rgt lui soit alloué, force le colonel de gaulle à modifier le plan ellaboré par son chef d'Etat-major le commandant Chomel.

L'attaque sur Abbeville sera donc faite par 3 mouvements parallèles.

L'infanterie divisinnaire, le 4è BCP et les chars lourds B1 bis à gauche.

Le II/22è RIC et les chars légers R35 au milieu.

Le I/22è RIC et les chars de cavalerie Somua et H39 à droite.

Le III/22è RIC en réserve.

Le 28 mai est la seule grande offensive lancée par les alliés. Précédé par un mattraquage d'artillerie, les Français bousculent le dispositif allemand.
Le Rgt occupe Mareuil-Caubert face à la 57 Division d'infanterie Bavaroise du generalleutnant Oskar Blümm.

Bataille de chars 249no
Vue sur le mont Caubert



Au nord, les I et II/22è RIC ont pris le village de Villiers, puis le bois face aumont Caubert, mais celui-ci résiste toujours.
Les pertes à Abbeville sont de 500 morts.
Le 30 mai, la 4è DCR est rélevée et le 22è est remplacé par les ecossais.

La bataille d'Abbevillequi vit attaquer plus de 500 chars et 4 divisions d'infanterie constitue la plus grande offensive que les Allemands aient subit avant Koursk (je l'ai déja dit).

Le 22è RIC combat toujours les 5,6 et 7 juin sur la ligne Weygand.
Obligé de se retirer, il est acculé à la mer près de St. Valery en Caux, mal nourris, sans ravitaillement en vivres et en munitions, épuisés, combattant toujours, ce qui reste du régiment, environ 400 hommes, se réfugie dans une ferme qui servira d'ultime défense.

Le régiment refuse de se rendre et décide de faire "Bazeilles".
Les Panzer sont appelés en renfort et crachent de tous leurs tubes sur la ferme, mais l'infanterie allemande ne progresse pas.
Le combat dure 3 heures et faute de munition, le colonel Le Tacon décide de se rendre.

Le 22è RIC compte 2200 tués ou blessés.

Cette bataille d'Abbeville a été occultée dans les récits d'après guerre!

Il fallait le dire.
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Europe Re: Bataille de chars

Message par Invité 2006-02-20, 16:41

La bataille d'Abbeville a été occultée par beaucoup car au même moment les yeux sont tournés vers Dunkerque et l'opération "DYNAMO" (du 24 mai au 3 juin). Cette bataille est donc trés particuliére a plus d'un titre (déroulement des opérations du 27mai au 4 juin).

Tout d'abord Abbeville ne revet pas le même intéret pour les français que pour les allemands.

Pour les français il y a deux impératifs : le premier couvrir les ports encore libre Dieppe, Le Havre, Rouen alors que Calais, Boulogne et Dunkerque sont encerclés et tous sur le point de tomber. Le deuxiéme c'est de repousser les allemands de la tête de pont pour enfin d'ancrer une ligne défensive sur la Somme et mettre en place la "ligne Weygand". On peut rapprocher cette idée au "miracle de la Marne" en 1914 arréter les allemands sur un fleuve et les contenir (Weygand tente ainsi de reproduire la manoeuvre de Joffre (dont il n'a pas été aide de camp mais celui de Foch) !!). Encore une fois on cherche à colmater et a établir "un front continu" pas a destabiliser franchement l'adversaire. Pour les français l'opération est d'importance.

Pour les allemands il s'agit avant tout de protéger les flancs de ses unités blindées qui combattent plus au nord notement à la prise des ports.
Ils pouvaient trés bien le faire de l'autre côte de la Somme et laisser les français franchir le fleuve !! Mais des décisions ont pésé sur l'OKH allemand pour que la tête de pont soit conservée. Mais lors du plan rouge
(fall rot) les ponts d'Abbeville ne seront pas des passages privilégiés pour les allemands, l'effort se fera plus à l'est. On peut donc dire que Abbeville
revet moins d'importance pour les allemands que pour les français.

Une fois n'est pas coutume les troupes françaises vont attaquer un enemi
sur la défensive la 57e DI Bavaroise du général Blümm qui de plus n'a pas de chars !! Mais elle utilisera ses piéces d'artillerie de 105 et les redoutables 88mm avec efficacité.

Chose encore plus rare les français obteindront un soutient aérien et une supériorité aérienne ponctuelle le 30 mai. En effet pas moins de sept bombardements ont lieu entre 17h00 et 21h00. Les allemands sont sous le choc ! De plus la Luftwaffe se concentre sur Dunkerque, elle y recontre
les premiers "Spitfire" anglais, mauvaise surprise pour elle !! L'artillerie
française aura elle aussi une supériorité sur son adversaire.

Le terrain conquis par les français ne sera pas repris par les allemands. Par contre le Mont Caubert, clef des ponts d'Abbeville sera le lieu d'illustres combats, deux 88mm allemands le "Anton" et "Berta" tiendront la dragée haute aux équipages français.

Je reviendrais sur ces combats ultérieurement pour y apporter plus de détails.


Dernière édition par le 2006-02-20, 18:18, édité 1 fois

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Europe Re: Bataille de chars

Message par Guilhem 2006-02-20, 18:03

Juste une rectification, l'eminence grise de Joffre avant pendant et aprés la Marne s'est le commandent Gamelin, à l'époque. Weygand etait dans l'entourage du général Foch.

