La bataille de Narvik en détail
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Le spahi
Tobrouk
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La bataille de Narvik en détail
Les Alliés voulaient libérer les grands ports Norvégiens, conquis par surprise par les Allemands et venir en aide à l'armée Norvégienne assaillie par la Wehrmacht. Il y avait le général Édouard Dietl, commandant la garnison de Narvik, l'amiral Cork, responsable des opérations combinées, le général Mackesy, commandant les forces Britanniques, le général Fleischer(6ème division), et le général Béthouart, chef du corps expéditionnaire Franco-Polonais. Les Allemands avaient engagés 2 000 chasseurs de montagne et 2 600 marins marins à Narvik, renforcés en juin par l'approche de la 2ème division d'infanterie de montagne qui comptait 15 000 hommes. De l'autre côté se trouvait 5 000 Norvégiens et 24 500 Alliés. Les Alliés et les Allemands s'intéressaient de près au port le plus septentrional de la Norvège : Narvik, toujours libre de glaces, et qui assurait le transit du minerai de fer Suédois de Kiruna, que l'Allemagne utilisait pour son industrie d'armement. Hitler craignait que les Alliés tentent de couper la "route du fer". Quant aux Alliés ils voulaient affaiblir économiquement l'Allemagne et cherchaient un prétexte pour intervenir. Le 16 février 1940, l'incident de l'Altmark décida Hitler à envahir la Norvège et le Danemark(qui commande en grande partie l'accès à ce pays). Les Alliés eux-aussi accélérèrent leurs préparatifs.
Les gisements de fer Suédois exportaient en 1938 près de 90% de leur production vers l'Allemagne. Churchill voulut alors couper la route du fer. Il présenta en 1939 un premier dossier, puis le 16 décembre 1939 il réaffirma sa volonté. Mais Chamberlain et Halifax s'y opposèrent. En revanche Daladier était favorable à une opération en Scandinavie. Le 5 février 1940, le Conseil Supérieur Interallié donna son accord pour une intervention en Suède.
L'Angleterre commanderait l'opération et fournirait 3 à 4 divisions. La France était prête à fournir un corps expéditionnaire de 35 000 hommes. La pose des mines fut prévue pour le 4 avril. Mais les Britanniques firent annuler l'opération après que la France se soit opposée à leur projet qui prévoyait de faire dériver sur le Rhin des mines fluviales qui auraient permis de gêner les transports. Enfin le 8 avril 1940, des destroyers mouillèrent des mines près du cercle polaire. Le 9 avril 1940, trompant la surveillance de la Royal Navy, 5 escadres de la Kriegsmarine débarquèrent 10 000 hommes, divisés en cinq corps d'attaque. Ils s'emparèrent d'Oslo(une vieille forteresse(Oscar Borg) dotée de deux canons Krupp était censée défendre la ville. Mais l'officier qui commandait cette forteresse décida d'attendre que les Allemands furent proches pour ne pas rater la cible. A 500 mètres il aperçut le croiseur Allemand Blücher qui pesait 10 000 tonnes et ordonna de tirer. Le Blücher fut touché et pris feu. Près de 1 000 marins Allemands servant sur le croiseur moururent. Quatre navires firent demi-tour. Le Lutzow fut atteint deux fois). Les Allemands décidèrent donc de débarquer loin des objectifs prévus. L'invasion Allemande fut un succès à l'exception du fjord d'Oslo. Les Allemands s'emparèrent des grands ports Norvégiens et repoussèrent l'armée Norvégienne à l'intérieur des territoires Norvégiens. A Narvik, 2 000 chasseurs de montagne, qui étaient commandés par le général Dietl s'emparèrent du port et des berges nord et sud du fjord. Plus au sud, à Trondheim 2 000 soldats Allemands furent victorieux. Dans la soirée du 9 l'état-major Allié décida de contre-attaquer en reprenant Narvik et Trondheim, tandis que la Royal Navy décidait de harceler et de détruire les flottilles Allemandes. Entre le 15 et le 18 avril 1940, 13 000 soldats Britanniques furent débarqués à Namsos et Andalsnes, au nord et au sud de Trondheim, et un corps expéditionnaire Anglo-Franco-Polonais de 20 000 hommes s'empara de l'embouchure du Lofoten fjord, situé à une soixantaine de kilomètres de Narvik. Mais entre le 1er et le 3 mai 1940, les Britanniques qui étaient dans la région de Trondheim furent obligés de réembarquer. Les Alliés décidèrent alors de ne se concentrer que sur Narvik. Les 10 et 13 avril, les destroyers Allemands avaient été détruits au cours de deux batailles navales, et environ 2 600 marins rescapés avaient rejoint les chasseurs de Dietl, qui étaient désormais isolés et qui connaissaient des difficultés de ravitaillement.
Le général Anglais Mackesy, qui commandait les opérations terrestres des Alliés, avait décidé de reprendre Narvik par la voie de terre, et ceci contre l'avis du général Français Béthouart et de l'amiral Cork, mais il n'arrivait pas à progresser. Il fut donc remplacé par le général Auchinlek qui décida d'appliquer le plan de Béthouart qui prévoyait un débarquement massif à Bjerkvik, à proximité de Narvik.
Les 13 et 14 mai, la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère réussit à prendre les hauteurs de Bjerkvik, puis elle fit sa jonction avec les chasseurs alpins et les Norvégiens qui arrivaient du nord, ainsi qu'avec les Polonais qui progressaient le long du fjord. Pour éviter que la 2ème division d'infanterie de montagne Allemande n'arrive à temps pour secourir Dietl, Béthouart et Cork décidèrent de préparer un second débarquement. L'opération était prévue pour le 21 mai mais elle fut repoussée à cause de l'insuffisance de la couverture aérienne de la RAF. Mais le 24 mai, à la suite de la déroute des armées Franco-Britanniques en Belgique, Londres et Paris durent rappeler le corps expéditionnaire. Mais le débarquement fut quand même maintenu grâce à Béthouart qui affirma que le rembarquement serait plus facile si les abords des îles Lofoten avaient été dégagés.
Le 28 mai 1940, les Polonais et les Norvégiens réussirent à repousser Dietl jusqu'à la frontière Suédoise. Du 3 au 8 juin, le corps expéditionnaire quitta Narvik, et le 9 les Allemands récupérèrent Narvik sans avoir à se battre. Le lendemain, les forces armées Norvégiennes durent capituler. Cette bataille de Narvik fut la seule victoire remportée par l'armée Française pendant toute la campagne de 1939-1940.
Les Alliés furent victorieux à Narvik, mais ne purent empêcher l'occupation totale de la Norvège par les Allemands(qui avaient perdu plus de la moitié des bâtiments de la Kriegsmarine. Les Allemands dénombraient 1 300 tués et blessés tandis que les Norvégiens et les Alliés comptaient 5 000 tués et blessés.
A bientôt
Les gisements de fer Suédois exportaient en 1938 près de 90% de leur production vers l'Allemagne. Churchill voulut alors couper la route du fer. Il présenta en 1939 un premier dossier, puis le 16 décembre 1939 il réaffirma sa volonté. Mais Chamberlain et Halifax s'y opposèrent. En revanche Daladier était favorable à une opération en Scandinavie. Le 5 février 1940, le Conseil Supérieur Interallié donna son accord pour une intervention en Suède.
L'Angleterre commanderait l'opération et fournirait 3 à 4 divisions. La France était prête à fournir un corps expéditionnaire de 35 000 hommes. La pose des mines fut prévue pour le 4 avril. Mais les Britanniques firent annuler l'opération après que la France se soit opposée à leur projet qui prévoyait de faire dériver sur le Rhin des mines fluviales qui auraient permis de gêner les transports. Enfin le 8 avril 1940, des destroyers mouillèrent des mines près du cercle polaire. Le 9 avril 1940, trompant la surveillance de la Royal Navy, 5 escadres de la Kriegsmarine débarquèrent 10 000 hommes, divisés en cinq corps d'attaque. Ils s'emparèrent d'Oslo(une vieille forteresse(Oscar Borg) dotée de deux canons Krupp était censée défendre la ville. Mais l'officier qui commandait cette forteresse décida d'attendre que les Allemands furent proches pour ne pas rater la cible. A 500 mètres il aperçut le croiseur Allemand Blücher qui pesait 10 000 tonnes et ordonna de tirer. Le Blücher fut touché et pris feu. Près de 1 000 marins Allemands servant sur le croiseur moururent. Quatre navires firent demi-tour. Le Lutzow fut atteint deux fois). Les Allemands décidèrent donc de débarquer loin des objectifs prévus. L'invasion Allemande fut un succès à l'exception du fjord d'Oslo. Les Allemands s'emparèrent des grands ports Norvégiens et repoussèrent l'armée Norvégienne à l'intérieur des territoires Norvégiens. A Narvik, 2 000 chasseurs de montagne, qui étaient commandés par le général Dietl s'emparèrent du port et des berges nord et sud du fjord. Plus au sud, à Trondheim 2 000 soldats Allemands furent victorieux. Dans la soirée du 9 l'état-major Allié décida de contre-attaquer en reprenant Narvik et Trondheim, tandis que la Royal Navy décidait de harceler et de détruire les flottilles Allemandes. Entre le 15 et le 18 avril 1940, 13 000 soldats Britanniques furent débarqués à Namsos et Andalsnes, au nord et au sud de Trondheim, et un corps expéditionnaire Anglo-Franco-Polonais de 20 000 hommes s'empara de l'embouchure du Lofoten fjord, situé à une soixantaine de kilomètres de Narvik. Mais entre le 1er et le 3 mai 1940, les Britanniques qui étaient dans la région de Trondheim furent obligés de réembarquer. Les Alliés décidèrent alors de ne se concentrer que sur Narvik. Les 10 et 13 avril, les destroyers Allemands avaient été détruits au cours de deux batailles navales, et environ 2 600 marins rescapés avaient rejoint les chasseurs de Dietl, qui étaient désormais isolés et qui connaissaient des difficultés de ravitaillement.
Le général Anglais Mackesy, qui commandait les opérations terrestres des Alliés, avait décidé de reprendre Narvik par la voie de terre, et ceci contre l'avis du général Français Béthouart et de l'amiral Cork, mais il n'arrivait pas à progresser. Il fut donc remplacé par le général Auchinlek qui décida d'appliquer le plan de Béthouart qui prévoyait un débarquement massif à Bjerkvik, à proximité de Narvik.
Les 13 et 14 mai, la 13ème demi-brigade de la Légion étrangère réussit à prendre les hauteurs de Bjerkvik, puis elle fit sa jonction avec les chasseurs alpins et les Norvégiens qui arrivaient du nord, ainsi qu'avec les Polonais qui progressaient le long du fjord. Pour éviter que la 2ème division d'infanterie de montagne Allemande n'arrive à temps pour secourir Dietl, Béthouart et Cork décidèrent de préparer un second débarquement. L'opération était prévue pour le 21 mai mais elle fut repoussée à cause de l'insuffisance de la couverture aérienne de la RAF. Mais le 24 mai, à la suite de la déroute des armées Franco-Britanniques en Belgique, Londres et Paris durent rappeler le corps expéditionnaire. Mais le débarquement fut quand même maintenu grâce à Béthouart qui affirma que le rembarquement serait plus facile si les abords des îles Lofoten avaient été dégagés.
Le 28 mai 1940, les Polonais et les Norvégiens réussirent à repousser Dietl jusqu'à la frontière Suédoise. Du 3 au 8 juin, le corps expéditionnaire quitta Narvik, et le 9 les Allemands récupérèrent Narvik sans avoir à se battre. Le lendemain, les forces armées Norvégiennes durent capituler. Cette bataille de Narvik fut la seule victoire remportée par l'armée Française pendant toute la campagne de 1939-1940.
Les Alliés furent victorieux à Narvik, mais ne purent empêcher l'occupation totale de la Norvège par les Allemands(qui avaient perdu plus de la moitié des bâtiments de la Kriegsmarine. Les Allemands dénombraient 1 300 tués et blessés tandis que les Norvégiens et les Alliés comptaient 5 000 tués et blessés.
A bientôt
Tobrouk- Admin
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Re: La bataille de Narvik en détail
Voila ça c'est l'intro de mon mémoire, je vous envoie le reste, je vais tenter de réinserer les images qui ont disparu lors du copier/coller, je sens que mais bon un peu de persévérance, euh g pas tout compris , je vais y réfléchir pour on l'instant il vaut mieux lire!!
Intro (2)
L’année 1940, reste dans les mémoires collectives synonyme de débâcle, de défaite, de désastre. Les guerres franco-allemandes rythment la fin du XIXe et le XXe siècle, en 1870 : la France perd en un mois tout espoir de gagner la première de ces guerres. En 1914, en moins d’un mois la France a failli perdre la seconde des guerres franco-allemandes ; en 1940 : en un mois, la France a perdu la première bataille de la seconde guerre mondiale et cette défaite fut la plus tragique de son histoire.
Pour beaucoup d’historiens la constat est brutal : car à trois reprises, l’armée française fut bousculée en moins d’un mois : certes elle s’était redressée en Septembre 1914 mais elle fut foudroyée en 1940. De nombreux d’historiens se sont attachés à travailler sur cette défaite, à l’autopsier. Montesquieu à fort bien dit qu’au lendemain d’une défaite il fait distinguer les causes immédiates de la perte d’une bataille et les causes profondes et anciennes de cet échec. Dès lors il appartient aux historiens de faire le départ entre les fautes d’ordre stratégique et d’ordre tactique imputables aux militaires et les fautes diplomatiques, d’ordre politique, d’ordre économique qui sont le fait des gouvernants.
De nombreux auteurs relatent cette campagne de Norvège dans l’espace temps de la Drôle de guerre, comme un galop d’essai (Général Beaufre).
Seuls les ouvrages récents, généralistes ou non, comme celui de Philippe Masson : Histoire de l’armée française de 1914 à nos jours ou celui rédigé sous la direction de Christine Levisse-Touzé : La campagne de 1940 dans un articles traitant de la Norvège, proposent une redéfinition de cette campagne, en appliquant la méthode de Montesquieu quant aux causes mais aussi aux effets. C'est-à-dire en analysant les continuités et les ruptures des conceptions tactiques.
Les ouvrages traitant précisément de l’action du corps expéditionnaire français sont une refonte et une compilation de ces faits, les dates de parution expliquent cela. En effet la plupart de ces livres ont été écrit dans les années 1950, 1960, l’influence du courant des « forces profondes » de J-B Duroselle n’a pas encore eu d’impact. La révision de ce type de réflexion s’est ancrée dans une dynamique globaliste étendant ses champs d’analyses tout en découpant les faits. La suite logique, l’analyse s’effectue en juxtaposant ces derniers.
Selon le Général Béthouart, la campagne de Norvège est « l’Histoire d’une épopée dont le nom est à la fois dur comme le fer, clair comme la gloire et mystérieux comme le grand Nord, Narvik », ainsi même selon les protagonistes, la campagne de Norvège reste assimilée au nom de Narvik. Néanmoins il convient de préciser que cette campagne ne se résume pas à cela, combien de personnes voire même d’historiens s’attachent au débarquement de Namsos et aux offensives vers Trondheim ? Il semblerait qu’une épaisse couche de glace ait gelée la mémoire, et obstruée les canaux de réflexion. Pourtant le grand Nord n’est pas si « mystérieux ». En effet, les routes maritimes qui relient la Scandinavie à l’Europe continentale, à la France sont bien connues. Elles existent depuis 790. Les guerriers vikings les ont empruntés pour effectuer leurs raids contre les côtes britanniques et françaises. Ces routes sont très simples et directes : le point de départ est la côte Ouest de la Scandinavie : de fait, la Norvège ; puis elles se dirigent vers les îles britanniques et l’Ecosse, de là elles se divisent en deux. L’une passant par la côte Ouest de la Grande-Bretagne et l’autre longeant l’autre rivage, pour atteindre respectivement la France par la Bretagne ou par les côtes du Nord. Les routes constituant un lien entre deux aires géographiques, celles-ci ne sont donc plus entourées d’un épais et opaque brouillard. De plus la Norvège, le grand Nord en 1940, trouve des racines bien connues dans la première guerre mondiale.
La campagne de Norvège possède deux fondements historiques et tactiques. Si la Grande Guerre consacre la naissance du XXe siècle, elle donne le jour à bien des stratégies militaires. Le premier fondement est celui de la bataille des Dardanelles en 1915, le deuxième est la bataille du Jutland en 1916.
Le projet des Dardanelles fut présenté par le premier Lord de l’Amirauté : sir Winston Churchill, une campagne navale engagée dans les détroits à partir du 3 Novembre jusqu’au 19 Février 1916, le 18 mars marque l’échec de la tentative uniquement navale de Churchill. Le premier Lord de l’Amirauté s’entête, et suite aux échecs de la marine, il prévoit une opération combinée : attaque navale des détroits et débarquement sur la presqu’île de Gallipoli. Ce débarquement de « vive force » s’effectue le 25 avril sur la pointe sud-ouest de la presqu’île (la rive Europe), pendant qu’une division française débarque sur la rive d’Asie près de Koum-Kalé. Cependant le général anglais Hamilton qui porte la responsabilité de l’opération, rappelle les Français à Gallipoli devant les pertes extrêmement sévères que subissent les Britanniques. Cet échec des opérations combinées, va scléroser les conceptions tactiques de ce type d’action, puisqu’il va condamner les débarquements. Les opérations de Norvège vont rompre avec les doctrines des écoles et des Etats-majors. Cette campagne prend le contre-pied des conceptions qui lui sont contemporaines, soit en rompant avec les conceptions issues de la Grande Guerre.
Le deuxième fondement concerne l’espace géographique : le front nordique. La bataille du Jutland en Mai 1916, à pour effet de bloquer l’espace scandinave à la marine impériale allemande. Après deux ans d’attente la « Grand Fleet » britannique commandée par l’Amiral sir John Jellicoe, réussit à contraindre la « Hochseeflotte »,la flotte de haute mer impériale aux ordres de l’Amiral Reinhard Scheer, à une grande confrontation au milieu de la mer du nord. La bataille, impliquant 250 navires de tous types commença le 31 mai 1916. Cependant suite à de mauvaises conditions de visibilité, elle pris fin. Néanmoins Jellicoe réussit à couper la route de repli des navires allemands vers leurs ports, et était persuadé d’avoir une bataille décisive pour le lendemain matin. Mais, Scheer, déterminé à sauver sa flotte, à la faveur de la nuit, traversa le dispositif britannique et regagna ses bases à l’abri des champs de mines allemands. La flotte de haute mer allemande, resta dès lors dans ses ports. Les Britanniques bloquaient l’accès à la mer du Nord et à la Scandinavie. De fait les théâtres d’opérations nordiques sont bien connus quant à la menace stratégique des territoires scandinaves sur les côtes anglaises.
