La bataille de Lille
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La bataille de Lille
Fait prisonnier à Lille le 28 mai 1940, Simon Robert était était artilleur dans la première armée. Son régiment, le 153ème d'artillerie, était entré en Belgique dès le 10 mai au matin. Il était monté jusqu'aux Pays-Bas pour soutenir l'armée hollandaise encerclée dans Rotterdam en flammes. Les Hollandais ayant capitulé le 15 mai, les Français ont rebroussé chemin pour continuer le combat en Belgique. Mais le 20 mai, les Allemands, qui ont percé le front à Sedan sur une largeur de 90 km, sont à la mer du Nord : les armées alliées sont prises à revers, coupées de leurs bases logistiques, encerclées. La situation est catastrophique, et il n'y a pas de réserves stratégiques ! Le 16 Gamelin donne l'ordre de retraite aux forces françaises engagées en Belgique, sans même informer ses alliés.
Le lendemain, Bruxelles est occupé, et le 25, le front tenu par l'armée belge s'effondre. Molinié et Juin se replient sur Lille avec 40 000 hommes, encerclés dès le lendemain par six divisions commandées par Rommel.
Il s'agit dès lors, pour les Français, de défendre la ville qui est devenue le verrou principal de la poche de Dunkerque, de retarder l'avance allemande à un moment crucial. Il faut gagner du temps en menant de rudes combats d'arrière-garde. Pour les Allemands, au contraire, il faut faire tomber Lille le plus vite possible, de façon à mettre hors de combat les armées britanniques et françaises encerclées.
La bataille de Lille est le grand moment de cette bataille de retardement.
Après la capitulation des 500 000 hommes de l'armée belge le 28 et la reddition de Lille le 31, la situation dans la poche de Dunkerque deviendra intenable.
Grâce au sacrifice des combattants d'arrière-garde, plus de 350 000 soldats sont évacués, entre le 26 mai et le 3 juin, ce qui représente un succès inespéré.
Des combats acharnés ont lieu dans les faubourgs de Lille, notamment à Loos. À plusieurs reprises, les divisions françaises tentent de rompre l'encerclement de la ville. On se bat rue par rue. Les Allemands tirent au canon dans la ville, faisant de nombreuses victimes. Les Français hésitent à utiliser les armes lourdes à cause de la présence de civils, habitants et réfugiés. Le 29, le général Juin se rend. Après plusieurs jours de durs combats, le 31, le général Molinié à cours de munitions dépose les armes à son tour. C'est alors, qu'a lieu un spectacle étonnant dans la guerre moderne : sur la grande place de Lille, l'état-major allemand rend les honneurs de la guerre aux combattants français pour saluer leur courage et leur humanité. Devant la tribune des officiers, face à la haie d'honneur des soldats allemands au garde-à-vous, les vaincus défilent en armes. Les soldats jettent ensuite leurs fusils place de la gare avant d'être embarqués pour les camps de prisonniers devant les rares Lillois en larmes encore présents dans leur cité.
Post d'Isaetdavid
Tobrouk- Admin
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Date d'inscription : 10/01/2006
Re: La bataille de Lille
Le général Alfred Wager (XXVIIe AK) accorde les honneurs au soldat français qui se rende à Lille, provoquant de vive reproche de l'état major allemand qui le mute sur le Rhin. Il fera son retour dans la campagne de France, lors de l'opération Kleiner bär, et le passage du Rhin par l'armée allemande à la mis juin.
Guilhem- Invité
Re: La bataille de Lille
le dernier numéro de "Batailles" est consacré en partie à la campagne de Lille (P38-47) où il montre que Rommel faillit se faire capturer ! Quand à savoir si cela à réelement sauvé des soldats alliés à Dunkerque, certaisn historiens restent sceptiques estimant que les allemands auraient eu du mal à concentrer rapidement ces unités combattant à Lille autour de Dunkerque.