Guilhem
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Europe Re: Bataille de chars

Message par Invité 2006-02-20, 18:16

C'est exact mon cher Guilhem confusion de ma part entre les deux "péres" et les deux "disciples" !! J'ai dans mon propos fait une inversion. Je rectifie de suite Arrow ... De plus ayant écrit un post sur Weygand aujourd'hui même je suis impardonnable le fait de taper et consulter les sources. Merci à toi.

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Europe Re: Bataille de chars

Message par Guilhem 2006-02-20, 19:04

Il n'y a pas de mal, si je me trompe tu seras la pour réparer l'erreur. Very Happy

Guilhem
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Europe Caubert

Message par Tobrouk 2006-05-07, 13:15

Char H-39 détruit à Caubert

Bataille de chars H399rf


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Europe ?

Message par capablanca 2007-01-01, 19:13

hugo a écrit: (Weygand tente ainsi de reproduire la manoeuvre de Joffre (dont il n'a pas été aide de camp mais celui de Foch) !!).

OUI, mais FOCH était au centre de dispositif Marne avec la 10eme armée qui venait juste d'être composé

Amicalement CAPA

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Europe Re: Bataille de chars

Message par Guilhem 2007-01-10, 20:56

Juste pour te rectifié, Capablanca. Le général Foch commandait la 9e Armée qui s'illustre notamment au marais de Saint Gond.

Guilhem
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Europe Re: Bataille de chars

Message par capablanca 2007-01-10, 22:53

Merci Guilhem 9e donc et pas 10e Smile


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Europe Re: Bataille de chars

Message par Somua 2007-01-11, 20:10

Je n'ai pas tout a fait la meme vision de la bataille d'abbeville que ce qui a été exposé par tobruk .
Cependant , comme je suis en train d'effectuer des recherches dans le but de creer des articles expliquant le passage de fall gelb a fall rot , je ne puis trop m'engager, et vous donner ma version pour le moment . ( mais oui , vous aurez l'info si un article est pondu )

J'invite les lecteurs a consulter divers documents, comme par exemple un HS militaria , le numero 21 , qui bien que j'ai commencé a determiner que Buffetaut s'est un peu moqué de nous dans ses recherches concernant quelques tomes sur 1940 , reste une reference correcte pour la connaissance de la bataille d'abbeville .
Mes articles , argumentés sur d'autres sources , expliqueront certains details de la bataille .

Enfin , je tiens a le souligner ...
Les 88 et 105 allemands n'ont été avancés en premiere ligne que car les allemands savaient que leur materiel etait inneficace contre les blindés français .
A l'epoque , il ne s'agit pas d'artillerie antichar , mais bien d'artillerie anti-aerienne et d'artillerie de soutien .
Les 37 allemands n'ayant qu'une infime chance de faire du mal aux chars moyens et lourds français , bien entendu que les allemands ont fait monter les unités d'artillerie en premiere ligne , comme l'avait deja fait Rommel , quelques jours plus tot , pour EPARGNER ses chars .

Je vous tient au courant

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Europe Re: Bataille de chars

Message par capablanca 2007-01-11, 23:24

De l'infanterie bien équipée et déterminé, peut stopper des blindés Smile . Comme quoi, le canon de 75 en anti-chars pour les français... c'est une bonne idée. Dommage que le 75 n'est pas très pratique en pièce de DCA, sinon les français auraient facilement stoppé les Allemands à Sedan. lol! lol! lol! lol! lol! lol! lol! lol!

Enfin, même la les allemands montrent leur supèriorité Sad Sad

Les 260 blindés auraient été plus utile pour libèrer les poches de combattant lors de la bataille de France
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Europe Re: Bataille de chars

Message par ericou2771 2007-02-20, 17:59

Bonjour Arrow
nouveau sur ce site, trés bien fait et qui m'a donné envie de participer.
je travaille sur un site qui conte l'histoire de mon village natal, en l'occurence Longpré les Corps Saints dans la Somme, village détruit à 92% entre mai 40 et le 06 juin 40, donc je suis ici à la recherche d'informations pour créer les pages qui concerneront cette période, l'adresse du site http://www.longpre-les-corps-saints.info
je vous demanderais donc si vous étes d'accord des renseignements.
mais aussi je participe en apportant des infos que j'ai puisé à droite et aussi à gauche (élection oblige!!!) en espérant que tout cela seras pertinent.
je vous soumet un article concernant la bataille d'Abbeville, écrrit par un groupe sur le canton de Hallencourt dans la Somme.

[b]
27 mai-05 juin 40, la bataille d'Abbeville.