En effet si la menace stratégique est bien réelle, l’importance stratégique, elle, change. Lors du premier conflit mondial le second reich dispose des réserves de fer du bassin lorrain annexé depuis la guerre de 1870/1871. Ainsi il ne se préoccupe que peu de réserves suédoises. Or depuis la révolution de l’âge du fer et la naissance de la guerre à grande échelle, le fer est la matière première qui permet de forger armes et munitions. La Suède possède des gisements importants et de qualité, dont une grosse de la production de ce minerais part pour l’Allemagne nazie. Une intervention en Scandinavie permettrait aux Alliés de couper « la route du fer » aux Allemands. Priver un adversaire de ravitaillement permet de l’affaiblir, cette méthode est en usage depuis la nuit des temps.
Depuis 1938, après le « lâche soulagement » (Blum) de Munich, les Démocraties changent complètement de diplomatie, estimant que Monsieur Hitler n’est pas un gentleman. L’enjeu pour les Démocraties est bien sûr de s’assurer la permanence du soutien du traditionnel allié russe, or ce n’est pas le cas, ulcéré de ne pas avoir été invité à la conférence de Munich, Staline va poursuivre une politique étrangère pragmatique, et, de fait signer le 23 août 1939 un pacte de non-agression avec Hitler. Les Britanniques et les Français s’accordent sur une politique de force devant contrecarrer les velléités du chef du IIIe reich allemand. C’est ainsi que les Alliés accordent leur soutien à la Pologne. Or le 1er Septembre l’Allemagne nazie envahit la Pologne, la Grande-Bretagne et la France lui ayant assurée leurs soutiens sont désormais en guerre contre le IIIe Reich dès le 3 septembre. La Pologne est vaincue avant même que les Alliés aient eu le temps de lui venir au secours. Depuis lors il ne se passe rien sur le front de l’Ouest. Les Anglais n’ont envoyés en France qu’un petit nombre d’unités, quant aux Français, ils s’abritent derrière la ligne fortifiée Maginot qui couvre l’Alsace et la Lorraine mais s’arrête devant Sedan. Les Allemands, eux, sont embusqués derrière la ligne Siegfried. La « Drôle de guerre » (Dorgelès) débute, elle se prolongera sur ce front jusqu’au 10 mai. Or dans une guerre de siège il s’agit d’épuiser son adversaire et ici le fer est bien l’enjeu.
Lorsque le 16 mai 1940, le président du conseil : Mr Paul Reynaud, déclare que « la route du fer est coupée », il anticipe une action des Alliés et les effets du manque de ravitaillement en matière première sur les armées allemandes. Néanmoins il convient de se demander, en reprenant les termes de P. Reynaud, si la route du fer a été coupée, et comment ?
Ainsi, nous étudierons tout d’abord l’enjeu scandinave qui va conduire à mener une partie de la bataille de l’année 1940 dans le grand Nord, ensuite nous traiterons des opérations qui se sont déroulées sur ce théâtre d’opérations. Et enfin nous analyserons la portée de ces opérations.
Pour cette démarche, nous nous appuierons sur deux types de sources : une partie iconographique et l’autre partie écrite. Tout d’abord les sources iconographiques, cette matière première est constituée de photos de chasseurs, de marins. Ces photographies ont été recueillies à l’Etablissement Cinématographique et Photographique des Armées au fort d’Ivry. En fait un opérateur de l’ECPA était bien présent lors de combats, il a du reste filmé les mouvements franco-britanniques…mais son matériel, ses pellicules et ses bobines sont tombées à l’eau lors du rembarquement. Ces sources sont de fait restreintes car absentes de commentaires précieux. En second lieu, les sources écrites qui composent l’essentiel de la matière première sont : les journaux de marches et d’opérations des différentes unités engagées dans cette campagne, couplés pour certaines unités des rapports sanitaires ; puis les archives du cabinet du ministre, ses notes quant aux projets et aux décisions des opérations ; mais aussi les archives de la Marine. Tout ce premier volet de sources se trouve au Service Historique de la Défense. Le second volet quant à lui comprend les témoignages de combattants, soldats ou officiers supérieurs commandant les opérations. Ils sont généralement sous la forme de mémoires de guerre.[img][/img][img][/img]
Intro (2)
L’année 1940, reste dans les mémoires collectives synonyme de débâcle, de défaite, de désastre. Les guerres franco-allemandes rythment la fin du XIXe et le XXe siècle, en 1870 : la France perd en un mois tout espoir de gagner la première de ces guerres. En 1914, en moins d’un mois la France a failli perdre la seconde des guerres franco-allemandes ; en 1940 : en un mois, la France a perdu la première bataille de la seconde guerre mondiale et cette défaite fut la plus tragique de son histoire.
Pour beaucoup d’historiens la constat est brutal : car à trois reprises, l’armée française fut bousculée en moins d’un mois : certes elle s’était redressée en Septembre 1914 mais elle fut foudroyée en 1940. De nombreux d’historiens se sont attachés à travailler sur cette défaite, à l’autopsier. Montesquieu à fort bien dit qu’au lendemain d’une défaite il fait distinguer les causes immédiates de la perte d’une bataille et les causes profondes et anciennes de cet échec. Dès lors il appartient aux historiens de faire le départ entre les fautes d’ordre stratégique et d’ordre tactique imputables aux militaires et les fautes diplomatiques, d’ordre politique, d’ordre économique qui sont le fait des gouvernants.
De nombreux auteurs relatent cette campagne de Norvège dans l’espace temps de la Drôle de guerre, comme un galop d’essai (Général Beaufre).
Seuls les ouvrages récents, généralistes ou non, comme celui de Philippe Masson : Histoire de l’armée française de 1914 à nos jours ou celui rédigé sous la direction de Christine Levisse-Touzé : La campagne de 1940 dans un articles traitant de la Norvège, proposent une redéfinition de cette campagne, en appliquant la méthode de Montesquieu quant aux causes mais aussi aux effets. C'est-à-dire en analysant les continuités et les ruptures des conceptions tactiques.
Les ouvrages traitant précisément de l’action du corps expéditionnaire français sont une refonte et une compilation de ces faits, les dates de parution expliquent cela. En effet la plupart de ces livres ont été écrit dans les années 1950, 1960, l’influence du courant des « forces profondes » de J-B Duroselle n’a pas encore eu d’impact. La révision de ce type de réflexion s’est ancrée dans une dynamique globaliste étendant ses champs d’analyses tout en découpant les faits. La suite logique, l’analyse s’effectue en juxtaposant ces derniers.
Selon le Général Béthouart, la campagne de Norvège est « l’Histoire d’une épopée dont le nom est à la fois dur comme le fer, clair comme la gloire et mystérieux comme le grand Nord, Narvik », ainsi même selon les protagonistes, la campagne de Norvège reste assimilée au nom de Narvik. Néanmoins il convient de préciser que cette campagne ne se résume pas à cela, combien de personnes voire même d’historiens s’attachent au débarquement de Namsos et aux offensives vers Trondheim ? Il semblerait qu’une épaisse couche de glace ait gelée la mémoire, et obstruée les canaux de réflexion. Pourtant le grand Nord n’est pas si « mystérieux ». En effet, les routes maritimes qui relient la Scandinavie à l’Europe continentale, à la France sont bien connues. Elles existent depuis 790. Les guerriers vikings les ont empruntés pour effectuer leurs raids contre les côtes britanniques et françaises. Ces routes sont très simples et directes : le point de départ est la côte Ouest de la Scandinavie : de fait, la Norvège ; puis elles se dirigent vers les îles britanniques et l’Ecosse, de là elles se divisent en deux. L’une passant par la côte Ouest de la Grande-Bretagne et l’autre longeant l’autre rivage, pour atteindre respectivement la France par la Bretagne ou par les côtes du Nord. Les routes constituant un lien entre deux aires géographiques, celles-ci ne sont donc plus entourées d’un épais et opaque brouillard. De plus la Norvège, le grand Nord en 1940, trouve des racines bien connues dans la première guerre mondiale.
La campagne de Norvège possède deux fondements historiques et tactiques. Si la Grande Guerre consacre la naissance du XXe siècle, elle donne le jour à bien des stratégies militaires. Le premier fondement est celui de la bataille des Dardanelles en 1915, le deuxième est la bataille du Jutland en 1916.
Le projet des Dardanelles fut présenté par le premier Lord de l’Amirauté : sir Winston Churchill, une campagne navale engagée dans les détroits à partir du 3 Novembre jusqu’au 19 Février 1916, le 18 mars marque l’échec de la tentative uniquement navale de Churchill. Le premier Lord de l’Amirauté s’entête, et suite aux échecs de la marine, il prévoit une opération combinée : attaque navale des détroits et débarquement sur la presqu’île de Gallipoli. Ce débarquement de « vive force » s’effectue le 25 avril sur la pointe sud-ouest de la presqu’île (la rive Europe), pendant qu’une division française débarque sur la rive d’Asie près de Koum-Kalé. Cependant le général anglais Hamilton qui porte la responsabilité de l’opération, rappelle les Français à Gallipoli devant les pertes extrêmement sévères que subissent les Britanniques. Cet échec des opérations combinées, va scléroser les conceptions tactiques de ce type d’action, puisqu’il va condamner les débarquements. Les opérations de Norvège vont rompre avec les doctrines des écoles et des Etats-majors. Cette campagne prend le contre-pied des conceptions qui lui sont contemporaines, soit en rompant avec les conceptions issues de la Grande Guerre.
Le deuxième fondement concerne l’espace géographique : le front nordique. La bataille du Jutland en Mai 1916, à pour effet de bloquer l’espace scandinave à la marine impériale allemande. Après deux ans d’attente la « Grand Fleet » britannique commandée par l’Amiral sir John Jellicoe, réussit à contraindre la « Hochseeflotte »,la flotte de haute mer impériale aux ordres de l’Amiral Reinhard Scheer, à une grande confrontation au milieu de la mer du nord. La bataille, impliquant 250 navires de tous types commença le 31 mai 1916. Cependant suite à de mauvaises conditions de visibilité, elle pris fin. Néanmoins Jellicoe réussit à couper la route de repli des navires allemands vers leurs ports, et était persuadé d’avoir une bataille décisive pour le lendemain matin. Mais, Scheer, déterminé à sauver sa flotte, à la faveur de la nuit, traversa le dispositif britannique et regagna ses bases à l’abri des champs de mines allemands. La flotte de haute mer allemande, resta dès lors dans ses ports. Les Britanniques bloquaient l’accès à la mer du Nord et à la Scandinavie. De fait les théâtres d’opérations nordiques sont bien connus quant à la menace stratégique des territoires scandinaves sur les côtes anglaises.
En effet si la menace stratégique est bien réelle, l’importance stratégique, elle, change. Lors du premier conflit mondial le second reich dispose des réserves de fer du bassin lorrain annexé depuis la guerre de 1870/1871. Ainsi il ne se préoccupe que peu de réserves suédoises. Or depuis la révolution de l’âge du fer et la naissance de la guerre à grande échelle, le fer est la matière première qui permet de forger armes et munitions. La Suède possède des gisements importants et de qualité, dont une grosse de la production de ce minerais part pour l’Allemagne nazie. Une intervention en Scandinavie permettrait aux Alliés de couper « la route du fer » aux Allemands. Priver un adversaire de ravitaillement permet de l’affaiblir, cette méthode est en usage depuis la nuit des temps.
Depuis 1938, après le « lâche soulagement » (Blum) de Munich, les Démocraties changent complètement de diplomatie, estimant que Monsieur Hitler n’est pas un gentleman. L’enjeu pour les Démocraties est bien sûr de s’assurer la permanence du soutien du traditionnel allié russe, or ce n’est pas le cas, ulcéré de ne pas avoir été invité à la conférence de Munich, Staline va poursuivre une politique étrangère pragmatique, et, de fait signer le 23 août 1939 un pacte de non-agression avec Hitler. Les Britanniques et les Français s’accordent sur une politique de force devant contrecarrer les velléités du chef du IIIe reich allemand. C’est ainsi que les Alliés accordent leur soutien à la Pologne. Or le 1er Septembre l’Allemagne nazie envahit la Pologne, la Grande-Bretagne et la France lui ayant assurée leurs soutiens sont désormais en guerre contre le IIIe Reich dès le 3 septembre. La Pologne est vaincue avant même que les Alliés aient eu le temps de lui venir au secours. Depuis lors il ne se passe rien sur le front de l’Ouest. Les Anglais n’ont envoyés en France qu’un petit nombre d’unités, quant aux Français, ils s’abritent derrière la ligne fortifiée Maginot qui couvre l’Alsace et la Lorraine mais s’arrête devant Sedan. Les Allemands, eux, sont embusqués derrière la ligne Siegfried. La « Drôle de guerre » (Dorgelès) débute, elle se prolongera sur ce front jusqu’au 10 mai. Or dans une guerre de siège il s’agit d’épuiser son adversaire et ici le fer est bien l’enjeu.
Lorsque le 16 mai 1940, le président du conseil : Mr Paul Reynaud, déclare que « la route du fer est coupée », il anticipe une action des Alliés et les effets du manque de ravitaillement en matière première sur les armées allemandes. Néanmoins il convient de se demander, en reprenant les termes de P. Reynaud, si la route du fer a été coupée, et comment ?
Ainsi, nous étudierons tout d’abord l’enjeu scandinave qui va conduire à mener une partie de la bataille de l’année 1940 dans le grand Nord, ensuite nous traiterons des opérations qui se sont déroulées sur ce théâtre d’opérations. Et enfin nous analyserons la portée de ces opérations.
Pour cette démarche, nous nous appuierons sur deux types de sources : une partie iconographique et l’autre partie écrite. Tout d’abord les sources iconographiques, cette matière première est constituée de photos de chasseurs, de marins. Ces photographies ont été recueillies à l’Etablissement Cinématographique et Photographique des Armées au fort d’Ivry. En fait un opérateur de l’ECPA était bien présent lors de combats, il a du reste filmé les mouvements franco-britanniques…mais son matériel, ses pellicules et ses bobines sont tombées à l’eau lors du rembarquement. Ces sources sont de fait restreintes car absentes de commentaires précieux. En second lieu, les sources écrites qui composent l’essentiel de la matière première sont : les journaux de marches et d’opérations des différentes unités engagées dans cette campagne, couplés pour certaines unités des rapports sanitaires ; puis les archives du cabinet du ministre, ses notes quant aux projets et aux décisions des opérations ; mais aussi les archives de la Marine. Tout ce premier volet de sources se trouve au Service Historique de la Défense. Le second volet quant à lui comprend les témoignages de combattants, soldats ou officiers supérieurs commandant les opérations. Ils sont généralement sous la forme de mémoires de guerre.[img][/img][img][/img]
Le spahi- Nombre de messages : 30
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Re: La bataille de Narvik en détail
Avouez... ...sympa comme cadeau de retour...nan? Mais si
I L’enjeu scandinave.
A : La « guerre d’hiver » précipite l’action en Norvège
B : Les intérêts norvégiens et suédois
C : La création du CEFS, vers un CEFN
Depuis le 3 Septembre 1939, le jour ou l’Allemagne nazie a envahie la Pologne, l’Europe est en guerre. Cette action guerrière n’a néanmoins pas provoqué de riposte de la part des Alliés qui restent retranchés, restant sur les acquis du mur de feu défensif : stratégie héritée de la Grande Guerre. Même si les attitudes inactives, voire larvées, paraissant pacifiques des Alliés, ceux-ci se considèrent comme les plus forts. En effet l’armée française jouit du prestige qu li a conféré la victoire de 1918, elle est auréolée comme la première armée du monde. L’invasion et l’anéantissement de la Pologne n’ont pas donné suite du coté de l’Europe de l’Ouest, en revanche, à l’Est : l’URSS, commence à s’intégrer dans une guerre européenne. Elle s’empare d’une partie de la Pologne, mais surtout le 30 Novembre, elle déclenche une grande contre son petit voisin : la Finlande. Cette « guerre d’hiver » passionne l’opinion, et fournit de nombreuses idées aux généraux en chef alliés. Le Nord apparaît comme une sorte de clef débloquant la situation. De plus une action réelle dans le Grand Nord donnerait du relief aux différents plans concernant la conduite de la guerre sur le front occidental. Les conception françaises notamment celle de Gamelin montre un emprunt au théories clausewitziennes : en effet le théoricien militaire prussien favorise la défense car la tâche d'acquérir et de détruire est plus difficile que celle de préserver. Cependant il ne précise en aucun cas que la défense doit rester passive. De fait la zone nordique apparaît alors comme un enjeu. La ligne Maginot permettant d’assurer une défense infranchissable, la décision du conflit ne pouvait être emporté qu’ailleurs, Gamelin mettait en place une tactique d’enveloppement combinée à une asphyxie économique. Si la guerre d’hiver déclenche les volontés d’une action militaire alliée, il n’en reste pas moins vrai qu’elle conforte la stratégie militaire du blocus. Dans cette optique la France se décide à une intervention concrète et officielle.
Les documents du cabinet et du comité de guerre de l’époque confortent largement cette idée. Les principaux thèmes de ce documents sont le blocus économiques, le point V traite de l’intervention française en Finlande qui permettrait de poser un pied en Scandinavie et ainsi de pouvoir s’emparer des gisements suédois.
A La guerre russo-finlandaise
Après avoir envahi une partie de la Pologne, et les Pays Baltes, le chef du Kremlin soucieux de redonner à l’URSS les frontières des Tzars, celui-ci se tourne vers la Finlande. Le 12 Octobre 1939, le ministre des affaires étrangères soviétiques proposa à l’envoyé spécial finlandais : Juho Paasikivi à signer un pacte d’assistance, afin de satelliser ce pays. Devant le refus du gouvernement finlandais, Staline exigea la cession de la région de Petsamo. Cette ville étant le principal débouché finlandais sur l’océan arctique. L’URSS demanda également une bande de territoire à la frontière de la Carélie, la presqu’île d’Hanko, ainsi que d’autres bases.