le geste du général allemand, n'est pas le seul, dans de nombreuses batailles, les allemands ont entérré des soldats français et leurs ont rendu les honneurs militaires. Malheureusement, il y à eu des événements très graves comme le massacre de tirailleurs sénégalais par la 7ième PzD de Rommel (on ne sait toujours pas aujourd'hui si il à été l'instigateur) ou encore la volonté de leur imputer des exactions contre des civils à Chartres. Va alors s'illustrer , un préfet d'Eure et Loire, un certain Jean Moulin qui en refusant de signer cet ignoble document, sera torturé par les allemands puis sera mis en disponibilité par Vichy
le geste du général allemand, n'est pas le seul, dans de nombreuses batailles, les allemands ont entérré des soldats français et leurs ont rendu les honneurs militaires. Malheureusement, il y à eu des événements très graves comme le massacre de tirailleurs sénégalais par la 7ième PzD de Rommel (on ne sait toujours pas aujourd'hui si il à été l'instigateur) ou encore la volonté de leur imputer des exactions contre des civils à Chartres. Va alors s'illustrer , un préfet d'Eure et Loire, un certain Jean Moulin qui en refusant de signer cet ignoble document, sera torturé par les allemands puis sera mis en disponibilité par Vichy
clausewitz- Nombre de messages : 61
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Date d'inscription : 17/05/2006
Quelques rectifications
Le front belge ne s'est pas effondré le 25 mai, mais a commencé à subir un effrittement sur son aile droite. Il n'y a eu aucun enfoncement ou déroute jusqu'à la capitulation du 28 mai.
La décision de rembarquer le Corps Expéditionnaire Britannique a été prise dans la nuit du 25 au 26 mai, avant la capitulation belge qui n'a donc eu aucune influence sur l'appréciation de la défaite dans le Nord par le gouvernement britannique. Gort a effectué la maneuvre de repli qui devait isoler la poche de Lille dans la nuit du 27 au 28, étant donné le temps de préparation nécessaire.
La résistance prolongée de l'armée belge et la protection qu'elle a offerte sur le flanc nord du CEB est largement créditée par Liddell Hart pour avoir sauvé le CEB de l'anéantissement. Tout cela est décrit très minutieusement dans un livre du fils de l'Amiral Keyes paru il ya a une quinzaine d'années.
La décision de rembarquer le Corps Expéditionnaire Britannique a été prise dans la nuit du 25 au 26 mai, avant la capitulation belge qui n'a donc eu aucune influence sur l'appréciation de la défaite dans le Nord par le gouvernement britannique. Gort a effectué la maneuvre de repli qui devait isoler la poche de Lille dans la nuit du 27 au 28, étant donné le temps de préparation nécessaire.
La résistance prolongée de l'armée belge et la protection qu'elle a offerte sur le flanc nord du CEB est largement créditée par Liddell Hart pour avoir sauvé le CEB de l'anéantissement. Tout cela est décrit très minutieusement dans un livre du fils de l'Amiral Keyes paru il ya a une quinzaine d'années.
benbel- Invité
Re: La bataille de Lille
La capitulation du 28 mai, est mis en epingle par Paul Raynaud, c'est sur que la BEF, ou CEB a pu rembarqué grace au courage des Belges jusqu'au 28 mai, et des français jusqu'au 4 juin.
Guilhem- Invité
Le bouc émissaire de Paul Reynaud
Reynaud avait effectivement trouvé un bouc émissaire bien pratique pour décharger toute responsabilité française dans la défait dans le Nord. Son discours du 28 mai reste dans les annales de l'histoire comme particulièrement odieux.
benbel- Invité
Re: La bataille de Lille
Tout comme la maniére, dont y jete le Général Corap en pature à la presse, alors que le général Huntziger n'est pas blanc.
Mais Paul Reynaud est un des rares hommes politiques energique, et clairvoyant quand à la menace de l'Allemagne.
Mais Paul Reynaud est un des rares hommes politiques energique, et clairvoyant quand à la menace de l'Allemagne.
Guilhem- Invité
La bataille de Lille
Paul Raynaud est certe le plus clairvoyant, mais il est des paroles qui restent!
Comme me le dit souvent mon ami P'tit Sapeur, "maintenant en convalescence", il a dit des Belges qu'ils étaient "les boches du nord"!
A méditer
Amicalement
Comme me le dit souvent mon ami P'tit Sapeur, "maintenant en convalescence", il a dit des Belges qu'ils étaient "les boches du nord"!