La tête de pont allemande
Les Allemands ont établi entre le 18 et le 20 mai six têtes de pont au Sud de la Somme.
Sur la rive gauche de la Somme à Abbeville, l’infanterie allemande profite des mouvements
naturels du terrain et de l’absence de troupes françaises, une fois éliminés les éléments isolés qui
ont tenté de se défendre autour de Saint-Valéry.
De très nombreuses reconnaissances sont lancées jusqu’à la Bresle sur le terrain désormais
connu, les Allemands s’organisent. Les vallées de la Trie, au nord, et de la rivière de Bellifontaine,
au sud, sont deux fossés. Elles forment avec la Somme un camp triangulaire dont le fond est dominé
par le camp de César de Caubert, cet oppidum antique retrouve sa vocation militaire. C’est le coeur
même du point d’appui.
Le sommet sud-ouest du triangle n’est pas fermé par une défense naturelle : c’est la plaine.
La route d’Abbeville-Rouen emprunte ce passage au centre duquel se trouve le village-bocage de
Huppy. Huppy, donc, est fortement organisé défensivement par les Allemands.
Nous sommes le 23 mai. GUDERIAN piaffe, il doit poursuivre avec ses chars sa manoeuvre
vers le Nord. L’ordre arrive “Richtung Calais, nicht Abbeville”. Le soir, il est à Montreuil,
abandonnant les fantassins dans la tête de pont. Mis à part les autos-mitrailleuses de découverte,
aucun blindé allemand ne combattra devant Abbeville.
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Europe Re: Bataille de chars

Message par ericou2771 2007-02-20, 18:02

suite
25 - 27 MAI : ABBEVILLE, 1ère ATTAQUE
les D.L.C. (Divisions Légères de Cavalerie) et la Brigade Evans
Les opérations en direction d’Abbeville commencent dans la nuit du 24 au 25 mai les 2ème et
3ème D.L.C. commencent à rechercher le contact pour éclairer une situation mal connue (la 5ème
D.L.C., retardée dans son mouvement, ne pourra intervenir qu’à partir du 26).
Le cours de la Somme est atteint progressivement le 25 sans beaucoup de difficultés - par la
3ème D.L.C. de Picquigny à Longpré, par la 2ème de Longpré à Pont-Rémy - mais les passages de la
rivière sont tenus par l’ennemi. Plus à l’Ouest, au Sud d’Abbeville, une occupation allemande a été
reconnue à Moyenneville, Huppy, et sur la croupe du Moulin de Bellevue.
Le Haut Commandement décide une attaque. Pour cela, une Division Blindée Anglaise, en
cours de formation en Normandie, est adjointe aux D.L.C. la Brigade Evans. Elle arrivera dans la
journée du 26.
Les Blindés Britanniques de cette “l rst Armoured Division” sont rapides, mais prévus pour
la reconnaissance, ils sont légers, très peu blindés et sont peu habitués aux manoeuvres d’ensemble.
Ils vont agir avec courage, mais ils vont au massacre. Ce sont des A9, A13 et Mark VI.
Le 27, c’est l’attaque la 2ème D.L.C. par Limeux et par le S.O. d’Huppy, la 5ème D.L.C. vers
Saigneville et Moyenneville, chacune appuyée par une Brigade de Chars Anglais, ne peuvent, nulle
part, franchir les défenses antichars de l’infanterie allemande. Les pertes anglaises sont
considérables 21 chars sont détruits. Les pertes de la 2ème D.L.C. sont également très importantes.
Seule la 5ème D.L.C. obtient un succès relatif, atteignant la Somme à Petit-Port, bordant la rivière
jusqu’à Saint-Valéry-sur-Somme, qui reste occupé par l’ennemi.
28 - 30 MAI : 2ème ATTAQUE
la 4ème Division Cuirassée du Général DE GAULLE