Finalement, le 30 Novembre 1939, l’URSS engageait les hostilités contre son petit voisin de 3,5 millions d’habitants. Cette agression fut condamnée par la SDN qui exclut l’URSS de ses membres. La résistance des Finlandais face à l’oppression devint rapidement populaire, notamment en France. Les « gardes blancs » passionnent l’opinion. De fait le président du conseil : Mr Daladier, saisit le 19 Décembre 1939, le conseil interalliés d’un plan d’aide à la Finlande. Ce plan prévoyait l’envoi de troupes franco-britanniques. Ces troupes devaient débarquer à Narvik traverser la Suède et atteindre la Finlande. Il est certain que la président du conseil Edouard Daladier, avait le réel désir de soutenir cette petite démocratie, cependant l’objectif non avoué de cette opération était l’occupation des mines suédoises. Officiellement, le projet visait à prendre pied dans le port de Petsamo, occupé par les Russes, de les en chasser et de bloquer l’offensive soviétique. Ce projet se heurta à deux problèmes : le premier concerne la neutralité de la Norvège et de la Suède, car il est évident que ces pays n’accepteraient pas une atteinte portée à leur neutralité, à leur intégrité territoriale. L’autre problème concerne les relations avec l’URSS, c'est-à-dire le risque de rentrer en conflit avec elle. En outre ces difficultés diplomatiques sont chapeautées par un problème technique. L’Amiral Darlan, qui dirigeait les Forces Maritimes Françaises, était favorable au projet de Daladier, néanmoins il « ne tarda pas à se refroidir lorsqu’il eu reçu de la Finlande une documentation plus précise sur cette fameuse côte de Petsamo où il n’existait aucun port digne de ce nom, mais seulement un mouillage mal abrité à l’embouchure d’une rivière. En admettant d’ailleurs un débarquement réussi à Petsamo, il resterait à parcourir par un froid inhumain 531 kilomètres d’un mauvais chemin de montagne avant de trouver Rovianemi, terminus de la voie ferrée, une base s’opérations, des routes dignes de ce nom et la possibilités d’effectuer la jonction avec l’armée finlandaise »
Le 26 Novembre, les Soviétiques mirent en scène le bombardement de Mainila : l’artillerie soviétique bombarda le village russe de Mainila et accusèrent l’armée finlandaise d’avoir attaqué et tué une garnison russe. Pendant que l’URSS demandait des excuses officielles à la Finlande, Staline approcha ses troupes de la frontière (cela n’est pas sans rappeler l’incident de la station radio de Gleiwitz que l’Allemagne mit en place pour attaquer la Pologne).Les Finlandais nièrent toute responsabilités, et l’Union soviétique se saisit de ce prétexte pour attaquer avec 450 000 hommes. Ils atteignirent rapidement la principale ligne de défense finlandaise : la ligne Mannerheim. Les effectifs mobilisables de la Finlande atteignaient seulement 180 000 hommes. Ces troupes se transformèrent en un adversaire féroce. La tactique principale était le « motti » accomplie par de petits groupes de skieurs très rapides encerclant les éléments russes, les coupant de leurs bases arrières puis les détruisant. La « guerre d’hiver » porte bien son nom, car les Finnois pensèrent à utiliser le terrain et les conditions climatiques profitant des longues nuits Les soviétiques ne parvirent pas à tirer parti de leur supériorité numérique au début de la guerre. La Finlande massa en effet 130 00 hommes et 500 canons dans l’isthme de Carélie : principal théâtre d’opération du conflit ; dans le même temps, les soviétiques attaquaient avec seulement 200 000 hommes, 900 canons et 1000 chars qui furent gaspillés et subirent beaucoup de pertes.
La pénurie en armement des Finlandais fut compensée par les pertes soviétiques, abandonnant de fait leur matériel sur le terrain. Les Finnois en profitèrent pour récupérer armes et munitions ; l’armée n’ayant pas changé ses calibres depuis la guerre d’indépendance, les armes prises purent immédiatement être utilisées. Ainsi en envoyant des soldats mal entraînés et mal dirigés, l’armée russe donna aux Finnois l’occasion de se constituer un important arsenal de prises au début du confit.
La cause finlandaise fut embrassée dans l’opinion publique mondiale. La seconde guerre mondiale n’avait pas encore pris sa dimension « mondiale », depuis l’invasion de la Pologne par l’Allemagne et l’URSS, seule la Finlande tenait encire tête au pacte Germano-soviétique de 1939, la France et la Grande-Bretagne restant inactives. La « guerre d’hiver » est le seul véritable champ de bataille et attirait de fait le regard mondial.
Principales batailles de la guerre d’hiver :
Bataille de Suomussalmi : 8 Décembre 1939–7 Janvier 1940
Bataille de Tolvajärvi : 12 Décembre 1939
Bataille de Honkaniemi : 26 Février 1940
Bataille de Kollaa : 7 Décembre 1939-13 Mars 1940
Dès la fin du mois de Décembre, l’aide à la Finlande avait été matérielle du coté français. Ainsi jusqu’en Mars 1940, des cargos finlandais embarquèrent du matériel au Havre ou à Bizerte, à destination de la Finlande via la Norvège. « Cette aide matérielle, dont les détails étaient naturellement tenus secrets pour ne pas divulguer les mouvements des bâtiments chargés de matériel de guerre, demeurait peu connus du public qui ne concevait d’aide à la Finlande que sous la forme plus spectaculaire d’envoi de troupes ou d’intervention de forces navales. »
Le 12 février, lors de la chute de Summa, les Finlandais ne voulaient pas céder Hanko et continuait à chercher des solutions de rechange. Les Alliés envisageaient une intervention mais leurs points de vue divergeaient. La France voulait y créer un nouveau front, l’Angleterre voulait couper l’Allemagne du train des mines de fer suédois. La SDN fournissait à la France et à la Grande-Bretagne l’occasion de violer la neutralité suédoise. Le 23 février, les Russes firent communiquer aux Finlandais (par l'intermédiaire des Suédois) les conditions de paix : concession de Hanko pour 30 ans, perte de la totalité de l’isthme de Carélie et des rives du lac Ladoga. En même temps, elle devrait signer un pacte d’assistance mutuelle couvrant le golfe de Finlande. L’URSS évacuerait la région de Petsamo. Le gouvernement finlandais ne se décida pas tout de suite mais la Suède interdit le passage de troupes sur son territoire. Les Alliés étaient prêts à envoyer 20 000 hommes qui arriveraient le 15 mars, mais pour cela, la Finlande devait appeler à l’aide pour obtenir l’accord des pays Scandinaves. Le gouvernement finlandais hésitait encore.
Finalement, les Finlandais acceptèrent d’entamer les négociations et les Soviétiques fixèrent la date du début des pourparlers au 1er mars. Mais, voyant leurs plans échouer, les Alliés proposèrent 50 000 hommes à la Finlande. La Finlande devait leur adresser une demande d’intervention le 5 mars, estimant que le moment venu, la Suède donnerait son accord. Le 5, la date limite fut reportée au 12, mais Helsinki revint aux propositions Soviétiques.
Le 6 mars, une délégation dirigée par Ryti partit pour Moscou, mais les Russes s’opposèrent à la demande d’armistice. La délégation de Molotov demanda même de nouvelles concessions : la cession de la région de Salla et une voix ferrée entre Mourmansk et Kemijarvi et le golfe de Botnie. Le gouvernement finlandais n’était pas d’accord mais des rapports signalant que le front sera bientôt percé poussèrent Mannerheim à proposer à son gouvernement d’accepter les propositions de Moscou. Le 11, les Alliés s’opposèrent à la paix et le 12, le gouvernement finlandais donna pleins pouvoirs à ses représentants.
Au dernier moment, l’ambassadeur britannique déclara aux Finlandais qu’il passerait outre la Suède. Mais un traité fut signé à Moscou et les hostilités cessèrent le 13 mars à 11 heures. Par le traité de Moscou, la frontière redevint celle de 1721, et les Finlandais durent céder la région de Salla-Kuusamo, la moitié de la péninsule de Rybachiy. De plus ils devaient louer Hanko pour 30 ans et construire la ligne de Kemijarvi mais les Russes abandonnèrent le projet de pacte d’assistance mutuelle et restitua Petsamo.
Or le 3 Janvier 1940, prévoyant un élargissement de la guerre russo-finlandaise, Daladier demande au chef d’Etat-major de la Défense Nationale, le Général Gamelin, d’étudier la constitution d’une brigade renforcée, destinée au théâtre d’opérations scandinave. Dès le lendemain, l’Etat-major de l’armée entreprenait cette étude et Gamelin donnait l’ordre de former une brigade alpine. La constitution de celle-ci fut dès lors confiée au Colonel Béthouart qui commandait en Alsace la 5eme demi-brigade de Chasseurs Alpins.
Marie Émile Antoine Béthouart naît à Dôle dans le Jura, le 17 décembre 1889. C'est auprès de sa mère qu'il est sensibilisé à l'idée de revanche et qu'il envisage une carrière militaire. Mais ce sera la situation internationale qui finira par le décider. Il réussit le concours de St-Cyr en 1909. Mais comme le veut la loi de 1905, il est tenu au préalable d'accomplir un stage en corps de troupe : ce sera le 159ème régiment d'infanterie alpine. En 1910, il intègre l’école spéciale militaire. Il est secrétaire de sa promotion, promotion «de Fez », la même que celle de De Gaulle et Juin. Lorsqu'éclate le 1er conflit mondial il est chef de section au 152ème Régiment d'infanterie. Il y est remarqué pour ses qualités et dès décembre 1914, il prend le commandement d'une compagnie au 158ème Régiment d'infanterie. Blessé une première fois le 15 mars, il l'est à nouveau le 14 mai. Après 9 mois de convalescence, il sert à l'état-major de la 77ème Brigade avant de reprendre un commandement. Il finira la guerre en ayant participé à toutes les grandes batailles : Verdun, la somme, le chemin des Dames. Il aura été blessé et cité trois fois. A l'issue de la guerre, Béthouart part en Finlande au sein d'une mission d'instruction afin de doter le jeune pays d'une solide armée. Son séjour est rapide. En février 1920, il passe le concours de l'école de guerre avec succès. Mais ce qu'il y trouve le déçoit. Il écrira : « nous demandions une doctrine nouvelle, on ne nous a donné que du passé ». De plus il refuse ce qu'il appelle l'« acharnement à paraître défensif ». Son stage terminé, il part commander une compagnie, au 6ème BCA. A nouveau remarqué, il est nommé en décembre 1925 au Centre Tactique d'études de Montagne où il fournit un travail important. Il écrit notamment un ouvrage « le livre de l'alpin », qui sera surnommé « le bréviaire de l'alpin ». Après une courte période comme chef de bataillon au 159ème RIA, il prend le commandement du 24ème BCA qu'il pousse au 1er rang des troupes de montagne. Mais son travail au CTEM le rattrape. Ses avis sont maintenant recherchés par le roi Alexandre 1er de Yougoslavie qui le réclame comme attaché militaire. S'il parvient pendant 8 ans à former son armée au combat en terrain difficile, il est surtout l'observateur privilégié mais négligé par Paris, de la montée du nazisme dans les Balkans qui favorisera l'Anschluss. Rappelé à Paris, il est rapidement déçu par l'esprit qui règne dans les Armées. L'acharnement à paraître défensif s'est traduit par la ligne Maginot dont il commande un ouvrage lorsque la guerre éclate. Il enrage et écrit : « Une armée qui n'a pas d'esprit offensif est incapable de vaincre. Pour pouvoir un jour créer la décision favorable, il faut l'avoir longtemps économisée, homme par homme. Mais il faut aussi l'avoir préparée et instruite avec soin en lui donnant la première de toutes les qualités au combat comme dans la vie : l'initiative ». Il va être servi. Le 15 janvier 1940, le généralissime Gamelin lui confie un rôle à sa mesure : créer de toute pièce une BHM pour intervenir en Scandinavie. Il s'impose sans problème dans cette opération interalliée où il commande l'ensemble des troupes à terre, françaises, polonaises, norvégiennes. Après trois débarquements qui sont autant de succès, il remporte la seule victoire française de 1940. Mais plus encore, il montre que les opérations combinées restent possibles.
I L’enjeu scandinave.
A : La « guerre d’hiver » précipite l’action en Norvège
B : Les intérêts norvégiens et suédois
C : La création du CEFS, vers un CEFN
Depuis le 3 Septembre 1939, le jour ou l’Allemagne nazie a envahie la Pologne, l’Europe est en guerre. Cette action guerrière n’a néanmoins pas provoqué de riposte de la part des Alliés qui restent retranchés, restant sur les acquis du mur de feu défensif : stratégie héritée de la Grande Guerre. Même si les attitudes inactives, voire larvées, paraissant pacifiques des Alliés, ceux-ci se considèrent comme les plus forts. En effet l’armée française jouit du prestige qu li a conféré la victoire de 1918, elle est auréolée comme la première armée du monde. L’invasion et l’anéantissement de la Pologne n’ont pas donné suite du coté de l’Europe de l’Ouest, en revanche, à l’Est : l’URSS, commence à s’intégrer dans une guerre européenne. Elle s’empare d’une partie de la Pologne, mais surtout le 30 Novembre, elle déclenche une grande contre son petit voisin : la Finlande. Cette « guerre d’hiver » passionne l’opinion, et fournit de nombreuses idées aux généraux en chef alliés. Le Nord apparaît comme une sorte de clef débloquant la situation. De plus une action réelle dans le Grand Nord donnerait du relief aux différents plans concernant la conduite de la guerre sur le front occidental. Les conception françaises notamment celle de Gamelin montre un emprunt au théories clausewitziennes : en effet le théoricien militaire prussien favorise la défense car la tâche d'acquérir et de détruire est plus difficile que celle de préserver. Cependant il ne précise en aucun cas que la défense doit rester passive. De fait la zone nordique apparaît alors comme un enjeu. La ligne Maginot permettant d’assurer une défense infranchissable, la décision du conflit ne pouvait être emporté qu’ailleurs, Gamelin mettait en place une tactique d’enveloppement combinée à une asphyxie économique. Si la guerre d’hiver déclenche les volontés d’une action militaire alliée, il n’en reste pas moins vrai qu’elle conforte la stratégie militaire du blocus. Dans cette optique la France se décide à une intervention concrète et officielle.
Les documents du cabinet et du comité de guerre de l’époque confortent largement cette idée. Les principaux thèmes de ce documents sont le blocus économiques, le point V traite de l’intervention française en Finlande qui permettrait de poser un pied en Scandinavie et ainsi de pouvoir s’emparer des gisements suédois.
A La guerre russo-finlandaise
Après avoir envahi une partie de la Pologne, et les Pays Baltes, le chef du Kremlin soucieux de redonner à l’URSS les frontières des Tzars, celui-ci se tourne vers la Finlande. Le 12 Octobre 1939, le ministre des affaires étrangères soviétiques proposa à l’envoyé spécial finlandais : Juho Paasikivi à signer un pacte d’assistance, afin de satelliser ce pays. Devant le refus du gouvernement finlandais, Staline exigea la cession de la région de Petsamo. Cette ville étant le principal débouché finlandais sur l’océan arctique. L’URSS demanda également une bande de territoire à la frontière de la Carélie, la presqu’île d’Hanko, ainsi que d’autres bases.
Finalement, le 30 Novembre 1939, l’URSS engageait les hostilités contre son petit voisin de 3,5 millions d’habitants. Cette agression fut condamnée par la SDN qui exclut l’URSS de ses membres. La résistance des Finlandais face à l’oppression devint rapidement populaire, notamment en France. Les « gardes blancs » passionnent l’opinion. De fait le président du conseil : Mr Daladier, saisit le 19 Décembre 1939, le conseil interalliés d’un plan d’aide à la Finlande. Ce plan prévoyait l’envoi de troupes franco-britanniques. Ces troupes devaient débarquer à Narvik traverser la Suède et atteindre la Finlande. Il est certain que la président du conseil Edouard Daladier, avait le réel désir de soutenir cette petite démocratie, cependant l’objectif non avoué de cette opération était l’occupation des mines suédoises. Officiellement, le projet visait à prendre pied dans le port de Petsamo, occupé par les Russes, de les en chasser et de bloquer l’offensive soviétique. Ce projet se heurta à deux problèmes : le premier concerne la neutralité de la Norvège et de la Suède, car il est évident que ces pays n’accepteraient pas une atteinte portée à leur neutralité, à leur intégrité territoriale. L’autre problème concerne les relations avec l’URSS, c'est-à-dire le risque de rentrer en conflit avec elle. En outre ces difficultés diplomatiques sont chapeautées par un problème technique. L’Amiral Darlan, qui dirigeait les Forces Maritimes Françaises, était favorable au projet de Daladier, néanmoins il « ne tarda pas à se refroidir lorsqu’il eu reçu de la Finlande une documentation plus précise sur cette fameuse côte de Petsamo où il n’existait aucun port digne de ce nom, mais seulement un mouillage mal abrité à l’embouchure d’une rivière. En admettant d’ailleurs un débarquement réussi à Petsamo, il resterait à parcourir par un froid inhumain 531 kilomètres d’un mauvais chemin de montagne avant de trouver Rovianemi, terminus de la voie ferrée, une base s’opérations, des routes dignes de ce nom et la possibilités d’effectuer la jonction avec l’armée finlandaise »
Le 26 Novembre, les Soviétiques mirent en scène le bombardement de Mainila : l’artillerie soviétique bombarda le village russe de Mainila et accusèrent l’armée finlandaise d’avoir attaqué et tué une garnison russe. Pendant que l’URSS demandait des excuses officielles à la Finlande, Staline approcha ses troupes de la frontière (cela n’est pas sans rappeler l’incident de la station radio de Gleiwitz que l’Allemagne mit en place pour attaquer la Pologne).Les Finlandais nièrent toute responsabilités, et l’Union soviétique se saisit de ce prétexte pour attaquer avec 450 000 hommes. Ils atteignirent rapidement la principale ligne de défense finlandaise : la ligne Mannerheim. Les effectifs mobilisables de la Finlande atteignaient seulement 180 000 hommes. Ces troupes se transformèrent en un adversaire féroce. La tactique principale était le « motti » accomplie par de petits groupes de skieurs très rapides encerclant les éléments russes, les coupant de leurs bases arrières puis les détruisant. La « guerre d’hiver » porte bien son nom, car les Finnois pensèrent à utiliser le terrain et les conditions climatiques profitant des longues nuits Les soviétiques ne parvirent pas à tirer parti de leur supériorité numérique au début de la guerre. La Finlande massa en effet 130 00 hommes et 500 canons dans l’isthme de Carélie : principal théâtre d’opération du conflit ; dans le même temps, les soviétiques attaquaient avec seulement 200 000 hommes, 900 canons et 1000 chars qui furent gaspillés et subirent beaucoup de pertes.
La pénurie en armement des Finlandais fut compensée par les pertes soviétiques, abandonnant de fait leur matériel sur le terrain. Les Finnois en profitèrent pour récupérer armes et munitions ; l’armée n’ayant pas changé ses calibres depuis la guerre d’indépendance, les armes prises purent immédiatement être utilisées. Ainsi en envoyant des soldats mal entraînés et mal dirigés, l’armée russe donna aux Finnois l’occasion de se constituer un important arsenal de prises au début du confit.
La cause finlandaise fut embrassée dans l’opinion publique mondiale. La seconde guerre mondiale n’avait pas encore pris sa dimension « mondiale », depuis l’invasion de la Pologne par l’Allemagne et l’URSS, seule la Finlande tenait encire tête au pacte Germano-soviétique de 1939, la France et la Grande-Bretagne restant inactives. La « guerre d’hiver » est le seul véritable champ de bataille et attirait de fait le regard mondial.