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Tobrouk- Admin
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Date d'inscription : 10/01/2006
Re: La bataille de Lille
Reynaud a eu certains mérites, mais il a flanché au moment critique en acceptant de remettre le pouvoir à Pétain au lieu de poursuivre le guerre en Afrique de Nord.
benbel- Invité
Re: La bataille de Lille
Reynaud "ne remet pas" le pouvoir au maréchal Pétain il démissione de son poste le 16 juin, il est alors au bord de la dépression nerveuse ! En effet il n'y a pas de cohésion nationale entre partisans pour continuer le combat et ceux qui souhaitent un armistice rapide !! Suite à cette démission Pétain alors vice-président du conseil (qui menace lui aussi de démissionner si l'on s'oppose à l'armistice !!) profite de la situation et constitue un nouveau cabinet !! Le maréchal Pétain et son gouvernement seront "légitimés" par vote de l'Assemblée Nationale aprés l'armistice le 10 juillet 1940 !! Il y a encore aujourd'hui en France débat sur la légalité et la légitimité du gouvernement Pétain....
Invité- Invité
Re: La bataille de Lille
Quand j'ai dit "flancher", je me référais exactement à l'état mental déplorable dans lequel se trouvait Reynaud à la mi-juin. Non pas que beaucoup d'autres dans le même situation auraient réagi différemment...
Et quand il a démissionné, il était parfaitement conscient que Pétain allait lui succéder et demander l'armistice. S'il ne lui a pas remis le pouvoir dans le sens juridique strict du terme, son acte y revenait d'un point de vue politique.
Et je ne puis que me ranger à l'avis du Conseil Constitutionnel français en 1944 qui a jugé la remise des pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet comme parfaitement anti-constitutionnelle. Et cela n'est évidemment plus (ou seulement très indirectement) la faute de Reynaud.
Et quand il a démissionné, il était parfaitement conscient que Pétain allait lui succéder et demander l'armistice. S'il ne lui a pas remis le pouvoir dans le sens juridique strict du terme, son acte y revenait d'un point de vue politique.
Et je ne puis que me ranger à l'avis du Conseil Constitutionnel français en 1944 qui a jugé la remise des pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet comme parfaitement anti-constitutionnelle. Et cela n'est évidemment plus (ou seulement très indirectement) la faute de Reynaud.
benbel- Invité
Re: La bataille de Lille
C'est trés difficile à dire sur le moment !! Nous avons le recul pour savoir que Pétain arriva à ses fins mais le 16 juin 1940 c'est une autre histoire !!!
Paul Reynaud peut tout de même compter sur des hommes politiquement solides et à l'influence certaine. On peut citer Edouard Herriot (président de la Chambres des députés), Jules Jeanneney (président du Sénat), l'ancien ministre et sous secrétaire d'état Georges Mandel (l'un des plus farouche opposant à l'armistice), le président Lebrun, sans parler mais à titre bcp plus anecdotique à ce moment précis un obscur général de Gaulle et bien d'autres... Les chances sont à 50/50 sinon pourquoi Pétain met lui aussi sa démission dans la balance ??? C'est vraiment un rapport de force entre les opposants et partisans de l'armistice et je crois que cela se joue vraiment à peu de chose, Reynaud lui même aurait eu bien du mal à le savoir en juin 1940 mais son geste malheureux donne une opportunité que Pétain saisit.
Paul Reynaud peut tout de même compter sur des hommes politiquement solides et à l'influence certaine. On peut citer Edouard Herriot (président de la Chambres des députés), Jules Jeanneney (président du Sénat), l'ancien ministre et sous secrétaire d'état Georges Mandel (l'un des plus farouche opposant à l'armistice), le président Lebrun, sans parler mais à titre bcp plus anecdotique à ce moment précis un obscur général de Gaulle et bien d'autres... Les chances sont à 50/50 sinon pourquoi Pétain met lui aussi sa démission dans la balance ??? C'est vraiment un rapport de force entre les opposants et partisans de l'armistice et je crois que cela se joue vraiment à peu de chose, Reynaud lui même aurait eu bien du mal à le savoir en juin 1940 mais son geste malheureux donne une opportunité que Pétain saisit.