DE GAULLE est Général depuis quelques jours. Son attaque à Montcornet, sur le flanc de
GUDERIAN, le 17, a convaincu le G.Q.G. Il jouit enfin auprès des sphères officielles d’un crédit que personne ne lui a encore accordé. Il devient, soudain, l’homme de la situation. L’auteur de “Vers
l’armée de métier”, qui avait prévu dans ses grandes lignes l’utilisation de grandes masses blindées,
incarne tout à coup l’espoir.
La 4ème D.C.R., qu’il commande, est une puissante unité cuirassée ; elle est loin d’être au
point. Formée d’une réunion improvisée de réserves provenant de toute la France et qui ne se
connaissent pas, elle s’est regroupée sur le champ de bataille même les engins ont été engagés
devant Laon, le 17, à leur descente du train. Elle ne dispose d’aucun moyen radio, les messages se
transmettront par officiers de liaison, comme sous l’Empire.
Son unité, c’est uniquement à la personnalité de son chef qu’elle la doit : la 4ème D.C.R. est
soutenue par un homme autoritaire, omniprésent, surgissant partout à l’improviste, même sur le
champ de bataille, donnant haut et bref des ordres nets, s’exposant, indifférent aux projectiles,
cinglant les fiertés, attentif aux résultats davantage qu’aux personnes, solitaire, hautain, distant et
sûr de soi. Un chef que l’on respecte, faute de toujours l’aimer, ce qui lui est égal. Un chef auquel
on obéit, même si l’on ne croit pas à sa façon de manoeuvrer, ou, plutôt de ne pas manoeuvrer. Un
chef en tout cas.
La 4ème D.C.R. est composée essentiellement de deux 1/2 brigades une de chars lourds B1-
bis, la 6ème 1/2 Brigade, l’autre de chars légers R.35, la 8ème 1/2 Brigade, d’un groupement de
cavalerie équipé de chars Somua, d’une infanterie organique solide, le 4ème Bataillon de Chasseurs
Portés, le 22ème R.I.C., qui n’a jamais manoeuvré avec les blindés. Une artillerie importante
l’accompagne.
Les chars lourds français B1-bis sont remarquablement robustes : ils disposent d’un canon
de 47 sous tourelle, de deux mitrailleuses de 7,65 et d’un canon de 75 tirant dans l’axe.
Les chars légers R.35 sont également robustes et parfaitement blindés, mais ils ne disposent
que d’un canon de 37 court, datant de 1918, efficace contre l’infanterie seulement. Les H.39,
comparables, sont plus rapides, généralement mieux armés.
Les chars de cavalerie Somua sont excellents rapides, bien armés, bien blindés, ils seront
récupérés par les Allemands et serviront en Russie. Malheureusement, leurs conducteurs ne les
connaissent pas bien. Certains d’entre eux viennent d’unités à cheval et beaucoup n’ont que quatre
heures de conduite.
Tous ces chars, enfin, souffrent d’un grave défaut de conception : il n’y a qu’un seul homme
en tourelle. À la fois Chef de char, tireur et quelquefois Chef de section, il est trop occupé pour tirer
tout le parti de son appareil.
Dépourvue de transmissions, la 4ème D.C.R. manque également de cartes c’est important sur
un terrain barré de chemins creux et haché de “rideaux”, ces décrochements quasi-verticaux qui
barrent les champs apparemment sans accidents. Un nombre appréciable d’engins seront perdus
pour cela, retournés par surprise.
La 4ème D.C.R. ne dispose d’aucune aviation de soutien ni même de reconnaissance le seul
Groupe Aérien d’Observation, celui du commandant MARIAGE, compte 4 appareils qui disparaîtront
vite dans la bataille.
C’est dans la nuit du 27 au 28 mai que les unités, situées dans la région de Poix, apprennent
qu’elles vont, demain, attaquer la tête de pont d’Abbeville.
Chose étonnante, c’est précisément cette nuit-là que les Allemands effectuent la relève de
l’infanterie qui occupe la tête de pont, par la 57ème Division d’Infanterie Bavaroise, du XXXVIIIème
corps, commandée par le Général BLÜMM. C’est une division de second ordre, équipée de matériel
neuf, mais relativement désuet. Elle a combattu en Pologne et est venue d’Allemagne à Abbeville à
pied. Son artillerie est hippomobile. La 57ème est l’ancienne unité du FÜHRER, il y a servi en 1918 et
lui porte une attention particulière.
Le 28, à midi, le Général DE GAULLE, dont le P.C. est à Mérélessart, réunit ses chefs de
corps à Oisemont, plus le jeune officier de liaison de la Brigade EVANS, le lieutenant HETTIER DE
BOISLAMBERT : il définit en quelques mots les taches de chacun.
Les cavaliers et l’infanterie coloniale attaqueront du Sud au Nord, de Bellifontaine vers
Mareuil-Caubert, les chars légers attaqueront de Limeux vers Caumont et Huchenneville et les
chars lourds, accompagnés du 4ème B.C.P. (Bataillon de Chasseurs) suivant l’axe Huppy - Les
Croisettes - Caubert.
Le 28 MAI
Il est 13h lorsque se termine la conférence d’Oisemont. Les chefs de corps, dont les unités
sont à 10 ou 15 km de distance n’ont que peu de temps pour mettre en place leurs éléments. De
toutes façons, cette hâte exclut toute reconnaissance préalable du terrain. Les cavaliers ont le plus
grand mal à se regrouper derrière Bellifontaine. Le 44ème Bataillon de chars masse ses R.35 dans le
bois de Limeux et les chars lourds gagnent Doudelainville. Le 4ème Chasseur marche de Oisemont
vers Warcheville. DE GAULLE est à Mérélessart.
À 17h, une puissante préparation d’artillerie expédie 6000 obus sur les ponts de la Somme
et sur le Mont de Caubert. Immédiatement après, l’attaque débouche.
Les officiers de liaison suivent de près l’action et portent leurs comptes rendus à
Mérélessart. Très vite, on s’aperçoit que le délai de préparation a été si court que tout le monde n’a
pas pu s’avancer en même temps. Les cavaliers et les coloniaux ont du retard. Néanmoins, Huppy
est franchi après de durs combats, Caumont est atteint, le bois de Fréchencourt dépassé.
L’Infanterie qui suit les chars lourds avance vers Huppy. Mauvaise surprise les Allemands tiennent
toujours le village et se sont terrés au passage des Blindés, qui, maintenant, sont aux Croisettes.
N’empêche le Commandant BERTRAND, qui a fait tout 14-18, qui, à Chambly, près de Laon, le 17, a
fait “Sidi-Brahim” et qui mène le combat au milieu de ses hommes, manoeuvre et investit le village.
On ramasse plus de 300 prisonniers. Certains éléments atteignent Bienfay.
Le soir tombe, les Allemands ont reculé de 4 km.
Le butin est considérable. Huppy, Les Croisettes, Caumont, Huchenneville, Bray sont
atteints. Certains chars du 44ème B.C.C. ont atteint Mareuil, mais ont dû, sans appui, rentrer. C’est
un indiscutable succès français. DE GAULLE s’installe au château de Huppy.
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Europe Re: Bataille de chars