Principales batailles de la guerre d’hiver :
Bataille de Suomussalmi : 8 Décembre 1939–7 Janvier 1940
Bataille de Tolvajärvi : 12 Décembre 1939
Bataille de Honkaniemi : 26 Février 1940
Bataille de Kollaa : 7 Décembre 1939-13 Mars 1940
Dès la fin du mois de Décembre, l’aide à la Finlande avait été matérielle du coté français. Ainsi jusqu’en Mars 1940, des cargos finlandais embarquèrent du matériel au Havre ou à Bizerte, à destination de la Finlande via la Norvège. « Cette aide matérielle, dont les détails étaient naturellement tenus secrets pour ne pas divulguer les mouvements des bâtiments chargés de matériel de guerre, demeurait peu connus du public qui ne concevait d’aide à la Finlande que sous la forme plus spectaculaire d’envoi de troupes ou d’intervention de forces navales. »
Le 12 février, lors de la chute de Summa, les Finlandais ne voulaient pas céder Hanko et continuait à chercher des solutions de rechange. Les Alliés envisageaient une intervention mais leurs points de vue divergeaient. La France voulait y créer un nouveau front, l’Angleterre voulait couper l’Allemagne du train des mines de fer suédois. La SDN fournissait à la France et à la Grande-Bretagne l’occasion de violer la neutralité suédoise. Le 23 février, les Russes firent communiquer aux Finlandais (par l'intermédiaire des Suédois) les conditions de paix : concession de Hanko pour 30 ans, perte de la totalité de l’isthme de Carélie et des rives du lac Ladoga. En même temps, elle devrait signer un pacte d’assistance mutuelle couvrant le golfe de Finlande. L’URSS évacuerait la région de Petsamo. Le gouvernement finlandais ne se décida pas tout de suite mais la Suède interdit le passage de troupes sur son territoire. Les Alliés étaient prêts à envoyer 20 000 hommes qui arriveraient le 15 mars, mais pour cela, la Finlande devait appeler à l’aide pour obtenir l’accord des pays Scandinaves. Le gouvernement finlandais hésitait encore.
Finalement, les Finlandais acceptèrent d’entamer les négociations et les Soviétiques fixèrent la date du début des pourparlers au 1er mars. Mais, voyant leurs plans échouer, les Alliés proposèrent 50 000 hommes à la Finlande. La Finlande devait leur adresser une demande d’intervention le 5 mars, estimant que le moment venu, la Suède donnerait son accord. Le 5, la date limite fut reportée au 12, mais Helsinki revint aux propositions Soviétiques.
Le 6 mars, une délégation dirigée par Ryti partit pour Moscou, mais les Russes s’opposèrent à la demande d’armistice. La délégation de Molotov demanda même de nouvelles concessions : la cession de la région de Salla et une voix ferrée entre Mourmansk et Kemijarvi et le golfe de Botnie. Le gouvernement finlandais n’était pas d’accord mais des rapports signalant que le front sera bientôt percé poussèrent Mannerheim à proposer à son gouvernement d’accepter les propositions de Moscou. Le 11, les Alliés s’opposèrent à la paix et le 12, le gouvernement finlandais donna pleins pouvoirs à ses représentants.
Au dernier moment, l’ambassadeur britannique déclara aux Finlandais qu’il passerait outre la Suède. Mais un traité fut signé à Moscou et les hostilités cessèrent le 13 mars à 11 heures. Par le traité de Moscou, la frontière redevint celle de 1721, et les Finlandais durent céder la région de Salla-Kuusamo, la moitié de la péninsule de Rybachiy. De plus ils devaient louer Hanko pour 30 ans et construire la ligne de Kemijarvi mais les Russes abandonnèrent le projet de pacte d’assistance mutuelle et restitua Petsamo.
Or le 3 Janvier 1940, prévoyant un élargissement de la guerre russo-finlandaise, Daladier demande au chef d’Etat-major de la Défense Nationale, le Général Gamelin, d’étudier la constitution d’une brigade renforcée, destinée au théâtre d’opérations scandinave. Dès le lendemain, l’Etat-major de l’armée entreprenait cette étude et Gamelin donnait l’ordre de former une brigade alpine. La constitution de celle-ci fut dès lors confiée au Colonel Béthouart qui commandait en Alsace la 5eme demi-brigade de Chasseurs Alpins.
Marie Émile Antoine Béthouart naît à Dôle dans le Jura, le 17 décembre 1889. C'est auprès de sa mère qu'il est sensibilisé à l'idée de revanche et qu'il envisage une carrière militaire. Mais ce sera la situation internationale qui finira par le décider. Il réussit le concours de St-Cyr en 1909. Mais comme le veut la loi de 1905, il est tenu au préalable d'accomplir un stage en corps de troupe : ce sera le 159ème régiment d'infanterie alpine. En 1910, il intègre l’école spéciale militaire. Il est secrétaire de sa promotion, promotion «de Fez », la même que celle de De Gaulle et Juin. Lorsqu'éclate le 1er conflit mondial il est chef de section au 152ème Régiment d'infanterie. Il y est remarqué pour ses qualités et dès décembre 1914, il prend le commandement d'une compagnie au 158ème Régiment d'infanterie. Blessé une première fois le 15 mars, il l'est à nouveau le 14 mai. Après 9 mois de convalescence, il sert à l'état-major de la 77ème Brigade avant de reprendre un commandement. Il finira la guerre en ayant participé à toutes les grandes batailles : Verdun, la somme, le chemin des Dames. Il aura été blessé et cité trois fois. A l'issue de la guerre, Béthouart part en Finlande au sein d'une mission d'instruction afin de doter le jeune pays d'une solide armée. Son séjour est rapide. En février 1920, il passe le concours de l'école de guerre avec succès. Mais ce qu'il y trouve le déçoit. Il écrira : « nous demandions une doctrine nouvelle, on ne nous a donné que du passé ». De plus il refuse ce qu'il appelle l'« acharnement à paraître défensif ». Son stage terminé, il part commander une compagnie, au 6ème BCA. A nouveau remarqué, il est nommé en décembre 1925 au Centre Tactique d'études de Montagne où il fournit un travail important. Il écrit notamment un ouvrage « le livre de l'alpin », qui sera surnommé « le bréviaire de l'alpin ». Après une courte période comme chef de bataillon au 159ème RIA, il prend le commandement du 24ème BCA qu'il pousse au 1er rang des troupes de montagne. Mais son travail au CTEM le rattrape. Ses avis sont maintenant recherchés par le roi Alexandre 1er de Yougoslavie qui le réclame comme attaché militaire. S'il parvient pendant 8 ans à former son armée au combat en terrain difficile, il est surtout l'observateur privilégié mais négligé par Paris, de la montée du nazisme dans les Balkans qui favorisera l'Anschluss. Rappelé à Paris, il est rapidement déçu par l'esprit qui règne dans les Armées. L'acharnement à paraître défensif s'est traduit par la ligne Maginot dont il commande un ouvrage lorsque la guerre éclate. Il enrage et écrit : « Une armée qui n'a pas d'esprit offensif est incapable de vaincre. Pour pouvoir un jour créer la décision favorable, il faut l'avoir longtemps économisée, homme par homme. Mais il faut aussi l'avoir préparée et instruite avec soin en lui donnant la première de toutes les qualités au combat comme dans la vie : l'initiative ». Il va être servi. Le 15 janvier 1940, le généralissime Gamelin lui confie un rôle à sa mesure : créer de toute pièce une BHM pour intervenir en Scandinavie. Il s'impose sans problème dans cette opération interalliée où il commande l'ensemble des troupes à terre, françaises, polonaises, norvégiennes. Après trois débarquements qui sont autant de succès, il remporte la seule victoire française de 1940. Mais plus encore, il montre que les opérations combinées restent possibles.
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Re: La bataille de Narvik en détail
B Les intérêts scandinaves
C’est avec les début des hostilités avec l’Allemagne : le 3 Septembre 1939, que la France va s’intéresser de plus près à l’enjeu scandinave. Alors que le pays s’enlisait dans la « drôle de guerre », les états-majors alliés se penchèrent sur les moyens de contrecarrer les intérêts économiques de III reich, et l’un des moyens d’asphyxier l’économie allemande avait trait à la Scandinavie.
En effet la Suède possède au nord du cercle polaire arctique deux grands centres miniers : l’un situé à Galliware, l’autre à Kiruna. Là, était extrait l’un des minerais de fer les plus riche en teneur au monde, et qui profitait largement à l’industrie allemande. Selon les états-majors les points faibles de l’Allemagne sont le pétrole, et le fer. En 1938, elle importe 22 millions de tonnes, la Suède destine 9,5 millions de tonnes (sur les 11,5 millions produites) au III reich : donc 80% des exportations de minerais, dont 42% transitant par le port norvégien de Narvik. Au premier de 1939, les chiffres atteignirent 5 062 000 tonnes. La région suédoise et extrêmement riche, son minerai possède une très grande teneur en fer.
Le minerais de fer extrait des mines de Kiruna, Galliware, Malmberget, transitait donc par une voie de chemin de fer de 300km de long, percée de 25 tunnels et tracté par des locomotives électriques, pour arriver à Victoriashavn soit Narvik. Narvik possède un quai en eaux profondes permettant l’accostage de gros cargos et devient le « Malmquai » : le quai du minerais de 650 mètres de long. Cette route est permanente, car la voie de chemin de fer est unique. La distance séparant Narvik de Kiruna est de 170 km, puis de Narvik à Galliware d’environ 300 km. Ce débouché, certes long, est primordial, car sous l’effet du « Gulf stream » les côtes norvégiennes sont libres des glaces toute l’année. Cette dérive nord atlantique, « échauffe en toute saison les nappes d’air de l’ouest et du sud-ouest qui passent sur sa surface. Le transport exceptionnel de chaleur qui résulte de ce mouvement dominat des eaux et des masses aériennes engendre la plus forte anomalie positive de température que l’on connaisse sur la terre » . Conditions climatiques qui sont toutes différentes du coté suédois où de Novembre à Mai, l’exportation du minerai ne peut avoir lieu par le port de Lulea, le golfe de Botnie étant pris par les glaces.
Selon Thyssen il fallait annuellement à l’Allemagne, au minimum, 16,5 millions de tonnes. Si le fer suédois vient à manquer, elle peut produire grâce à son sol 5 ou 6 millions de tonnes ou faire venir du minerai du bassin belgo-luxembourgeois, soit nullement de quoi satisfaire tous ses besoins. De fait, la Suède, et par conséquent la Norvège, était vital pour l’Allemagne ; y porter atteinte l’était tout autant pour les Alliés. Le premier Lord de l’Amirauté : W Churchill estime que couper à l’Allemagne tout ravitaillement en minerai suédois équivaudrait à une victoire de première grandeur. Le coup semblerait décisif, et n’engendrerait pas de sacrifice humain. De même selon les estimations françaises , celles de l’Amirauté, on pouvait conclure qu’avec une consommation ralentie, et tout en restant approvisionné par le minerai de fer suédois, l’Allemagne pouvait tenir économiquement jusqu’au printemps 1942. Privé de ce minerai, le sursis était ramené à la fin de 1940. L’aide à la Finlande devient un prétexte pour frapper un grand coup sur le plan de la guerre économique.
De plus, la Norvège outre l’aspect stratégique de Narvik, revêt des enjeux secondaires. Ces enjeux sont de nature géographique, politique et économique. La Norvège, avec en 1940, une superficie de 323 793 km2, possède une façade atlantique très étirée. Son littoral s’étend sur 2 600 km et atteint 21 000 km si l’on prend en compte le découpage des côtes et la profondeur des fjords. Ce relief très découpé, met à la disposition des navires de nombreux abris naturels, d’autant plus intéressant que la circulation maritime y est permanente. La Norvège contrôle au nord l’océan arctique, au sud l’entrée de la Baltique par le détroit du Skagerrak et détient une frontière commune avec la Finlande et la Suède. Puis la Norvège, comme d’ailleurs les autres pays scandinaves, restait très attachée à sa neutralité. L’enjeu politique pouvait donc consister à attirer ce pays dans la sphère d’influence alliée. Mais il convient de noter que la politique étrangère norvégienne n’est pas dynamique, en effet « le peuple de Norvège semble avoir fait sien le célèbre mot du poète national Bjornstjerme Bjornson : la politique extérieure de la Norvège devrait être d’en avoir aucune. » . Ainsi en 1935, lorsque le parti travailliste accède au pouvoir, mettant à la tête de l’Etat Johann Nygaardsvold, celui-ci s’intéresse aussi peu que possible à la politique étrangère, privilégiant la politique sociale. Enfin ce pays scandinave connaît un prodigieux essor industriel durant la seconde moitié du XIX siècle, grâce à l’exploitation rationnelle de ses mines. Ainsi en 1939, l’exportation du papier, du bois et de pâte de bois, représentait 25% des exportations totales. La Norvège possédait elle aussi des mine de fer dont la production se concentrait dans le nord du pays, à Kirkenes. Cette production lui assurait 27% de ses exportations totales en 1939, et était destinées dans sa quasi-totalité à l’Allemagne à qui elle fournissait 1,2 million de tonnes. Même si l’importance du marché norvégien n’est pas vitale pour l’Allemagne, ce marché alimente les fourneaux allemands en fer, en pyrites, en nickel, en molybdène, en ferro-chrome, en ferro-silicium. En temps de guerre l’Allemagne est privée du fer français et espagnol, du cuivre britannique, du nickel provenant du Canada et de la Nouvelle-Calédonie, ainsi les richesses de la Norvège devinrent indispensables. La rupture des échanges commerciaux entre les deux pays entraînerait donc une aggravation du déficit en métaux. De plus, si les Allemands prennent pied en Norvège, le transit avec l’Angleterre sera interrompu car les convois britanniques ne peuvent passer la Baltique. La Scandinavie est, du reste, très précieuse pour l’économie anglaise, car elle représente des importations plus importantes que celle de l’Inde et égales aux françaises. Enfin, concernant le blocus, les Alliés conserveront une base de contrôle sur les tentatives de sortie de la marine allemande.
L’enjeu scandinave, c’était donc avant tout les mines de fer suédoises. Prendre pied dans cette région, c’était l’un des projets de Président du Conseil Paul Reynaud. Les Alliés crurent pouvoir exploiter la guerre russo-finlandaise, afin de mettre la main sur les intérêts nordiques. Pour atteindre leur objectif, ils constituèrent tant du coté français que britannique, un corps expéditionnaire. Du coté français, ce fut le corps expéditionnaire de Scandinavie qui faillit se rendre en Finlande. Reconverti en CEFN, il prit part à la campagne de Norvège en Avril 1940.
C’est avec les début des hostilités avec l’Allemagne : le 3 Septembre 1939, que la France va s’intéresser de plus près à l’enjeu scandinave. Alors que le pays s’enlisait dans la « drôle de guerre », les états-majors alliés se penchèrent sur les moyens de contrecarrer les intérêts économiques de III reich, et l’un des moyens d’asphyxier l’économie allemande avait trait à la Scandinavie.
En effet la Suède possède au nord du cercle polaire arctique deux grands centres miniers : l’un situé à Galliware, l’autre à Kiruna. Là, était extrait l’un des minerais de fer les plus riche en teneur au monde, et qui profitait largement à l’industrie allemande. Selon les états-majors les points faibles de l’Allemagne sont le pétrole, et le fer. En 1938, elle importe 22 millions de tonnes, la Suède destine 9,5 millions de tonnes (sur les 11,5 millions produites) au III reich : donc 80% des exportations de minerais, dont 42% transitant par le port norvégien de Narvik. Au premier de 1939, les chiffres atteignirent 5 062 000 tonnes. La région suédoise et extrêmement riche, son minerai possède une très grande teneur en fer.
Le minerais de fer extrait des mines de Kiruna, Galliware, Malmberget, transitait donc par une voie de chemin de fer de 300km de long, percée de 25 tunnels et tracté par des locomotives électriques, pour arriver à Victoriashavn soit Narvik. Narvik possède un quai en eaux profondes permettant l’accostage de gros cargos et devient le « Malmquai » : le quai du minerais de 650 mètres de long. Cette route est permanente, car la voie de chemin de fer est unique. La distance séparant Narvik de Kiruna est de 170 km, puis de Narvik à Galliware d’environ 300 km. Ce débouché, certes long, est primordial, car sous l’effet du « Gulf stream » les côtes norvégiennes sont libres des glaces toute l’année. Cette dérive nord atlantique, « échauffe en toute saison les nappes d’air de l’ouest et du sud-ouest qui passent sur sa surface. Le transport exceptionnel de chaleur qui résulte de ce mouvement dominat des eaux et des masses aériennes engendre la plus forte anomalie positive de température que l’on connaisse sur la terre » . Conditions climatiques qui sont toutes différentes du coté suédois où de Novembre à Mai, l’exportation du minerai ne peut avoir lieu par le port de Lulea, le golfe de Botnie étant pris par les glaces.
Selon Thyssen il fallait annuellement à l’Allemagne, au minimum, 16,5 millions de tonnes. Si le fer suédois vient à manquer, elle peut produire grâce à son sol 5 ou 6 millions de tonnes ou faire venir du minerai du bassin belgo-luxembourgeois, soit nullement de quoi satisfaire tous ses besoins. De fait, la Suède, et par conséquent la Norvège, était vital pour l’Allemagne ; y porter atteinte l’était tout autant pour les Alliés. Le premier Lord de l’Amirauté : W Churchill estime que couper à l’Allemagne tout ravitaillement en minerai suédois équivaudrait à une victoire de première grandeur. Le coup semblerait décisif, et n’engendrerait pas de sacrifice humain. De même selon les estimations françaises , celles de l’Amirauté, on pouvait conclure qu’avec une consommation ralentie, et tout en restant approvisionné par le minerai de fer suédois, l’Allemagne pouvait tenir économiquement jusqu’au printemps 1942. Privé de ce minerai, le sursis était ramené à la fin de 1940. L’aide à la Finlande devient un prétexte pour frapper un grand coup sur le plan de la guerre économique.
De plus, la Norvège outre l’aspect stratégique de Narvik, revêt des enjeux secondaires. Ces enjeux sont de nature géographique, politique et économique. La Norvège, avec en 1940, une superficie de 323 793 km2, possède une façade atlantique très étirée. Son littoral s’étend sur 2 600 km et atteint 21 000 km si l’on prend en compte le découpage des côtes et la profondeur des fjords. Ce relief très découpé, met à la disposition des navires de nombreux abris naturels, d’autant plus intéressant que la circulation maritime y est permanente. La Norvège contrôle au nord l’océan arctique, au sud l’entrée de la Baltique par le détroit du Skagerrak et détient une frontière commune avec la Finlande et la Suède. Puis la Norvège, comme d’ailleurs les autres pays scandinaves, restait très attachée à sa neutralité. L’enjeu politique pouvait donc consister à attirer ce pays dans la sphère d’influence alliée. Mais il convient de noter que la politique étrangère norvégienne n’est pas dynamique, en effet « le peuple de Norvège semble avoir fait sien le célèbre mot du poète national Bjornstjerme Bjornson : la politique extérieure de la Norvège devrait être d’en avoir aucune. » . Ainsi en 1935, lorsque le parti travailliste accède au pouvoir, mettant à la tête de l’Etat Johann Nygaardsvold, celui-ci s’intéresse aussi peu que possible à la politique étrangère, privilégiant la politique sociale. Enfin ce pays scandinave connaît un prodigieux essor industriel durant la seconde moitié du XIX siècle, grâce à l’exploitation rationnelle de ses mines. Ainsi en 1939, l’exportation du papier, du bois et de pâte de bois, représentait 25% des exportations totales. La Norvège possédait elle aussi des mine de fer dont la production se concentrait dans le nord du pays, à Kirkenes. Cette production lui assurait 27% de ses exportations totales en 1939, et était destinées dans sa quasi-totalité à l’Allemagne à qui elle fournissait 1,2 million de tonnes. Même si l’importance du marché norvégien n’est pas vitale pour l’Allemagne, ce marché alimente les fourneaux allemands en fer, en pyrites, en nickel, en molybdène, en ferro-chrome, en ferro-silicium. En temps de guerre l’Allemagne est privée du fer français et espagnol, du cuivre britannique, du nickel provenant du Canada et de la Nouvelle-Calédonie, ainsi les richesses de la Norvège devinrent indispensables. La rupture des échanges commerciaux entre les deux pays entraînerait donc une aggravation du déficit en métaux. De plus, si les Allemands prennent pied en Norvège, le transit avec l’Angleterre sera interrompu car les convois britanniques ne peuvent passer la Baltique. La Scandinavie est, du reste, très précieuse pour l’économie anglaise, car elle représente des importations plus importantes que celle de l’Inde et égales aux françaises. Enfin, concernant le blocus, les Alliés conserveront une base de contrôle sur les tentatives de sortie de la marine allemande.