Invité- Invité
Re: La bataille de Lille
Quand il démissionne le 16 juin, Reynaud sait parfaitement que c'est pour laisser place à un gouvernement qui va demander l'armistice. Je vais me replonger dans mes sources; il me semble que de Gaulle le dit lui-même dans ses Mémoires de Guerre lorsqu'il relate sa dernière entrevue avec Reynaud. Il ne peut évidemment pas deviner alors à quel point de veulerie le régime de Vichy tombera par après. Mais il renonce ainsi à la poursuite de la guerre en Afrique de Nord.
benbel- Invité
Re: La bataille de Lille
Ne pas confondre certitude (ce que je pense trés exagéré lors de ces événements) avec le sentiment intime (peut être prémonitoire) des uns et des autres sur la finalité de ces événements ce n'est pas franchement la même chose !! Surtout qu'il est tjs facile de juger aprés coup !! Reynaud lache l'affaire car il n'arrive pas a faire adopter son idée d'une union franco-britanique qu'il voit comme une solution (mal acceuillie en Conseil des ministres) !! Mais si Pétain fait preuve d'opportunisme pour constituer son gouvernement et valider l'armistice un autre partisan tout aussi opportuniste mais lui partisan de la continuation de la guerre ou pour la mise en place d'un gouvernement en exil (en Angleterre ou dans une colonie française) aurait trés bien pu emerger lors de ces mêmes événements changeant les choses du même coup !! Certes cela ne se produisit pas mais comme je l'ai déja dit le camp de l'armistice opposé à celui de la continuation de la guerre est vraiment à couteau tiré !! Il existe à mon avis un doute plus que raisonable que d'affirmer que Reynaud abandonne sciement le pouvoir à Pétain...
Invité- Invité
Re: La bataille de Lille
L'union franco-britannique n'est pas une idée de Reynaud, mais de Churchill, peut-être soufflée par Monnet.
De Gaulle n'y croit pas vraiment lorsqu'il la ramène de Londres, mais se dit que c'est la seule carte qui lui reste à jouer. Reynaud n'y croit guère plus, mais c'est tout ce qui lui reste pour mettre sa sortie en scène.
De Gaulle n'y croit pas vraiment lorsqu'il la ramène de Londres, mais se dit que c'est la seule carte qui lui reste à jouer. Reynaud n'y croit guère plus, mais c'est tout ce qui lui reste pour mettre sa sortie en scène.
benbel- Invité
Re: La bataille de Lille
Le 25 mai 1940, la 25è division d'infanterie motorisée se retrouve dans la poche de Lille en compagnie d'autres troupes françaises en retraite.
Le général Molinié, le plus ancien dans ce grade, prend le commandement de la résistance. Il dirige les opérations avec le général Juin, le général Dame et le général Jenoudet. Trois poches de résistance regroupent 35 000 à 40 000 soldats, soit 30 bataillons, 12 groupes d'artillerie, et 5 groupes de reconnaissance. Dès le 27 mai, Molinié et ses officiers organisent une tentative de sortie pour la nuit du 27 au 28 mai. C'est un carnage.
Les munitions épuisées, des centaines de morts, de blessés, les points de résistance s'arrêtent les uns après les autres le 31 mai. Le général Waeger propose au général Molinié une reddition dans l'honneur qui est acceptée. Les combats cessent le 31 mai à 17 heures. Le 1er juin, à Lille, l'armée allemande rend les honneurs aux défenseurs de Lille qui déposent les armes face à la gare. Hitler limogera le général Waeger qui a osé rendre les honneurs aux vaincus. .
Le général Molinié, le plus ancien dans ce grade, prend le commandement de la résistance. Il dirige les opérations avec le général Juin, le général Dame et le général Jenoudet. Trois poches de résistance regroupent 35 000 à 40 000 soldats, soit 30 bataillons, 12 groupes d'artillerie, et 5 groupes de reconnaissance. Dès le 27 mai, Molinié et ses officiers organisent une tentative de sortie pour la nuit du 27 au 28 mai. C'est un carnage.
Les munitions épuisées, des centaines de morts, de blessés, les points de résistance s'arrêtent les uns après les autres le 31 mai. Le général Waeger propose au général Molinié une reddition dans l'honneur qui est acceptée. Les combats cessent le 31 mai à 17 heures. Le 1er juin, à Lille, l'armée allemande rend les honneurs aux défenseurs de Lille qui déposent les armes face à la gare. Hitler limogera le général Waeger qui a osé rendre les honneurs aux vaincus. .
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