Message par ericou2771 2007-02-20, 18:02

re suite

La journée du 28 mai exposée dans le bulletin de liaison des anciens du 22 RIC de décembre
1999 :
« le 28 mai, après divers embarquements et débarquements, le régiment du 22 RIC est
débarqué entre 3H et 5H du matin à Wiry au Mont, où il est mis à disposition de la 2ème division
légère de cavalerie (DLC) en vue de s’emparer de la tête de pont d’Abbeville. Les hommes jetés des
routes en wagons et jetés des routes en camions depuis 13 jours sont fatigués. Le 1er bataillon
s’installe à Hocquincourt, le 2nd à Citerne, et le 3ème vers Frucourt. La compagnie de Transmissions
(CDT) et la compagnie réglementaire d’engins (CRE) à Mérélessart et la compagnie hors rang
(CHR) regroupant les services d’approvisionnement, dépannage auto, vétérinaire à Wiry au Mont.
Par la suite CDT et CRE viendront s’installer à Oisemont, près du PC du régiment.
Primitivement destiné à reprendre à son compte une attaque menée la veille par la 2ème
DLC avec appui de chars britanniques, attaque qui avait échoué, le 22ème RIC est mis à la
disposition d’une nouvelle grande unité, la 4ème Division Cuirassée (DRC) commandée par le
colonel De Gaulle, pour effectuer l’opération. Cette division assez hétéroclite et dans l’ensemble
fort peu entraînée, vient de porter un coup de boutoir en retardant l’ennemi dans la région de
Montcornet dans l’Aisne. Elle a dans cette action, perdu une grande partie de ses moyens et est très
éprouvée. Elle comprend des chars Somua, des chars lourds B1bis, des chars légers R35 et H39 et
des automitrailleuses, un bataillon de chasseurs et un régiment de dragons.
À 11h, au château de Oisemont, le colonel De Gaulle fait connaître que l’attaque sera
effectuée par le 22ème RIC et le bataillon de chasseurs de sa division appuyés par ses deux demibrigades
de chars et par son artillerie renforcée de celle de la 2ème DLC.
Le régiment doit attaquer à 17h, après une courte préparation d’artillerie et l’appui des
chars sur l’axe Bailleul, Villers-sur-Mareuil, Mareuil, Monts-Caubert et sur un front de 5km.
L’ordre d’attaque rédigé par le lieutenant colonel Le Tacon est le suivant :
L’attaque sera exécutée par :
- le 1er bataillon, à droite à hauteur de Bailleul, front 2km environ,
- le 2ème bataillon, à gauche, à hauteur de Limeux, front 2km environ, liaison à
gauche avec le bataillon de chasseurs de la division cuirassée,
- le 3ème bataillon marchera en réserve derrière le 2ème bataillon et à cheval sur la
route Limeux, Caumont, Mont-Caubert.
Le 1er objectif est limité :
- à droite, par la lisière nord du bois de Fréchencourt,
- à gauche, par les lisières nord de Caumont,
Le 2ème objectif est limité :
- à droite par Caubert,
- à gauche par les pentes ouest de Mont-Caubert.
À 17h, malgré une violente contre préparation d’artillerie sur Bailleul et le bois de Bailleul,
le régiment est en place. Les chars ne sont pas encore arrivés. Néanmoins les deux bataillons de 1er
échelon, le 1er bataillon (capitaine Baud) et le 2ème bataillon (chef de bataillon Lacroix) partent à
l’attaque.
Après avoir franchi 500m, ils sont cloués au sol par le tir de l’infanterie allemande,
notamment de ses armes automatiques, qui dispose d’un champ de tir superbe, surtout devant le
2ème bataillon, et par l’artillerie allemande qui pilonne le terrain.
À 18h, les chars arrivent. L’attaque reprend.
Le soir le premier objectif est atteint. Le 1er bataillon s’est emparé des villages de Bailleul et
Bellifontaine, à 19h ; et du moulin de Bellevue et du bois de Fréchencourt à 21h. Le 2ème bataillon a
pris possession du moulin de Limeux, du village et du château de Caumont, fortement organisé. Le
3ème bataillon a progressé jusqu’au parc du château de Caumont auprès duquel s’est porté le PC
du régiment. À 22h, la nuit étant complète, les bataillons organisent leurs positions. De nombreux
prisonniers ont été faits, un important matériel de toute nature récupéré. Nos pertes sont toutefois
sévères. L’attaque doit reprendre le lendemain à 5h…. »
Le 29 MAI
Le 29, l’attaque reprend.
Hélas, les Allemands, dans la nuit, se sont ressaisis: des unités de D.C.A. sont entrées dans