L’enjeu scandinave, c’était donc avant tout les mines de fer suédoises. Prendre pied dans cette région, c’était l’un des projets de Président du Conseil Paul Reynaud. Les Alliés crurent pouvoir exploiter la guerre russo-finlandaise, afin de mettre la main sur les intérêts nordiques. Pour atteindre leur objectif, ils constituèrent tant du coté français que britannique, un corps expéditionnaire. Du coté français, ce fut le corps expéditionnaire de Scandinavie qui faillit se rendre en Finlande. Reconverti en CEFN, il prit part à la campagne de Norvège en Avril 1940.
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Re: La bataille de Narvik en détail
C La constitution d’un corps expéditionnaire
Le 15 Janvier, Béthouart rencontrait Gamelin au grand quartier général de Vincennes, qui le chargea de préparer un corps expéditionnaire pour la Finlande. Béthouart à décrit cet entretien : « vers 11h, j’entre dans le bureau du Général Gamelin :
- Le gouvernement a décidé hier d’intervenir en Finlande, me dit-il. Nous y enverrons une brigade. C’est vous qui la formerez et qui la commanderez.
- Bien mon Général, par où et quand irons-nous en Finlande ?
- Par Petsamo probablement et le plus tôt possible.
- Mais les Russes y sont mon Général ;
- Je le sais. Vous les en chasserez ! »
Le projet d’intervention était monté dans les grandes lignes le lendemain. Ce plan prévoyait vaguement la situation des troupes françaises en Finlande, soit après le débarquement d’un contingent allié à Petsamo, avec éventuellement la mainmise à titre de précaution sur lesports et les aérodromes de la côte occidentale de la Norvège. Une extension des opérations en Suède pour occuper les mines de fer de Galliware, tout en créant une nouvelle ligne de communication par Narvik et Luléa ; tout cela d’après les résultats obtenus. Ainsi le 28 Janvier, Gamelin, prescrit au Général Olry, commandant l’armée des Alpes, de constituer pour le 1er Février une brigade de haute montagne en vue d’une opération au-delà du cercle polaire. Béthouart était toujours désigné pour commander cette unité. Parallèlement, le résident général au Maroc : le Général Nogues, fut chargé d’organiser deux bataillons de Légion Etrangère. Par ailleurs, le gouvernement polonais en exil à Angers, donnait son accord pour la formation de trois bataillons de troupes polonaises.
Béthouart constitua son Etat-major, avec à sa tête le Commandant Paris. Dès le 29 Janvier, un échantillon de l’équipement « grand froid », spécialement conçu pour le théâtre d’opérations scandinave, fut présenté à Daladier. Cette tenue avait été mise au point par le Capitaine Pourchier, alors à la tête de l’école de haute montagne. Le nouvel habillement comprenait une pèlerine flottante blanche, une cagoule blanche caoutchoutée à capuchon, un blouson kaki de toile forte, des bas de ski, des guêtres, une canadienne, une paire de chaussure de montagne imperméables en peau de phoque, un passe montagne, deux chandails, des lunettes de neige, des raquettes, des bottes.
Le 31 Janvier 1940, lors de la réunion interalliée des commandants en chef, le Général Gamelin réaffirma l’objectif de la mission en Finlande : c'est-à-dire de protéger les mines de fer. Autrement dit il s’agit d’empêcher l’URSS de mettre la main sur la région de Luléa, et ainsi permettre à l’Allemagne d’y aller et de s’emparer de la Suède s’assurant toutes les ressources en fer dont elle a besoin. Néanmoins Gamelin reste conscient que cette opération nécéssite une déclaration de guerre contre l’URSS. Ainsi le général en chef est prêt à faire engager un conflit avec l’URSS. Cependant il convient de noter que le général Gamelin se préoccuppe plus du front français et de la Belgique et de la Hollande. Car selon si les Allemands n’ont pas attaqué en Avril, il est certain que leur effort se portera soit dans l’extrême Nord, soit dans les Balkans. L’effort consenti par le grand quartier général dans une action en Finlande a donc pour objectif de prendre de vitesse la stratégie allemande. Ce plan se heurte à la question du passage des troupes via la Suède et la Norvège. Pays, qui n’accepteront en aucun cas le transport de troupes. Ainsi la seule possibilité selon Gamelin est une action sur Petsamo. C’est dans cette optique que la France offre une brigade alpine, des bataillons de Légion étrangère et des bataillons polonais. Le plan français, n’est pas sans susciter des réserves du coté britannique : en effet le général Ironside reste dubitatif quant la réussite d’une attaque sur Petsamo, et surtout de s’y maintenir. La menace russe venant de
Mourmansk reste grande, et les opérations ultérieures avec les Finlandais nécéssitent des unités extrêmement mobiles. Le terrain pose donc problème, mais aussi selon le général anglais, le choix des unités : car si les chasseurs alpins restent dans leur élément, les bataillons de légion eux : non.
Les Alliés se mirent d’accord, sur le fait d’occuper Galliware avant le dégel, afin d’installer de solides positions. Le dégel du golfe de Botnie, permettrait aux Allemands de riposter, il fallait donc se préparer. Néanmoins l’occupation de Galliware selon les plans, était un moyen de mettre fin à la guerre en douze mois.
De fait le 1er Février, le Général Olry organisait la Brigade de Haute Montagne qui comprenait :
- la 5e demie brigade de chasseurs alpins, regroupant les 13e, 53e, et 67e bataillons de chasseurs alpins, stationnée en Alsace.
- La 27e demie brigade de chasseurs alpins, comprenant les 6e, 12e, et 14e bataillons de chasseurs alpins, regroupée dans les Alpes.
- La 14e compagnie antichars du 81e régiment d’infanterie alpine. Elle deviendra la 14e compagnie antichars du 13e bataillons de chasseurs alpins.
- Une section radio de renfort.
L’effectif total du CEFS se porte à 13500 hommes, comprenant la BHM avec 7 500 chasseurs, la 13e DBLE soit 2000 légionnaire, et les 4000 hommes du contingent polonais.
Entre temps, les discussions avec les alliés anglais ont mené Daladier à abandonner le projet Petsamo, mais à traverser la Norvège et la Suède. Projet qui bien entendu permettrait d’occuper les mines suédoises. Le pragmatisme britannique prévalut donc, et la volonté sincère d’aider les Finlandais s’évanouit. Ce changement s’opéra lors du conseil interallié du 5 Février. Deux jours plus tard des unités formant la BHM commençait à se concentrer autour de Belley (sous préfecture du département de l’Ain). Ce jour là, une note du ministère de la défense nationale concevait comme « indispensable que la brigade alpine destinée à être envoyée sur un théâtre d’opération extérieur soit prête à partir dès le début de Mars » . Le lendemain eut lieu une séance du comité interallié, et le chef de la délégation française :le Vice-amiral Odend’hal fit le compte rendu de la séance, en indiquant le premier échelon devait débarquer à Narvik à J 15 (le jour J étant celui où les premier bâtiments britanniques appareilleraient vers la Scandinavie), ce compte rendu précise également que le port de Narvik n’est pas favorable à un débarquement en raison de la nature de la voie Narvik-Luléa, voie qui consiste en bennes à minerai impropres aux transports militaires.
Le 15 Février, le CEFS devait se tenir prêt à partir du 25 Février. Dans l’attente les chasseurs alpins s’adonnèrent à un entraînement intensif dans les environs de Belley. Le lendemain la BHM, était renforcé par la 13e DBLE commandée par le Colonel Magrin-Verneret, à cette date le commandement de l’ensemble du CEFS revint au Général Audet. De fait ce 15 Février le Général Audet pris le commandement du CEFS, également appelé « groupement A ». La composition totale du « groupement A » était la suivante :
- Un Etat-major à Paris, avec à sa tête le Commandant Goubet
- La BHM à Belley
- La 13e DBLE
- Un groupe autonome d’artillerie coloniale de 75 motorisés
- La 342e compagnie autonome de chars de combat
- Une unité d’auto-mitrailleuses
- La 602e compagnie de camionettes
- Une section du génie
- Un détachement de transmission
- Un détachement « bases et services »
- Des groupes médicaux et chirurgicaux.
Si la BHM était à Belley, la 13e DBLE quant à elle, se trouve et se constitue en Afrique du Nord. Elle est formée par deux bataillons, l’un à Fès comprenant 950 hommes et des sections de skieurs commandé par Boyer-Resse, et l’autre à Siddi-bel-abbes de 1000 hommes sous les ordres du Commandant Gueninchault.
L’insigne de la 13e DBLE, présentant sur un drakkar le drapeau de la Finlande, montre bien la volonté d’intervenir dans ce pays.
La marine à prévut dès le 16 Février, le transport du CEFS en trois échelons. Ce fut au Contre-amiral Derrien que revint le commandement de l’ensemble des bâtiments affectés à ce théâtre d’opération. Cette force navale comprenait :
- la force Z, soit le groupe Emile Bertin (du nom du navire amiral)
- la 1ere division de croiseurs auxiliaires, ainsi que des navires de transports de troupes et de matériel, commandée par le Contre-amiral Cadart
- des bâtiments de commerce réquisitionnés.
Tableau des échelons selon les données du Capitaine Caroff :
Echelon I Echelon II Echelon III
Officiers 115 130 115
Ss-Officiers et soldats 3 500 4 500 4 300
Animaux 160 150 210
Véhicules hippomobiles150 180 180
Automobiles 200 80 50
Motos 80 120 15
Chars 0 15 0
Matériel 2 350 tonnes 3 900 tonnes 2 800 tonnes
Départ de France à J 7 à J 19 à J 34
Le 23 Février, des fusils modèle 36 furent distribués aux troupes, tandis que les effets kaki étaient reçu aux cantonnements. Les chasseurs devaient s’adapter à la couleur de cette nouvelle tenue, qui les changeait du bleu. Dans le même temps, l’ordre était donné au premier échelon (la BHM) du groupement A de se tenir prêt à embarquer dès le 1er Mars. Afin de s’assurer des préparatifs de la BHM, celle-ci fut inspectée par le Général Audet le 26 Février, puis le 28 par Gamelin, Audet, Olry, et le Général Hartung (alors gouverneur militaire de Lyon). Au cours de cette inspection le général Béthouart pris la parole : « Comme il est d’usage dans l’armée avant les attaques générales ou les grands évènements et persuadé que le départ est imminent, je leur adresse par haut parleur un ordre du jour paraphrasant celui du Napoléon et que je termine par cette phrase : et quand vous serez vieux et que vous raconterez à vos enfants et petits-enfants l’épopée que vous allez vivre, vous pourrez leur dire avec fierté : j’y étais ». A cette date, l’intervention en Finlande était prévue pour le 12 Mars. Le 2 Mars, les gouvernements français et britanniques informèrent les homologues suédois et norvégiens qu’en cas d’appel finlandais, ils traverseraient leur territoire. Seule une demande formelle de la Finlande, permettrait de concrétiser l’envoi de troupes. Daladier impatient du retard de l’appel finnois, projeta d’envoyer 50 000 volontaires et 100 avions de bombardement, de plus le maréchal Mannerheim conseilla au gouvernement d’Helsinki de demander la paix. Le 9 Mars, la légion cantonnait dans le camp du Larzac. Le 10 Mars, l’ordre était donné au premier échelon de la BHM : la 5e DBCA, de se mettre en alerte et d’être prête à partir sous 24 heures. Le jour J fut fixé au 13 Mars, et le débarquement en Norvège du premier échelon fixé au J 16 soit le 29 Mars. Mais ce même jour, la Finlande signa un traité de paix avec l’URSS, de fait tout prétexte d’intervention en Scandinavie disparaissait, ainsi le premier échelon rentra à Belley. Gamelin décida de conserver le CEFS, afin de servir de noyau à un corps expéditionnaire plus large, destiné à intervenir à n’importe quel endroit (Gamelin persiste dans sa stratégie périphérique). En même temps le groupement A était rattaché à l’armée des Alpes. Les hommes purent, par roulement, partir en permission, cependant « les bruits les plus pessimistes courent sur la dissolution de la Brigade. La perspective de retour sur la ligne Maginot après avoir pensé partir en Finlande n’est pas excitante » remarque le Général Béthouart.
Ainsi le CEFS, n’avait pas été engagé sur le front du Grand Nord. Le déclenchement de la guerre en Norvège allait lui en donner l’occasion. Rebaptisé en CEFN, il allait y joué un rôle actif. C’est simplement parce que l’intérêt stratégique de la Norvège était primordial dans les esprits des Etats-majors que le corps expéditionnaire n’a pas été dissout le 13 Mars. D’ailleurs bien avant la signature de la paix, les militaires français avaient envisagé une telle hypothèse et les buts restaient inchangés : « le raté éventuel de l’opération finlandaise, ne doit pas changer nos buts (minerai suédois, pétrole du Caucase), mais nous oblige à les atteindre par d’autres moyens plus politiques que militaires ».
Le 15 Janvier, Béthouart rencontrait Gamelin au grand quartier général de Vincennes, qui le chargea de préparer un corps expéditionnaire pour la Finlande. Béthouart à décrit cet entretien : « vers 11h, j’entre dans le bureau du Général Gamelin :
- Le gouvernement a décidé hier d’intervenir en Finlande, me dit-il. Nous y enverrons une brigade. C’est vous qui la formerez et qui la commanderez.
- Bien mon Général, par où et quand irons-nous en Finlande ?
- Par Petsamo probablement et le plus tôt possible.
- Mais les Russes y sont mon Général ;
- Je le sais. Vous les en chasserez ! »
Le projet d’intervention était monté dans les grandes lignes le lendemain. Ce plan prévoyait vaguement la situation des troupes françaises en Finlande, soit après le débarquement d’un contingent allié à Petsamo, avec éventuellement la mainmise à titre de précaution sur lesports et les aérodromes de la côte occidentale de la Norvège. Une extension des opérations en Suède pour occuper les mines de fer de Galliware, tout en créant une nouvelle ligne de communication par Narvik et Luléa ; tout cela d’après les résultats obtenus. Ainsi le 28 Janvier, Gamelin, prescrit au Général Olry, commandant l’armée des Alpes, de constituer pour le 1er Février une brigade de haute montagne en vue d’une opération au-delà du cercle polaire. Béthouart était toujours désigné pour commander cette unité. Parallèlement, le résident général au Maroc : le Général Nogues, fut chargé d’organiser deux bataillons de Légion Etrangère. Par ailleurs, le gouvernement polonais en exil à Angers, donnait son accord pour la formation de trois bataillons de troupes polonaises.
Béthouart constitua son Etat-major, avec à sa tête le Commandant Paris. Dès le 29 Janvier, un échantillon de l’équipement « grand froid », spécialement conçu pour le théâtre d’opérations scandinave, fut présenté à Daladier. Cette tenue avait été mise au point par le Capitaine Pourchier, alors à la tête de l’école de haute montagne. Le nouvel habillement comprenait une pèlerine flottante blanche, une cagoule blanche caoutchoutée à capuchon, un blouson kaki de toile forte, des bas de ski, des guêtres, une canadienne, une paire de chaussure de montagne imperméables en peau de phoque, un passe montagne, deux chandails, des lunettes de neige, des raquettes, des bottes.
Le 31 Janvier 1940, lors de la réunion interalliée des commandants en chef, le Général Gamelin réaffirma l’objectif de la mission en Finlande : c'est-à-dire de protéger les mines de fer. Autrement dit il s’agit d’empêcher l’URSS de mettre la main sur la région de Luléa, et ainsi permettre à l’Allemagne d’y aller et de s’emparer de la Suède s’assurant toutes les ressources en fer dont elle a besoin. Néanmoins Gamelin reste conscient que cette opération nécéssite une déclaration de guerre contre l’URSS. Ainsi le général en chef est prêt à faire engager un conflit avec l’URSS. Cependant il convient de noter que le général Gamelin se préoccuppe plus du front français et de la Belgique et de la Hollande. Car selon si les Allemands n’ont pas attaqué en Avril, il est certain que leur effort se portera soit dans l’extrême Nord, soit dans les Balkans. L’effort consenti par le grand quartier général dans une action en Finlande a donc pour objectif de prendre de vitesse la stratégie allemande. Ce plan se heurte à la question du passage des troupes via la Suède et la Norvège. Pays, qui n’accepteront en aucun cas le transport de troupes. Ainsi la seule possibilité selon Gamelin est une action sur Petsamo. C’est dans cette optique que la France offre une brigade alpine, des bataillons de Légion étrangère et des bataillons polonais. Le plan français, n’est pas sans susciter des réserves du coté britannique : en effet le général Ironside reste dubitatif quant la réussite d’une attaque sur Petsamo, et surtout de s’y maintenir. La menace russe venant de
Mourmansk reste grande, et les opérations ultérieures avec les Finlandais nécéssitent des unités extrêmement mobiles. Le terrain pose donc problème, mais aussi selon le général anglais, le choix des unités : car si les chasseurs alpins restent dans leur élément, les bataillons de légion eux : non.
Les Alliés se mirent d’accord, sur le fait d’occuper Galliware avant le dégel, afin d’installer de solides positions. Le dégel du golfe de Botnie, permettrait aux Allemands de riposter, il fallait donc se préparer. Néanmoins l’occupation de Galliware selon les plans, était un moyen de mettre fin à la guerre en douze mois.
De fait le 1er Février, le Général Olry organisait la Brigade de Haute Montagne qui comprenait :
- la 5e demie brigade de chasseurs alpins, regroupant les 13e, 53e, et 67e bataillons de chasseurs alpins, stationnée en Alsace.
- La 27e demie brigade de chasseurs alpins, comprenant les 6e, 12e, et 14e bataillons de chasseurs alpins, regroupée dans les Alpes.
- La 14e compagnie antichars du 81e régiment d’infanterie alpine. Elle deviendra la 14e compagnie antichars du 13e bataillons de chasseurs alpins.