la tête de pont. Jusqu’ici, pour s’opposer aux chars, ils ont disposé de leur PAK, canons antichars
d’infanterie, pièces légères, mobiles, servies courageusement : de nombreux servants ont tiré
jusqu’au dernier moment et sont morts écrasés par les chenilles des chars. Mais ces canons ne sont
pas à la mesure des blindages français.
Sur la rive droite de la Somme, éclairée par des avions légers d’observation, les pièces
lourdes allemandes sont en batterie au stade, à Bagatelle, au Bosquet à Saumon, dans la plaine
Saint-Gilles, elles disposent de plusieurs emplacements et, tirées par leurs chevaux, se déplacent
constamment. Mais leur efficacité à distance est relativement faible contre des engins mobiles.
Avec l’arrivée des unités de D.C.A., dans la nuit, tout change. Les canons longs de 88
antiaériens sont des pièces dont les Allemands ont découvert qu’elles constituent de redoutables
armes antichars. En tir direct, leur puissance de pénétration est considérable. Ce sont elles qui
gagneront la bataille.
Le 29 au matin, l’attaque française reprend contre un ennemi durement éprouvé moralement
et physiquement, mais mieux armé.
Les Cavaliers français, dont l’axe d’attaque est maintenant devant Moyenneville, les chars
lourds devant Les Croisettes, les chars légers devant Villers, font encore un bond en avant de plusieurs kilomètres, mais les pertes deviennent très lourdes. La tactique d’attaque est la même que
celle de la veille. Les Allemands tiennent pied.
Ou plutôt, l’artillerie allemande tient pied. Car, on le saura beaucoup plus tard, l’Infanterie a
lâché, terrorisée. Cette seconde offensive d’engins énormes contre lesquels elle sait que ses armes
organiques n’ont qu’un faible pouvoir, l’absence d’appui aérien, la perte de nombreux officiers,
sous-officiers et camarades, l’ont démoralisée. Les fantassins s’enfuient en désordre, et, courant,
éperdus, tentent de rejoindre Abbeville, la rive droite de la Somme : ils repassent les ponts.
Pourtant, la tête de pont n’est pas vide : les Artilleurs allemands continuent de servir leurs pièces, de
se déplacer, de tirer sans arrêt. C’est un leurre qui cachera aux Français leur succès. L’heure avance
: à 17h, faute de liaisons, faute de transmissions, faute d’essence, l’effort français diminue. La
victoire possible est passée.
Le Général BLÜMM, accompagné du Général VON MANSTEIN, commandant le XXXVIIIème
Corps auquel cette Division appartient, celui-là même qui a conçu le plan stratégique allemand, se
sont portés en personne au devant des troupes débandées à Caubert, les ont calmées, rassurées et les
ont renvoyées dans la tête de pont où, désormais, elles supporteront tous les chocs.
Le 30 MAI
Le 30, la 4ème D.C.R., maintenant usée, reprend encore son attaque, suivant les mêmes axes.
Elle est au pied du Mont Caubert d’où les Allemands la tirent directement. Dans Villers, ce sont des
combats acharnés. Mareuil est ravagé. L’attaque piétine et l’on voit bien que les moyens ne seront
plus suffisants pour emporter la décision.
Dans la journée du 30, pourtant, la 4ème D.C.R. reçoit un renfort : c’est la 5lème Division
d’Infanterie Écossaise (5lème D.H.), dernière unité britannique encore engagée en France.
Elle arrive “toute pimpante et gaillarde”, suivant le témoignage du Général DE GAULLE, du
front de la Sarre. C’est une unité de Highlanders qui n’a pas encore connu le feu et dont les hommes
ne demandent qu’à en découdre. D’ailleurs, ils le feront. Le Général FORTUNE, qui la commande, et
qui voit bien que la guerre est perdue, hésite à se ranger complètement sous commandement
français : sa Division est fraîche, bien équipée, ses véhicules sont au complet.
Dans quelques jours, Churchill lui demandera de se porter vers Le Havre, mais les Écossais,
compte tenu de leur importance dans la manoeuvre en retraite des Français débordés, resteront pour
tenir leur place, par solidarité combattante. La Division sera perdue plus tard dans sa quasi-totalité à
Saint-Valéry-en-Caux.
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Europe Re: Bataille de chars