- Une section radio de renfort.
L’effectif total du CEFS se porte à 13500 hommes, comprenant la BHM avec 7 500 chasseurs, la 13e DBLE soit 2000 légionnaire, et les 4000 hommes du contingent polonais.
Entre temps, les discussions avec les alliés anglais ont mené Daladier à abandonner le projet Petsamo, mais à traverser la Norvège et la Suède. Projet qui bien entendu permettrait d’occuper les mines suédoises. Le pragmatisme britannique prévalut donc, et la volonté sincère d’aider les Finlandais s’évanouit. Ce changement s’opéra lors du conseil interallié du 5 Février. Deux jours plus tard des unités formant la BHM commençait à se concentrer autour de Belley (sous préfecture du département de l’Ain). Ce jour là, une note du ministère de la défense nationale concevait comme « indispensable que la brigade alpine destinée à être envoyée sur un théâtre d’opération extérieur soit prête à partir dès le début de Mars » . Le lendemain eut lieu une séance du comité interallié, et le chef de la délégation française :le Vice-amiral Odend’hal fit le compte rendu de la séance, en indiquant le premier échelon devait débarquer à Narvik à J 15 (le jour J étant celui où les premier bâtiments britanniques appareilleraient vers la Scandinavie), ce compte rendu précise également que le port de Narvik n’est pas favorable à un débarquement en raison de la nature de la voie Narvik-Luléa, voie qui consiste en bennes à minerai impropres aux transports militaires.
Le 15 Février, le CEFS devait se tenir prêt à partir du 25 Février. Dans l’attente les chasseurs alpins s’adonnèrent à un entraînement intensif dans les environs de Belley. Le lendemain la BHM, était renforcé par la 13e DBLE commandée par le Colonel Magrin-Verneret, à cette date le commandement de l’ensemble du CEFS revint au Général Audet. De fait ce 15 Février le Général Audet pris le commandement du CEFS, également appelé « groupement A ». La composition totale du « groupement A » était la suivante :
- Un Etat-major à Paris, avec à sa tête le Commandant Goubet
- La BHM à Belley
- La 13e DBLE
- Un groupe autonome d’artillerie coloniale de 75 motorisés
- La 342e compagnie autonome de chars de combat
- Une unité d’auto-mitrailleuses
- La 602e compagnie de camionettes
- Une section du génie
- Un détachement de transmission
- Un détachement « bases et services »
- Des groupes médicaux et chirurgicaux.
Si la BHM était à Belley, la 13e DBLE quant à elle, se trouve et se constitue en Afrique du Nord. Elle est formée par deux bataillons, l’un à Fès comprenant 950 hommes et des sections de skieurs commandé par Boyer-Resse, et l’autre à Siddi-bel-abbes de 1000 hommes sous les ordres du Commandant Gueninchault.
L’insigne de la 13e DBLE, présentant sur un drakkar le drapeau de la Finlande, montre bien la volonté d’intervenir dans ce pays.
La marine à prévut dès le 16 Février, le transport du CEFS en trois échelons. Ce fut au Contre-amiral Derrien que revint le commandement de l’ensemble des bâtiments affectés à ce théâtre d’opération. Cette force navale comprenait :
- la force Z, soit le groupe Emile Bertin (du nom du navire amiral)
- la 1ere division de croiseurs auxiliaires, ainsi que des navires de transports de troupes et de matériel, commandée par le Contre-amiral Cadart
- des bâtiments de commerce réquisitionnés.
Tableau des échelons selon les données du Capitaine Caroff :
Echelon I Echelon II Echelon III
Officiers 115 130 115
Ss-Officiers et soldats 3 500 4 500 4 300
Animaux 160 150 210
Véhicules hippomobiles150 180 180
Automobiles 200 80 50
Motos 80 120 15
Chars 0 15 0
Matériel 2 350 tonnes 3 900 tonnes 2 800 tonnes
Départ de France à J 7 à J 19 à J 34
Le 23 Février, des fusils modèle 36 furent distribués aux troupes, tandis que les effets kaki étaient reçu aux cantonnements. Les chasseurs devaient s’adapter à la couleur de cette nouvelle tenue, qui les changeait du bleu. Dans le même temps, l’ordre était donné au premier échelon (la BHM) du groupement A de se tenir prêt à embarquer dès le 1er Mars. Afin de s’assurer des préparatifs de la BHM, celle-ci fut inspectée par le Général Audet le 26 Février, puis le 28 par Gamelin, Audet, Olry, et le Général Hartung (alors gouverneur militaire de Lyon). Au cours de cette inspection le général Béthouart pris la parole : « Comme il est d’usage dans l’armée avant les attaques générales ou les grands évènements et persuadé que le départ est imminent, je leur adresse par haut parleur un ordre du jour paraphrasant celui du Napoléon et que je termine par cette phrase : et quand vous serez vieux et que vous raconterez à vos enfants et petits-enfants l’épopée que vous allez vivre, vous pourrez leur dire avec fierté : j’y étais ». A cette date, l’intervention en Finlande était prévue pour le 12 Mars. Le 2 Mars, les gouvernements français et britanniques informèrent les homologues suédois et norvégiens qu’en cas d’appel finlandais, ils traverseraient leur territoire. Seule une demande formelle de la Finlande, permettrait de concrétiser l’envoi de troupes. Daladier impatient du retard de l’appel finnois, projeta d’envoyer 50 000 volontaires et 100 avions de bombardement, de plus le maréchal Mannerheim conseilla au gouvernement d’Helsinki de demander la paix. Le 9 Mars, la légion cantonnait dans le camp du Larzac. Le 10 Mars, l’ordre était donné au premier échelon de la BHM : la 5e DBCA, de se mettre en alerte et d’être prête à partir sous 24 heures. Le jour J fut fixé au 13 Mars, et le débarquement en Norvège du premier échelon fixé au J 16 soit le 29 Mars. Mais ce même jour, la Finlande signa un traité de paix avec l’URSS, de fait tout prétexte d’intervention en Scandinavie disparaissait, ainsi le premier échelon rentra à Belley. Gamelin décida de conserver le CEFS, afin de servir de noyau à un corps expéditionnaire plus large, destiné à intervenir à n’importe quel endroit (Gamelin persiste dans sa stratégie périphérique). En même temps le groupement A était rattaché à l’armée des Alpes. Les hommes purent, par roulement, partir en permission, cependant « les bruits les plus pessimistes courent sur la dissolution de la Brigade. La perspective de retour sur la ligne Maginot après avoir pensé partir en Finlande n’est pas excitante » remarque le Général Béthouart.
Ainsi le CEFS, n’avait pas été engagé sur le front du Grand Nord. Le déclenchement de la guerre en Norvège allait lui en donner l’occasion. Rebaptisé en CEFN, il allait y joué un rôle actif. C’est simplement parce que l’intérêt stratégique de la Norvège était primordial dans les esprits des Etats-majors que le corps expéditionnaire n’a pas été dissout le 13 Mars. D’ailleurs bien avant la signature de la paix, les militaires français avaient envisagé une telle hypothèse et les buts restaient inchangés : « le raté éventuel de l’opération finlandaise, ne doit pas changer nos buts (minerai suédois, pétrole du Caucase), mais nous oblige à les atteindre par d’autres moyens plus politiques que militaires ».
Le spahi- Nombre de messages : 30
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Re: La bataille de Narvik en détail
au fait on lit tes communications mais tu ne t'ai toujours pas présenté,tu parle de mémoire ,tu es prof d'histoire,historien, étudiant ou...... personne ,.......le fantôme du Forum???
Dis nous ton âge et ce que tu aimes, on ne te demande même pas ton sexe, maintenant si tu veux rester anonyme tu as le droit ,ici on respecte tout le monde ,mais c'est plus convivial de se faire une idée de celui avec qui on discute, tu ne trouves pas?
De toute façon ça ne change rien,tes posts sont super interessants
Amicalement Roco
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ROCO- Admin
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Re: La bataille de Narvik en détail
oui, c'est sur , alors voila, je suis en master 1 d'Histoire , je m'appelle françois-xavier, je bosse sur l'année 1940, je suis un passionné d'histoire contemporaine notamment 1914, et 1940 juste l'année; inconditionnel de mars Bloch, parce que comme dirait je ne sais plus qui: nous avions pourtant une armée magnifique
allez bonne soirée, je vous met le reste de mon mémoire soit 2 chapitres et une conclusion (soit environ 7 sous parties) et je vous promet je m'entraine pour les photos
bonne soirée
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Le spahi- Nombre de messages : 30
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Re: La bataille de Narvik en détail
Le spahi a écrit:oui, c'est sur , alors voila, je suis en master 1 d'Histoire , je m'appelle françois-xavier, je bosse sur l'année 1940, je suis un passionné d'histoire contemporaine notamment 1914, et 1940 juste l'année; inconditionnel de mars Bloch, parce que comme dirait je ne sais plus qui: nous avions pourtant une armée magnifique
allez bonne soirée, je vous met le reste de mon mémoire soit 2 chapitres et une conclusion (soit environ 7 sous parties) et je vous promet je m'entraine pour les photos
bonne soirée
Passionnant , vivement la suite
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La Norvège
Bonsoir Le spahi
J'ai mis quand même le présentation des membres au début du forum..
Il faut le vouloir pour ne pas voir l'image.
A partir de maintenant, tout membre qui ne se présentera pas verra son compte rendu inactif.
Je ne dis pas cela pour toi François-xavier car tu t'es quand même présenté!
Tu peux remercier ROCO
Amitié
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Tobrouk- Admin
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Re: La bataille de Narvik en détail
Le spahi a écrit:oui, c'est sur , alors voila, je suis en master 1 d'Histoire , je m'appelle françois-xavier, je bosse sur l'année 1940, je suis un passionné d'histoire contemporaine notamment 1914, et 1940 juste l'année; inconditionnel de mars Bloch, parce que comme dirait je ne sais plus qui: nous avions pourtant une armée magnifique
allez bonne soirée, je vous met le reste de mon mémoire soit 2 chapitres et une conclusion (soit environ 7 sous parties) et je vous promet je m'entraine pour les photos
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Qui n'aime pas Marc Bloch
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Re: La bataille de Narvik en détail
c'est bien mieux comme cela ,tu ne ytrouves pas,???
amicalement
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ROCO- Admin
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Re: La bataille de Narvik en détail
pour poster tes photos j'ai fait un document dans la rubrique "MESS" pour vous aidez à poster vos photos ça peu peut être te servir jette un oeil ......et récupère le après..!!!
J'en ai bavé aussi pour y arriver
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ROCO- Admin
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Re: La bataille de Narvik en détail
ROCO a écrit:pour poster tes photos j'ai fait un document dans la rubrique "MESS" pour vous aidez à poster vos photos ça peu peut être te servir jette un oeil ......et récupère le après..!!!
J'en ai bavé aussi pour y arriver
Je t'en remercie encore !
75 de campagne- Nombre de messages : 77
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Date d'inscription : 09/02/2007
Re: La bataille de Narvik en détail
quel homme ce ROCO , j'adore , il est toujours la !!
amicalement !
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armand- Admin
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Re: La bataille de Narvik en détail
c'est vrai, merci, cela dit il me semble avoir effectué une courte présentation , il y a longtemps sur la page des présentation; j'ai eu du oublié mea culpa .
Je ne sais pas qui n'aime pas Marc Bloch, mais il faut le vouloir très fort!
C'est parti pour le chapitre numéro deux
II Les opérations.
A : L’attente et le déclenchement de la campagne
B : Les premières opérations
C : La victoire
Si la guerre russo-finlandaise a contribué à faire naître dans les esprits des Etats-majors alliés un « rêve finlandais » permettant de couper la route du fer aux Allemands, et de fait en leur coupant leur ravitaillement, d’affaiblir cruellement le IIIe reich.
A L’attente et le déclenchement de la campagne
Si depuis le 12 Février le projet Narvik est né dans les esprits des généraux alliés, il n’en reste pas moins vrai que le corps expéditionnaire français vit dans l’attente du déclenchement des opérations. Le 16 Février 1940, change les données. En effet le premier Lord de l’amirauté britannique : Sir W.Churchill donne l’ordre à sa marine d’arraisonné un navire allemand : l’Altmark. Il s’agit du navire auxiliaire du cuirassé de poche Graf von spee. L’Altmark fut donc arrêté dans les eaux territoriales norvégiennes. En fait il avait à son bord 299 prisonniers britanniques. L’exécution avec succès et sans incident de cette manœuvre à montrer que la Norvège n’était pas capable de faire respecter sa neutralité. L’affaire de l’Altmark a deux conséquences majeures :
- la première : devant ce fait, Hitler accélère ses projets d’invasion, et charge le général von Falkenhorst responsable du plan « weser ubung ». Le 23 Février était crée un Etat-major spécial pour la Norvège
- la seconde : de l’autre coté, conscient des réalités, Daladier propose aux Britanniques d’accélérer la conduite des opérations.
Cependant il convient de noter que le Général Gamelin, est peu favorable au projet Narvik, car il contrarie le projet Petsamo : son œuvre intellectuelle. Néanmoins le Général inspecte les troupes de la BHM le 26, afin de constater sa préparation. Cependant l’inactivité des gouvernements franco-britanniques et le traité de Moscou, contraignirent les Etats-majors à revoir leur plan. De même cette pais russo-finlandaise, provoqua la démission le 19 Mars d’Edouard Daladier, remplacé par Paul Reynaud. Le nouveau Président du Conseil, se veut l’homme d’une nouvelle stratégie et de l’action. De fait il affirme le 24 Mars dans une note au GQG le but réel de l’opération en Scandinavie : d’une part, mainmise sur les gisements de fer de Laponie, et d’autre part le renforcement du blocus par l’occupation de bases norvégiennes. En conséquence, Mr Reynaud est prêt a envoyer 2 ou 3 divisions françaises. Le 28 Mars s’est tenu une réunion du CSI qui décida tout d’abord de remettre le 1er ou le 2 avril une note diplomatique aux Suédois et Norvégiens afin de les prévenir que les Alliés se considèreraient comme libre d’agir que le trafic de minerai destiné à l’Allemagne ; et ensuite le 4 ou le 5 avril de mouiller des mines dans les eaux territoriales norvégiennes. Les projets d’attaque de Reynaud n’eurent pas de suite, en revanche le projet « royal marine » de Churchill consistant à mettre ne place des champs de mines eu du succès. L’heure est aux initiatives britanniques. Même si le 30 Mars l’Amiral Darlan propose au nouveau ministre de la Défense : Daladier de hater l’intervention française, « car il serait téméraire de supposer que l’Allemagne assistera passivement à notre intervention dans les eaux norvégiennes. » L’Amiral français est donc soucieux de garder l’initiative. Cependant le 30 Mars le comité de guerre français refusa le projet « royal marine ». Le 4 Avril Churchill se rendit à Paris dans l’espoir de faire changer d’avis le comité de guerre français, mais en vain. Néanmoins une promesse de Daladier à Churchill : le fait qu’il ré-examinerait la question dans 3 mois, le temps que l’aviation française se modernise ; entraîna une reprise de l’étude des opérations en Scandinavie par le « War office ». Et le 5 Avril, Gamelin était informé que les décisions prises au CSI du 28 Mars allaient être appliquées. A cela près que le jour J était fixé au 8 Avril, ce qui faisait partir le premier convoi français le 16 Avril. Ce même 5 Avril, le Général Audet, demanda à Béthouart de préparer un détachement précurseur. Sur le champ, le chef de la BHM demanda à l’intendance de Lyon les effets d’hiver, qui lui furent refusé…nous étions au printemps…les effets d’hiver ne sont plus utilisables !
Dans la nuit du 6 au 7 Avril, un convoi allemand fort de 3 700 hommes, quittait les côtes allemandes. Le 7, la Royal Air Force repéra un croiseur et 6 destroyers allemands. Mais aucun rapprochement ne fut fait avec un éventuel débarquement allemand en Norvège. En effet les Alliés pensaient que ces bâtiments allaient attaquer les convois de l’Atlantique nord. Si le 8 Avril, le ministre de France en Norvège : Robert de Dampierre et son homologue britannique annonçaient au gouvernement norvégien que les Alliés étaient en train de poser des mines et préparaient une action sur le sol norvégien, le même jour l’attaché militaire français à Londres : le Général Lelong télégraphiait que le jour J n’était pas encore fixé . Cette indécision a été qualifié par Jacques Mordal de « vice originel » de l’expédition de Norvège, c'est-à-dire : « une longue succession d’ordres et de contre-ordres » . L’initiative, si chère à Darlan, fut perdue le 9 Avril lorsque les Allemands envahirent le Danemark et la Norvège, les Alliés furent complètement surpris. A midi les Allemands tenait les principaux ports de Norvège : - Oslo - Stavanger
- Kristiansand - Bergen - Narvik
- Ergesund - Trondheim
De plus l’occupation simultanée du Danemark leurs permettaient de contrôler la Baltique. Ainsi ce coup de force allemand, embarrassait fortement les Etats-majors alliés, car pour eux il était plus facile de défendre une position que de s’en emparer de vive force. Dans la soirée du 9 Avril Gamelin donna l’ordre à Béthouart de partir avec son premier échelon de fait la 5e DBCA composé des 13e, 53e, et 67e BCA embarquèrent à la gare de Virieu le Grand (près de Belley), ce départ fut précipité car Reynaud devait annoncer rapidement à un Sénat encore hésitant le départ des troupes. L’heure exacte devait être respectée afin que Mr Reynaud puisse annoncer lors de séance de nuit, au Sénat que les opérations étaient engagées. Le 11 Avril arrivait à Brest le 5e demie brigade, les hommes reçurent un acceuil des plus chaleureux, et selon Mordal : « jamais au cours de l’année 40, on avait approché l’élan de 14 ». A 14 heures, le 12 Avril les troupes de trois bataillons commencèrent à embraquer sous les yeux de Béthouart qui commandait cet échelon.
Ici, l’embarquement sur le Ville d’Alger semble être ralenti (alors que ce transport est en retard par rapport au reste du convoi FP I), les soldats attendent et ils ne possèdent que le matériel personnel : sacs et fusils, le reste des équipements n’apparaît pas, ce qui dénote une certaine improvisation dans le chargement des troupes à bord des transports. Les conditions du combat sont oubliées par ceux qui chargent le matériel. Cet embarquement se fit à bord de la 1ère division de croiseurs auxiliaires commandée par le Contre-amiral Cadart.
Trois convois se formèrent à Brest :
- FP I formé de troupes rapide
- FS I, convoi lent transportant le matériel
- le paquebot Ville d’Alger (seul car retardé).