Message par ericou2771 2007-02-20, 18:03

4 JUIN : 3ème ATTAQUE
Les Highlanders et la 2ème D.C.R.
Car la guerre est perdue. Tout le monde commence à s’en douter. La Belgique a capitulé le
27 mai, Dunkerque, encerclé, ne peut plus tenir.
Devant Abbeville, au soir du 30 mai, c’est le silence.
Au G.Q.G. est décidée la mise en place sur le front de la Basse-Somme d’un dispositif
défensif plus cohérent et plus puissant une dixième armée est constituée aux ordres du Général
ALTMAYER.
Elle se compose de la 5lème D.H. écossaise, qui tient la ligne d’Abbeville à la mer, des 2éme
et 3ème D.L.C. d’Abbeville à Picquigny. Celles-ci, en place depuis le 26, et très fatiguées, seront
réciproquement relevées dans les premiers jours de juin par la 3lème D.I., une troupe française minée
par la peur de l’encerclement, et par la 5ème D.I., une Division de troupes coloniales essentiellement
sénégalaises.
Après relève, les D.L.C. seront regroupées plus au sud et, avec une Division ramenée de
Norvège, formeront une réserve destinée à couvrir Rouen.
Cela restera un projet.
Car, avant de mettre en place ce dispositif, le Haut Commandement, malheureusement
obnubilé par l’idée d’un front continu, tient absolument à supprimer les têtes de pont.
Alors, devant Abbeville, on va “remettre ça”.
Car il reste des chars. La 2ème Division Cuirassée, coupée en deux, disloquée sans avoir,
pratiquement, été engagée, a été reconstituée en hâte. Elle se trouve actuellement près de
Compiègne. Son chef, le Colonel PERRÉ, est en 1940 un personnage considérable ancien
responsable des chars à la Direction de l’Infanterie dont ceux-ci dépendent, il a l’âge de DE GAULLE
et les deux hommes, opposés par le caractère et pour des raisons de doctrine, se haïssent.
La 2ème D.C.R. souffre des mêmes maux que la 4ème : manque de transmissions, manque de
cartes, manque de liaisons, manque de reconnaissances suffisantes sur le terrain. Son chef, de plus,
n’est pas l’objet du même respect unanime que son prédécesseur.
Le 3 juin, elle est sur place : dans les bois qui surplombent la Bresle.
L’Artillerie Alliée en place est importante il y a là les batteries des D.C.R., des D.L.C. et des
Écossais. C’est, dit-on, la plus importante concentration de la guerre.
Le 4, à 3h30 du matin, le bombardement allié commence: il est effrayant aux dires des
Allemands et aux dires des Français qui évoquent les grandes préparations d’artillerie de 1918.
Après le bombardement, les chars débouchent : un faisceau abordera le Mont de Caubert par la
gauche de Bienfay, un autre par Boencourt et le vallon qui passe au pied de la ferme de Mesnil-
Trois-Fétus, un autre enfin par le couloir qui passe entre Villers-Mareuil, que l’on croit tenu par les
Écossais, et le bois de Villers.
Mais à gauche, la 3lème D.I., démoralisée, ne débouche pas derrière les chars : ceux-ci, trois
fois, reviennent la chercher sans succès.
Mais, au centre, par suite de difficultés de cheminement, plusieurs chars se renversent,
d’autres se perdent, et une Brigade d’Infanterie Écossaise, guidée par un Capitaine français, J.F.
PERRETTE, débouche donc sans protection : 500 hommes sont hachés.
Mais, à droite, Villers évacué par les Écossais a été réoccupé dans la nuit par les Allemands
qui ont miné le passage obligé des chars : six sautent. D’autres traversent et foncent. Les uns sont
tirés à bout portant, deux d’entre eux avancent encore : celui de l’aspirant DE LA SOUDIÈRE, et le
‘Kléber’ du Capitaine FISSIAUX. Ils bousculent tout ce qu’ils trouvent, allant jusqu’à Rouvroy où ils
sèment le désordre. Mais ils sont seuls, sans liaison, sans appui: ils doivent rentrer.
Vers 11h30, le Général DELESTRAINT, qui commande le Groupement Cuirassé, l’organisme
qui, théoriquement, devrait coordonner l’ensemble des moyens blindés français, dresse le bilan :
c’est un échec qu’il souligne durement.
Vers midi, les Stukas, enfin libérés par la chute de Dunkerque, prennent à parti les éléments
français.
La phase offensive de la Bataille d’Abbeville se termine.
Dans l’après-midi, la 2ème D.C.R. recule, sans même avoir prévenu tous ses éléments. Elle
se replie sur la Bresle : les Écossais demeurent seuls sur le terrain, avec des éléments oubliés de la
2ème D.C.R.
L’offensive allemande
Dans la nuit du 4 au 5, tôt le matin, le flux s’inverse à Hangest, ROMMEL franchit la Somme (voir article http://g.lancel.free.fr/pont/pont_1940.php
sur des ponts de chemin de fer que les Français ont omis de détruire.
Dans la tête de pont d’Abbeville, la 57ème Division Bavaroise passe également à l’offensive.
Les Français résistent dans les “Hérissons” que WEYGAND a recommandé de constituer dans les
villages. Le 6, les combats sont acharnés, mais confus. Les Allemands, qui ont percé à Amiens et à
Péronne, percent le 7 sur la Somme.
La débâcle commence. Pour les éléments blindés français des 2ème et 4ème D.C.R., ce sera
une retraite en ordre qui se terminera dans la Creuse. Pour les 2ème, 3ème et Sème D.L.C., les Écossais
et la 3lème D.I., ce sera une suite de combats retardataires qui se termineront dans une poche contre
la mer, à Saint-Valéry-en-Caux .[/b]
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Europe Re: Bataille de chars

Message par ericou2771 2007-02-20, 18:28

et un compte rendu de la situation à Longpré du 18 mai au 6 juin 1940.
toujours pat les mêmes auteurs.


Samedi 18 mai 1940
Dans la soirée, bombardement sur Longpré qui détruit le noeud ferroviaire.

Vendredi 24 mai 1940

Le détachement du Lieutenant ROUZÉE occupe Longpré.
Il est renforcé par un peloton de l’Escadron AERTSELAER, 2e Régiment de Dragon Portés (2e
R.D.P), avec l’appui du groupe d’Escadron de découverte du 3e Régiment d’automitrailleuse (3e
R.A.M), sous les ordres du Capitaine WEYGAND, comprenant les voitures blindées Panhard 178.
Le détachement du Lieutenant ROUZÉE est soutenu également par des chars H 35 du 7e
cuirassiers.
Il chasse de Longpré des « sonnettes » allemandes qui sont refoulées vers le pont de l’Étoile.

Samedi 25 mai 1940

À 11 heures l’Escadron De BEAUMONT, 3e Escadron du 2e Régiments de Dragons portés
achève l’occupation de Longpré et refoule l’infanterie allemande de la 2e Division d’Infanterie
Motorisée (2e D.I.M) vers Long.

Dimanche 26 mai 1940

Longpré est bombardé à plusieurs reprises par l’aviation allemande.

Lundi 27 mai 1940

Bombardements intermittents sur Longpré par l’aviation allemande.
Patrouilles du 2e R.D.P.

Mardi 28 mai 1940
Patrouilles toute la journée du 2e R.D.P qui effectue des tirs de 75 et de mortiers de 81 sur le
Nord de la Somme.

Mercredi 29 mai 1940

Tirs de Longpré avec des mortiers de 81 sur le Nord de la Somme où des mouvements
allemands sont remarqués.

Jeudi 30 mai 1940

Vers midi arrivent à Longpré les premiers éléments du 4e Hussards qui dans la nuit du 30 au
31 vont relever le Bataillon du 2e R.D.P qui occupent les points d’appui.

Vendredi 31 mai 1940

Avant le jour, le groupement De BEAUMONT a décroché de Longpré pour se regrouper dans
la région de Warlus, le reste du 4e Hussards arrive à Longpré vers 15 heures.
À 17 heures la relève définitive est achevée.

Samedi 1er juin 1940

Les cavaliers du 4e Hussards ont 2 canons de 25.
Ils tirent sur le Nord de la Somme.

Dimanche 2 juin 1940

Survol de Longpré par l’aviation allemande sans bombardement.

Lundi 3 juin 1940

Nouveau survol de Longpré par l’aviation allemande sans bombardement.

Mardi 4 juin 1940

Arrivée à Longpré de la 1ère Compagnie du 1er Bataillon du 53e Régiment d’Infanterie
Coloniale Mixte Sénégalais (53e R.I.C.M.S ) pour relever les Cavaliers du 4e Hussards, elle
bénéficie de l’organisation de défense créée par le 4e Hussards.
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Europe Re: Bataille de chars

Message par ericou2771 2007-02-20, 18:35

Mercredi 5 juin 1940
Sur Longpré, tenu par la 1re Compagnie du 53e R.I.C.M.S sous les ordres du Lieutenant
PIGNON, les bombardements d’artillerie ont débuté dès 4 heures du matin pour s’intensifier à 9
heures.
Arrêt puis reprise l’après-midi. Le 53e R.I.C.M.S stoppe la progression d’une colonne
ennemie qui cherche à s’infiltrer dans l’intervalle situé entre Longpré et Condé Folie.
Longpré brûle et l’incendie ne s’éteindra plus.
En début d’après-midi Le Catelet est évacué, Fontaine est pris par l’ennemi, le flanc gauche
de Longpré est découvert.
Au crépuscule, les Allemands de la 5e Panzer, venant de l’Ouest attaquant avec des
blindés : les engins de tête sautent sur les mines, l’infanterie d’accompagnement est stoppée. C’est
l’échec pour l’ennemi.
La nuit est calme, tandis que le village continue à brûler.

Jeudi 6 juin 1940
À l’aube, nouvel assaut mené de tous côtés et appuyé par des tirs de mortiers à obus
incendiaires. On se bat maison par maison, au milieu des effondrements et des incendies.
À 11 heures, 2 sections isolées du reste de la Compagnie luttent toujours.
Le Commandement de la 1ère Compagnie, le Lieutenant PIGNON abandonne son P.C qui
brûle et réorganise sa défense dans un verger.
À 19 heures, 2 percées sont tentées, elles échoueront et les derniers survivants sont capturés.
Après ces durs combats et bombardements 90% de la commune fut détruite.
Longpré se vit attribuer la Croix de Guerre 1939-1945 avec Étoile de Vermeil.

que ceux qui pensent que les valeureux soldats Francais et coloniaux se sont enfuis comme des lapins, se taisent à jamais.

j'espére que cela vous à plus, j'ai quelques photos intéressante mais ne sait pas comment les envoyer sur les réponses.
auriez vous des renseignements sur les différents corps et bataillons cité dans ce condensé sur Longpré.
merci par avance et à bientot.
Eric Bailly
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Europe Re: Bataille de chars

Message par Guilhem 2007-02-22, 06:47

Bataille de chars 0014 Bataille de chars 0014 Ericou pour ton travail...

Guilhem
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Europe Re: Bataille de chars

Message par ericou2771 2007-02-22, 17:40

Bonjour et merci beaucoup.
pour ceux qui sont intéressé, j'ai la notice compléte en PDF concernant cette période, 69 pages qui retracent les événements village par village sur le canton de Hallencourt, garni de témoignages de personne ayant vécu cette période.
envoyer un mail et je ous donne l'adresse de téléchargement
salutations
Eric
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Europe Re: Bataille de chars

Message par mikedonovan 2007-02-22, 17:59

félicitations pour ton travail Eric. Bataille de chars 0014
à plus mike Smile
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Europe Re: Bataille de chars

Message par gerard974 2011-01-13, 07:37

Eric bonjour
Avez vous reçu mon message ou je vous demande si vous avez dans votre doc PDF des renseignements sur le 22eme RIC dans cette bataille d'Abbeville
cordialement Gerard

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