La plus grande partie de la 5e DBCA pris place dans le FP I, Béthouart et son Etat-major montèrent sur le navire amiral : El Djezair. Le contingent embarqua sans aucun problème, ce qui n’était pas le cas du matériel. Car selon le Lieutenant Torris : « les artilleurs partaient sur un paquebot, les canon sur un cargos, les fusées sur un troisième bateau, comme si il s’agissait de chargements commerciaux. Et les chefs de corps inquiets, se demandaient comment tout cela se retrouverait à l’arrivée. Mais les services, imperturbables, assuraient que les unités regrouperaient aisément tout cela en arrivant à destination… On aurait vraiment dit un départ de croisière. » . D’ailleurs les vestes en peau de mouton, indispensables pour la Scandinavie, arrivèrent de Belley alors que le convoi FP I était sur le point de partir. Le départ eu lieu à 18h, destination : Narvik, via la Grande Bretagne.
croiseurs El Djezair El Kantara El Mansour Ville d’Oran total
Effectif et matériel
officiers 23 19 15 61 118
Ss-officiers et soldats 632 580 641 950 2 803
Vivres 70 tonnes 70 tonnes 70 tonnes 110 tonnes 320 tonnes
Munitions 10 tonnes 10 tonnes 15 tonnes 15 tonnes 50 tonnes
Bois et coke 10 tonnes 10 tonnes 10 tonnes 10 tonnes 40 tonnes
Matériel de campement 10 tonnes 10 tonnes 10 tonnes 10 tonnes 40 tonnes
Canons de 25 2 2
Voitures 5 6 5 14
Cuisines roulantes 1 1 1 5
Motos, side-cars 2 3 8
Le convoi FP I entra dans la Clyde le 14 Avril à 9heures et alla stationner dans le port de Greenock. Le 15, le Général Audet prit place sur le navire amiral, tandis que Béthouart alla s’installer sur l’El Kantara ; ce dernier fut nommé Général de Brigade à titre temporaire. Le reste du groupement A poursuivait son embarquement à Brest sur les convois FP II et FP III, jusqu’à la fin du mois d’Avril ses embarquements concernèrent 11 200 hommes. D’ailleurs il convient de noter que le 16 Avril, le paquebot Ville d’Alger embarquait 19 voitures, 2 cuisines, 110 tonnes de vivre, 80 tonnes de combustible, 10 tonnes de munitions, 15 tonnes de matériel de campement, 120 tonnes diverses, 4 canons de DCA, et 162 animaux ; quant au hommes : 1 100 dont 46 officiers. Le soir du même jour il appareilla à Greenock puis à Scapa Flow. Le soir du 14 Avril, la destination du convoi FP I fut modifiée, à l’origine il devait débarquer à Narvik de façon pacifique, mais devant les nouvelles opérations militaires, il était question de la faire débarquer à Namsos. Cette décision ne s’affirma qu’après l’attente des rapports des opérations anglaises. Ainsi le Général Audet ne connu sa destination que le 18 Avril. Le 19 Avril, le convoi accostait à 22 heures dans le petit port de Namsos avec à son bord plus de 2 800 hommes. Le Général Audet décida d’installer ses campements dans les bois environnants la ville, de cette façon il serait mieux protégé des attaques aériennes. En revanche son Poste de commandement fut placé dans la ville. En même temps il fallait déchargé le matériel, ce qui fut complexe, car le port ne possédait pas de levage, de treuil, de même les nuits courtes (environ 7 heures à cette période de l’année) presse le débarquement. Enfin le problème de l’encombrement de quais se posa rapidement, Namsos ne possédait que de petits quais étroits, et les quelques camions anglais ne suffisaient pas à désengorger l’amas de matériel. Ainsi on camoufla une partie du matériel sous les planches du port.
Les premiers échelons du CEFN, avaient débarqué, leur action était donc engagée. Le moral des troupes paraissait excellent.
Je ne sais pas qui n'aime pas Marc Bloch, mais il faut le vouloir très fort!
C'est parti pour le chapitre numéro deux
II Les opérations.
A : L’attente et le déclenchement de la campagne
B : Les premières opérations
C : La victoire
Si la guerre russo-finlandaise a contribué à faire naître dans les esprits des Etats-majors alliés un « rêve finlandais » permettant de couper la route du fer aux Allemands, et de fait en leur coupant leur ravitaillement, d’affaiblir cruellement le IIIe reich.
A L’attente et le déclenchement de la campagne
Si depuis le 12 Février le projet Narvik est né dans les esprits des généraux alliés, il n’en reste pas moins vrai que le corps expéditionnaire français vit dans l’attente du déclenchement des opérations. Le 16 Février 1940, change les données. En effet le premier Lord de l’amirauté britannique : Sir W.Churchill donne l’ordre à sa marine d’arraisonné un navire allemand : l’Altmark. Il s’agit du navire auxiliaire du cuirassé de poche Graf von spee. L’Altmark fut donc arrêté dans les eaux territoriales norvégiennes. En fait il avait à son bord 299 prisonniers britanniques. L’exécution avec succès et sans incident de cette manœuvre à montrer que la Norvège n’était pas capable de faire respecter sa neutralité. L’affaire de l’Altmark a deux conséquences majeures :
- la première : devant ce fait, Hitler accélère ses projets d’invasion, et charge le général von Falkenhorst responsable du plan « weser ubung ». Le 23 Février était crée un Etat-major spécial pour la Norvège
- la seconde : de l’autre coté, conscient des réalités, Daladier propose aux Britanniques d’accélérer la conduite des opérations.
Cependant il convient de noter que le Général Gamelin, est peu favorable au projet Narvik, car il contrarie le projet Petsamo : son œuvre intellectuelle. Néanmoins le Général inspecte les troupes de la BHM le 26, afin de constater sa préparation. Cependant l’inactivité des gouvernements franco-britanniques et le traité de Moscou, contraignirent les Etats-majors à revoir leur plan. De même cette pais russo-finlandaise, provoqua la démission le 19 Mars d’Edouard Daladier, remplacé par Paul Reynaud. Le nouveau Président du Conseil, se veut l’homme d’une nouvelle stratégie et de l’action. De fait il affirme le 24 Mars dans une note au GQG le but réel de l’opération en Scandinavie : d’une part, mainmise sur les gisements de fer de Laponie, et d’autre part le renforcement du blocus par l’occupation de bases norvégiennes. En conséquence, Mr Reynaud est prêt a envoyer 2 ou 3 divisions françaises. Le 28 Mars s’est tenu une réunion du CSI qui décida tout d’abord de remettre le 1er ou le 2 avril une note diplomatique aux Suédois et Norvégiens afin de les prévenir que les Alliés se considèreraient comme libre d’agir que le trafic de minerai destiné à l’Allemagne ; et ensuite le 4 ou le 5 avril de mouiller des mines dans les eaux territoriales norvégiennes. Les projets d’attaque de Reynaud n’eurent pas de suite, en revanche le projet « royal marine » de Churchill consistant à mettre ne place des champs de mines eu du succès. L’heure est aux initiatives britanniques. Même si le 30 Mars l’Amiral Darlan propose au nouveau ministre de la Défense : Daladier de hater l’intervention française, « car il serait téméraire de supposer que l’Allemagne assistera passivement à notre intervention dans les eaux norvégiennes. » L’Amiral français est donc soucieux de garder l’initiative. Cependant le 30 Mars le comité de guerre français refusa le projet « royal marine ». Le 4 Avril Churchill se rendit à Paris dans l’espoir de faire changer d’avis le comité de guerre français, mais en vain. Néanmoins une promesse de Daladier à Churchill : le fait qu’il ré-examinerait la question dans 3 mois, le temps que l’aviation française se modernise ; entraîna une reprise de l’étude des opérations en Scandinavie par le « War office ». Et le 5 Avril, Gamelin était informé que les décisions prises au CSI du 28 Mars allaient être appliquées. A cela près que le jour J était fixé au 8 Avril, ce qui faisait partir le premier convoi français le 16 Avril. Ce même 5 Avril, le Général Audet, demanda à Béthouart de préparer un détachement précurseur. Sur le champ, le chef de la BHM demanda à l’intendance de Lyon les effets d’hiver, qui lui furent refusé…nous étions au printemps…les effets d’hiver ne sont plus utilisables !
Dans la nuit du 6 au 7 Avril, un convoi allemand fort de 3 700 hommes, quittait les côtes allemandes. Le 7, la Royal Air Force repéra un croiseur et 6 destroyers allemands. Mais aucun rapprochement ne fut fait avec un éventuel débarquement allemand en Norvège. En effet les Alliés pensaient que ces bâtiments allaient attaquer les convois de l’Atlantique nord. Si le 8 Avril, le ministre de France en Norvège : Robert de Dampierre et son homologue britannique annonçaient au gouvernement norvégien que les Alliés étaient en train de poser des mines et préparaient une action sur le sol norvégien, le même jour l’attaché militaire français à Londres : le Général Lelong télégraphiait que le jour J n’était pas encore fixé . Cette indécision a été qualifié par Jacques Mordal de « vice originel » de l’expédition de Norvège, c'est-à-dire : « une longue succession d’ordres et de contre-ordres » . L’initiative, si chère à Darlan, fut perdue le 9 Avril lorsque les Allemands envahirent le Danemark et la Norvège, les Alliés furent complètement surpris. A midi les Allemands tenait les principaux ports de Norvège : - Oslo - Stavanger
- Kristiansand - Bergen - Narvik
- Ergesund - Trondheim
De plus l’occupation simultanée du Danemark leurs permettaient de contrôler la Baltique. Ainsi ce coup de force allemand, embarrassait fortement les Etats-majors alliés, car pour eux il était plus facile de défendre une position que de s’en emparer de vive force. Dans la soirée du 9 Avril Gamelin donna l’ordre à Béthouart de partir avec son premier échelon de fait la 5e DBCA composé des 13e, 53e, et 67e BCA embarquèrent à la gare de Virieu le Grand (près de Belley), ce départ fut précipité car Reynaud devait annoncer rapidement à un Sénat encore hésitant le départ des troupes. L’heure exacte devait être respectée afin que Mr Reynaud puisse annoncer lors de séance de nuit, au Sénat que les opérations étaient engagées. Le 11 Avril arrivait à Brest le 5e demie brigade, les hommes reçurent un acceuil des plus chaleureux, et selon Mordal : « jamais au cours de l’année 40, on avait approché l’élan de 14 ». A 14 heures, le 12 Avril les troupes de trois bataillons commencèrent à embraquer sous les yeux de Béthouart qui commandait cet échelon.
Ici, l’embarquement sur le Ville d’Alger semble être ralenti (alors que ce transport est en retard par rapport au reste du convoi FP I), les soldats attendent et ils ne possèdent que le matériel personnel : sacs et fusils, le reste des équipements n’apparaît pas, ce qui dénote une certaine improvisation dans le chargement des troupes à bord des transports. Les conditions du combat sont oubliées par ceux qui chargent le matériel. Cet embarquement se fit à bord de la 1ère division de croiseurs auxiliaires commandée par le Contre-amiral Cadart.
Trois convois se formèrent à Brest :
- FP I formé de troupes rapide
- FS I, convoi lent transportant le matériel
- le paquebot Ville d’Alger (seul car retardé).
La plus grande partie de la 5e DBCA pris place dans le FP I, Béthouart et son Etat-major montèrent sur le navire amiral : El Djezair. Le contingent embarqua sans aucun problème, ce qui n’était pas le cas du matériel. Car selon le Lieutenant Torris : « les artilleurs partaient sur un paquebot, les canon sur un cargos, les fusées sur un troisième bateau, comme si il s’agissait de chargements commerciaux. Et les chefs de corps inquiets, se demandaient comment tout cela se retrouverait à l’arrivée. Mais les services, imperturbables, assuraient que les unités regrouperaient aisément tout cela en arrivant à destination… On aurait vraiment dit un départ de croisière. » . D’ailleurs les vestes en peau de mouton, indispensables pour la Scandinavie, arrivèrent de Belley alors que le convoi FP I était sur le point de partir. Le départ eu lieu à 18h, destination : Narvik, via la Grande Bretagne.
croiseurs El Djezair El Kantara El Mansour Ville d’Oran total
Effectif et matériel
officiers 23 19 15 61 118
Ss-officiers et soldats 632 580 641 950 2 803
Vivres 70 tonnes 70 tonnes 70 tonnes 110 tonnes 320 tonnes
Munitions 10 tonnes 10 tonnes 15 tonnes 15 tonnes 50 tonnes
Bois et coke 10 tonnes 10 tonnes 10 tonnes 10 tonnes 40 tonnes
Matériel de campement 10 tonnes 10 tonnes 10 tonnes 10 tonnes 40 tonnes
Canons de 25 2 2
Voitures 5 6 5 14
Cuisines roulantes 1 1 1 5
Motos, side-cars 2 3 8
Le convoi FP I entra dans la Clyde le 14 Avril à 9heures et alla stationner dans le port de Greenock. Le 15, le Général Audet prit place sur le navire amiral, tandis que Béthouart alla s’installer sur l’El Kantara ; ce dernier fut nommé Général de Brigade à titre temporaire. Le reste du groupement A poursuivait son embarquement à Brest sur les convois FP II et FP III, jusqu’à la fin du mois d’Avril ses embarquements concernèrent 11 200 hommes. D’ailleurs il convient de noter que le 16 Avril, le paquebot Ville d’Alger embarquait 19 voitures, 2 cuisines, 110 tonnes de vivre, 80 tonnes de combustible, 10 tonnes de munitions, 15 tonnes de matériel de campement, 120 tonnes diverses, 4 canons de DCA, et 162 animaux ; quant au hommes : 1 100 dont 46 officiers. Le soir du même jour il appareilla à Greenock puis à Scapa Flow. Le soir du 14 Avril, la destination du convoi FP I fut modifiée, à l’origine il devait débarquer à Narvik de façon pacifique, mais devant les nouvelles opérations militaires, il était question de la faire débarquer à Namsos. Cette décision ne s’affirma qu’après l’attente des rapports des opérations anglaises. Ainsi le Général Audet ne connu sa destination que le 18 Avril. Le 19 Avril, le convoi accostait à 22 heures dans le petit port de Namsos avec à son bord plus de 2 800 hommes. Le Général Audet décida d’installer ses campements dans les bois environnants la ville, de cette façon il serait mieux protégé des attaques aériennes. En revanche son Poste de commandement fut placé dans la ville. En même temps il fallait déchargé le matériel, ce qui fut complexe, car le port ne possédait pas de levage, de treuil, de même les nuits courtes (environ 7 heures à cette période de l’année) presse le débarquement. Enfin le problème de l’encombrement de quais se posa rapidement, Namsos ne possédait que de petits quais étroits, et les quelques camions anglais ne suffisaient pas à désengorger l’amas de matériel. Ainsi on camoufla une partie du matériel sous les planches du port.
Les premiers échelons du CEFN, avaient débarqué, leur action était donc engagée. Le moral des troupes paraissait excellent.
Le spahi- Nombre de messages : 30
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Date d'inscription : 05/04/2006
Re: La bataille de Narvik en détail
voici le Grand B du second chapitre:
B Les premières opérations : Namsos
Carte de la région de Namsos, tirée du Journal de marche et des opérations de la 5e DBCA :
Le 20 Avril, l’optimisme continuait de regner au sein du CEFN, vers 8 heurs un conseil de guerre regroupant les généraux français : Audet et Béthouart ; et le général anglais Carton de Wiart, se tint au PC du Généarl Audet. Ce conciliabule concluait sur trois points :
- la menace aérienne nécessite un important renfort en DCA
- la nécessité d’achever l’évacuation du matériel
- le problème du matériel de la 5e DBCA, car il était sur le paquebot Ville d’Alger (en retard)
A propos de la DCA, cela confirma à 9 heurs, car une attaque aérienne, la DCA se composait de mitrailleuses des chasseurs dont la limite de tir était de 100 mètres d’altitude. Très rapidement la ville fut détruite, quartier par quartier, le PC du Général Audet fut completement détruit (celui-ci fut légèrement blessé au visage). Vers 11 heurs l’attaque cessait. Audet télégraphia à Vincennes : « Depuis ce matin, les attaques par avions sont incessantes. La ville est en flammes, le port vraisemblablement inutilisable, la presque totalité des vivres et des munitions détruits. La situation est devenue très grave du seul fait d’une aviation non contre battue. » . En fait selon les journaux de marche et d’opérations, les bombardements reprirent à 13h30, jusqu’à 15 heures, puis de 17 heures à 19 heures. A la fin de cette journée les pertes françaises était de 4 tués et de 7 blessés, sans compter les munitions et les vivres disparus. Pendant la nuit du 20 au 21 Avril, les unités françaises firent mouvement : - le 67e BCA restait dans les bois au Nord de Namsos
- le 13e BCA, se porta sur la route menant à Steinkjoer
- le 53e BCA alla dans la région de Skage.
Dans l’attente du matériel transporté par le navire Ville d’Alger, le Général Audet décida de se procurer des véhicules sur place, en les achetant aux Norvégiens. Ainsi chaque unité put disposer de 2 camionnettes et d’une voiture de liaison. De même face au manque de nourriture, il employa un procédé similaire permettant de fait de fournir à ses soldats des rations journalières. Ces rations étaient composées de 200 grammes de pain de seigle, de 200 grammes de poissons (en conserve), de 50 grammes de fromage et d’un demi litre de lait. Enfin le 21 Avril, le paquebot Ville d’Alger arriva dans le port de Namsos, cependant il du repartir et ne put ré-accoster que le lendemain au soir. Le débarquement de hommes ne se fit pas au complet car seulement 775 sur 1 100 mirent pied à terre, de même il resta à bord les mulets et la quasi-totalité du matériel et des vivres. Le mauvais temps : une tempête de neige perturba la mise à terre. Seules quelques caisses de transmission et des skis sans fixations furent débarqués. Privé de son matériel que pouvait faire la 5e DBCA ?.
Sur l’ensemble du front norvégien la situation évoluait rapidement : les Allemands avançaient depuis Oslo comme un rouleau compresseur, en empruntant deux itinéraires :
- par l’Est, en longeant le fleuve Glommen
- par l’Ouest, en s’engageant dans la vallée Gudbransdalen.
Sur cette photo, on peut voir une colonne de blindés allemands, accompagnée de leurs troupes, la présence de chars montre bien la répétition de la tactique de utilisée en Pologne et celle bientôt utilisée en France : les blindés sont le « fer de lance » des opérations militaires allemandes de la seconde guerre mondiale. La résistance norvégienne était bien faible, d’ailleurs dès le 9 Avril le roi Haakon VII s’était réfugié dans la région au Nord d’Oslo : la région de Hammar.
Si le 25 Avril, Paul Reynaud était de la situation en Scandinavie, il avait saisi le rôle décisif de l’aviation allemande, il trouva d’ailleurs « indispensable que la coopération des forces terrestres et aériennes soit elle aussi effectivement assurée. » ; sur le terrain les choses commencèrent à changer. Deux groupements se formèrent : l’un commandé par Béthouart comprenait les 13e et 67e BCA, ainsi qu’un bataillon britannique ; l’autre commandé par Philips constitué de 2 bataillons britanniques et du 53e BCA. Les commandements ne s’exerçaient donc plus sur des troupes exclusivement nationales. De plus l’Etat-major français transformait le 26 Avril la BHM, en 1ere division légère de chasseurs, toujours commandée par le Général Béthouart. Ce même 26 Avril, les seules troupes françaises en Norvège se trouvaient à Namsos, mais le débarquement de Narvik était maintenant programmé.
Par la suite nous désignerons par 1ere DLC, l’ancienne BHM ainsi que la 13 DBLE, et la brigade polonaise. Au total la 1ere DLC comprenait 16 000 hommes qui débarquèrent en Norvège. Le GQG de Vincennes avait prévu l’envoi de deux autres divisions légères, mais ces unités qui groupèrent 8 800 hommes n’allèrent pas plus loin que la Grande-Bretagne. Seule la 1ere DLC prit part au combats en Norvège. Trois convois acheminèrent la 1ere DLC en norvège : FP I, FP II et FP III.
Le 26 Avril, Gamelin ordonna à Béthouart de se rendre à Narvik, pour diriger les troupes françaises qui allaient y débarquer. Audet reste à Namsos, où la neige tombe toujours. Jusque là ci le CEFN a pu se ravitailler c’est grâce aux Norvégiens, la solution reste limitée. Le 27 au soir, le convoi FS I qui transportait du matériel, redonnait de l’espoir dans l’offensive alliée. Cependant le déchargement fut désordonné « aussi, munitions, vivres, armes, madriers, skis, couvertures et même bois de chauffage, s’amoncellent-ils sur les quais, formant des tas dans lesquels les unités viennent fouiller, cherchant à completer leurs approvisionnements, pendant que l’intendance s’efforce de constituer quelques stocks de vivres (vin, farine, viande congelée) qui seront réparties dans les dépôts aux environs de Namsos. » . Le 28 Avril, le Général Carton de Wiart annonça à Audet les projets britanniques d’abandon de la Norvège centrale, alors que le Général Audet considérait la situation comme satisfaisante : en effet ses unités poussait chaque jour un peu plus loin :
- le 13e BCA atteignit Namdalsedet
- le 53e BCA était sur le lac Horndurn
- le 67e BCA se postait sur le lac Gilten.
Les seuls contacts avec l’ennemi ont été pris par la Section d’Eclaireurs Skieurs du 53e BCA. Mais le même jour les unités allemandes effectuèrent leur jonction entre Trondheim et Oslo. Il fallait donc faire un repli. Ce même jour, Gamelin insista auprès des Britanniques sur le fait qu’il fallait rester en Norvège centrale, même démarche de Reynaud le lendemain, mais sans succès. Le CEFN allait donc évacuer Namsos. Les plans d’évacuations furent mis en place dans la journée. Et la force d’évacuation commandée par le Vice-amiral Cunningham fur composé de :
- 3 croiseurs britanniques
- 1 croiseur français : le Montcalm (qui remplace l’Emile Bertin)
- la 1ere division de croiseurs auxiliaires
- 1 contre torpilleur français : le Bison
- 8 destroyers britanniques.
Le 1er mai, l’embarquement était prêt mais une vague de brume empêcha tout mouvements, le lendemain à 22h30, la division de croiseurs auxiliaires arriva dans le port de Namsos. Le CEFN termina d’embarquer à 0H30. Lors de ce départ, l’armement collectif et individuel du être abandonné sauf les canons de 25 anti-aériens. Les dépôts de munitions furent déreuits, les motos et autres camionnettes jetées dans la rade. Les navires transportèrent au total 4 205 hommes dont 1 851 Français. Notons que l’El Djezair embarqua six soldats norvégiens et 38 prisonniers allemands.
Après 13 jours de présence sur le sol norvégien, le CEFN rembarquait sans combattre. Les chasseurs alpins français furent dominés par l’aviation ennemie. Le CEFN souffrait d’un manque quantitatif de DCA et seules, la brume ou la nuit constituaient leurs meilleurs abris. En fait, les Alliés en débarquant sur le sol norvégien après les Allemands avaient perdu l’initiative. Surpris, ils ne surent pas concevoir de plan précis. Outre la déception qu’entraînait cette retraite auprès des soldats, cette déception se retrouva aussi dans les esprits des Norvégiens face au concours insuffisants des Alliés. Le roi et son gouvernement résistèrent une nouvelle à la tentation de négocier avec l’assaillant, et s’embarquèrent à Molde pour gagner l’extrême Nord de la Norvège. Le gouvernement français jugea d’ailleur cette évacuation très grave, tant au plan matériel que moral.
A Namsos, le gros des troupes était français, il en allait de même à Narvik, où maintenant tout l’effort se reportait. L’expédition de Namsos illustre parfaitement ce que Jean-Baptiste Duroselle a appelé « le gâchis norvégien » . Les Alliés avaient, tout au long de cette offensive à Namsos eu recours à l’improvisation, le manque de coordination allant de pair, d’ailleurs les hauts commandements alliés n’avaient pas compris que le fait d’arriver après la prise de position en Norvège leurs bloquaient l’accès aux ports importants. De fait les débarquements de lourds et de gros paquebots s’avéraient difficile, quant à la mise à terre du matériel cela relevait presque du défi car les petits ports de pêche n’étaient peu voire pas équipés. Les 4 100 hommes de la 5e DBCA rembarquèrent sans avoir combattu, la manœuvre entamé pour rejoindre le corps expéditionnaire britannique fut inutile car la jonction n’eut pas eu lieu. La manœuvre en tenaille pour reprendre Trondheim avec le concours de la 148e brigade d’infanterie anglaise (environ 1 000) débarquée dès le 18 Avril à Andalsnes, échoua. Dix jours plus tard les Britanniques rembarquaient. La Norvège centrale est donc laissée aux soldats allemands, cependant la région du Nord faisait toujours l’objet d’une volonté stratégique. Cela dit il convient de noter que le port de Narvik n’est pas vide, en effet lors des débarquements allemands le 139e régiments de chasseurs de montagne allemand : les soldats du général Dietl prenèrent pied dans la ville, les environs, et envisagèrent les possibilités défensives en utilisant le terrain.
Eduard Dietl : 1890-1944.
B Les premières opérations : Namsos
Carte de la région de Namsos, tirée du Journal de marche et des opérations de la 5e DBCA :
Le 20 Avril, l’optimisme continuait de regner au sein du CEFN, vers 8 heurs un conseil de guerre regroupant les généraux français : Audet et Béthouart ; et le général anglais Carton de Wiart, se tint au PC du Généarl Audet. Ce conciliabule concluait sur trois points :
- la menace aérienne nécessite un important renfort en DCA
- la nécessité d’achever l’évacuation du matériel
- le problème du matériel de la 5e DBCA, car il était sur le paquebot Ville d’Alger (en retard)
A propos de la DCA, cela confirma à 9 heurs, car une attaque aérienne, la DCA se composait de mitrailleuses des chasseurs dont la limite de tir était de 100 mètres d’altitude. Très rapidement la ville fut détruite, quartier par quartier, le PC du Général Audet fut completement détruit (celui-ci fut légèrement blessé au visage). Vers 11 heurs l’attaque cessait. Audet télégraphia à Vincennes : « Depuis ce matin, les attaques par avions sont incessantes. La ville est en flammes, le port vraisemblablement inutilisable, la presque totalité des vivres et des munitions détruits. La situation est devenue très grave du seul fait d’une aviation non contre battue. » . En fait selon les journaux de marche et d’opérations, les bombardements reprirent à 13h30, jusqu’à 15 heures, puis de 17 heures à 19 heures. A la fin de cette journée les pertes françaises était de 4 tués et de 7 blessés, sans compter les munitions et les vivres disparus. Pendant la nuit du 20 au 21 Avril, les unités françaises firent mouvement : - le 67e BCA restait dans les bois au Nord de Namsos
- le 13e BCA, se porta sur la route menant à Steinkjoer
- le 53e BCA alla dans la région de Skage.
Dans l’attente du matériel transporté par le navire Ville d’Alger, le Général Audet décida de se procurer des véhicules sur place, en les achetant aux Norvégiens. Ainsi chaque unité put disposer de 2 camionnettes et d’une voiture de liaison. De même face au manque de nourriture, il employa un procédé similaire permettant de fait de fournir à ses soldats des rations journalières. Ces rations étaient composées de 200 grammes de pain de seigle, de 200 grammes de poissons (en conserve), de 50 grammes de fromage et d’un demi litre de lait. Enfin le 21 Avril, le paquebot Ville d’Alger arriva dans le port de Namsos, cependant il du repartir et ne put ré-accoster que le lendemain au soir. Le débarquement de hommes ne se fit pas au complet car seulement 775 sur 1 100 mirent pied à terre, de même il resta à bord les mulets et la quasi-totalité du matériel et des vivres. Le mauvais temps : une tempête de neige perturba la mise à terre. Seules quelques caisses de transmission et des skis sans fixations furent débarqués. Privé de son matériel que pouvait faire la 5e DBCA ?.
Sur l’ensemble du front norvégien la situation évoluait rapidement : les Allemands avançaient depuis Oslo comme un rouleau compresseur, en empruntant deux itinéraires :
- par l’Est, en longeant le fleuve Glommen
- par l’Ouest, en s’engageant dans la vallée Gudbransdalen.
Sur cette photo, on peut voir une colonne de blindés allemands, accompagnée de leurs troupes, la présence de chars montre bien la répétition de la tactique de utilisée en Pologne et celle bientôt utilisée en France : les blindés sont le « fer de lance » des opérations militaires allemandes de la seconde guerre mondiale. La résistance norvégienne était bien faible, d’ailleurs dès le 9 Avril le roi Haakon VII s’était réfugié dans la région au Nord d’Oslo : la région de Hammar.
Si le 25 Avril, Paul Reynaud était de la situation en Scandinavie, il avait saisi le rôle décisif de l’aviation allemande, il trouva d’ailleurs « indispensable que la coopération des forces terrestres et aériennes soit elle aussi effectivement assurée. » ; sur le terrain les choses commencèrent à changer. Deux groupements se formèrent : l’un commandé par Béthouart comprenait les 13e et 67e BCA, ainsi qu’un bataillon britannique ; l’autre commandé par Philips constitué de 2 bataillons britanniques et du 53e BCA. Les commandements ne s’exerçaient donc plus sur des troupes exclusivement nationales. De plus l’Etat-major français transformait le 26 Avril la BHM, en 1ere division légère de chasseurs, toujours commandée par le Général Béthouart. Ce même 26 Avril, les seules troupes françaises en Norvège se trouvaient à Namsos, mais le débarquement de Narvik était maintenant programmé.
Par la suite nous désignerons par 1ere DLC, l’ancienne BHM ainsi que la 13 DBLE, et la brigade polonaise. Au total la 1ere DLC comprenait 16 000 hommes qui débarquèrent en Norvège. Le GQG de Vincennes avait prévu l’envoi de deux autres divisions légères, mais ces unités qui groupèrent 8 800 hommes n’allèrent pas plus loin que la Grande-Bretagne. Seule la 1ere DLC prit part au combats en Norvège. Trois convois acheminèrent la 1ere DLC en norvège : FP I, FP II et FP III.
Le 26 Avril, Gamelin ordonna à Béthouart de se rendre à Narvik, pour diriger les troupes françaises qui allaient y débarquer. Audet reste à Namsos, où la neige tombe toujours. Jusque là ci le CEFN a pu se ravitailler c’est grâce aux Norvégiens, la solution reste limitée. Le 27 au soir, le convoi FS I qui transportait du matériel, redonnait de l’espoir dans l’offensive alliée. Cependant le déchargement fut désordonné « aussi, munitions, vivres, armes, madriers, skis, couvertures et même bois de chauffage, s’amoncellent-ils sur les quais, formant des tas dans lesquels les unités viennent fouiller, cherchant à completer leurs approvisionnements, pendant que l’intendance s’efforce de constituer quelques stocks de vivres (vin, farine, viande congelée) qui seront réparties dans les dépôts aux environs de Namsos. » . Le 28 Avril, le Général Carton de Wiart annonça à Audet les projets britanniques d’abandon de la Norvège centrale, alors que le Général Audet considérait la situation comme satisfaisante : en effet ses unités poussait chaque jour un peu plus loin :
- le 13e BCA atteignit Namdalsedet
- le 53e BCA était sur le lac Horndurn
- le 67e BCA se postait sur le lac Gilten.
Les seuls contacts avec l’ennemi ont été pris par la Section d’Eclaireurs Skieurs du 53e BCA. Mais le même jour les unités allemandes effectuèrent leur jonction entre Trondheim et Oslo. Il fallait donc faire un repli. Ce même jour, Gamelin insista auprès des Britanniques sur le fait qu’il fallait rester en Norvège centrale, même démarche de Reynaud le lendemain, mais sans succès. Le CEFN allait donc évacuer Namsos. Les plans d’évacuations furent mis en place dans la journée. Et la force d’évacuation commandée par le Vice-amiral Cunningham fur composé de :
- 3 croiseurs britanniques
- 1 croiseur français : le Montcalm (qui remplace l’Emile Bertin)
- la 1ere division de croiseurs auxiliaires
- 1 contre torpilleur français : le Bison
- 8 destroyers britanniques.
Le 1er mai, l’embarquement était prêt mais une vague de brume empêcha tout mouvements, le lendemain à 22h30, la division de croiseurs auxiliaires arriva dans le port de Namsos. Le CEFN termina d’embarquer à 0H30. Lors de ce départ, l’armement collectif et individuel du être abandonné sauf les canons de 25 anti-aériens. Les dépôts de munitions furent déreuits, les motos et autres camionnettes jetées dans la rade. Les navires transportèrent au total 4 205 hommes dont 1 851 Français. Notons que l’El Djezair embarqua six soldats norvégiens et 38 prisonniers allemands.
Après 13 jours de présence sur le sol norvégien, le CEFN rembarquait sans combattre. Les chasseurs alpins français furent dominés par l’aviation ennemie. Le CEFN souffrait d’un manque quantitatif de DCA et seules, la brume ou la nuit constituaient leurs meilleurs abris. En fait, les Alliés en débarquant sur le sol norvégien après les Allemands avaient perdu l’initiative. Surpris, ils ne surent pas concevoir de plan précis. Outre la déception qu’entraînait cette retraite auprès des soldats, cette déception se retrouva aussi dans les esprits des Norvégiens face au concours insuffisants des Alliés. Le roi et son gouvernement résistèrent une nouvelle à la tentation de négocier avec l’assaillant, et s’embarquèrent à Molde pour gagner l’extrême Nord de la Norvège. Le gouvernement français jugea d’ailleur cette évacuation très grave, tant au plan matériel que moral.
A Namsos, le gros des troupes était français, il en allait de même à Narvik, où maintenant tout l’effort se reportait. L’expédition de Namsos illustre parfaitement ce que Jean-Baptiste Duroselle a appelé « le gâchis norvégien » . Les Alliés avaient, tout au long de cette offensive à Namsos eu recours à l’improvisation, le manque de coordination allant de pair, d’ailleurs les hauts commandements alliés n’avaient pas compris que le fait d’arriver après la prise de position en Norvège leurs bloquaient l’accès aux ports importants. De fait les débarquements de lourds et de gros paquebots s’avéraient difficile, quant à la mise à terre du matériel cela relevait presque du défi car les petits ports de pêche n’étaient peu voire pas équipés. Les 4 100 hommes de la 5e DBCA rembarquèrent sans avoir combattu, la manœuvre entamé pour rejoindre le corps expéditionnaire britannique fut inutile car la jonction n’eut pas eu lieu. La manœuvre en tenaille pour reprendre Trondheim avec le concours de la 148e brigade d’infanterie anglaise (environ 1 000) débarquée dès le 18 Avril à Andalsnes, échoua. Dix jours plus tard les Britanniques rembarquaient. La Norvège centrale est donc laissée aux soldats allemands, cependant la région du Nord faisait toujours l’objet d’une volonté stratégique. Cela dit il convient de noter que le port de Narvik n’est pas vide, en effet lors des débarquements allemands le 139e régiments de chasseurs de montagne allemand : les soldats du général Dietl prenèrent pied dans la ville, les environs, et envisagèrent les possibilités défensives en utilisant le terrain.
Eduard Dietl : 1890-1944.
Le spahi- Nombre de messages : 30
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Re: La bataille de Narvik en détail
et le grand C qui concerne Narvik et Bjervik plus précisément
C La victoire
L’objectif de Narvik n’a jamais été remis en cause depuis le début de la campagne, tant l’intérêt stratégique de ce port était évident. D’ailleurs le 23 Avril, le Haut commandement britannique envisageait de pousser à Narvik deux bataillons français, « destiné à la guerre de montagne et munis d’un équipement. » . Dès le lendemain la 27e DBCA destinée initialement à Namsos fut déroutée vers Narvik. Le 26 Béthouart, reçut l’ordre de se rendre dans cette ville septentrionale afin d’en prendre le commandement. La 13e DBLE rejoignait la 1ere DLC, quant à la brigade polonaise elle se tenait en réserve. De plus, la 2e DLC se postait « en couverture » dans la Clyde à la disposition des Britanniques, tandis que se maintenait en France : la 3e DLC.
Convoi Composition effectifs position
FP I 5e DBCA
Etat-major de la BHM et de la 1ere DLC 4 000 hommes Namsos
FP II 27e DBCA
31e Cie de skieurs du 13e BCA
6e Cie antichars du 13e BCA
2e groupe autonome d’artillerie coloniale de 75 4 047 hommes En route pour Narvik
FP III 13e DBLE
Brigade polonaise
102e batterie de 25 de DCA
342e Cie autonome de chars de combats
832e Cie de camionettes 7 905 hommes Dans la Clyde
La 27e DBCA avait embraqué à Brest le 18Avril à bord du convoi FP II, deux jours plus ce convoi relachait à Greenock. La décision d’envoyer des soldats, et de prendre possession du port de Narvik s’explique par le fait que le gouvernement britannique voulait fortifier la position, et disposer de soldats près des mines suédoises avant le dégel du golfe de Botnie. Le 24 Avril, le convoi FP II appareilla de Scapa Flow, puis passa le cercle polaire, et le 27 il arriva dans l’Ofotenfjord. Les débarquements s’effectuèrent en trois point :
- Salangen, où descendirent deux bataillons et le gros des munitions et des vivres.
- Skaanland, où débarquèrent 1 bataillons et un tiers des munitions.
- Bygdenfjord, où les navires devaient mouiller.µ
Au total la 1ere DLC, comprenait la 27e DBCA plus quelques unités éparses, la 13e DBLE la rejoindra plus tard, séparé depuis Belley la 5e DBCA et la 27e BDCA ne devait plus se revoir. C’est le convoi FP III qui amena la 13e BDLE et la brigade polonaise. Ce convoi était parti de Brest le 23 Avril et avait touché Greenock deux jours après. Mais il attendit jusqu’au 30, que la déstination lui soit fixé.
Le 1er Mai, le convoi appareillait mais la destination restait toujours inconnue, le 4 Mai le convoi était toujours scindé en deux : l’un destiné à Harstad (à l’entrée de l’Ofotenfjord), et l’autre à destination de Tromsoe (beaucoup plus au Nord). Cependant il était impossible de relâcher à Tromsoe car le roi Haakon VII et son gouvernement y avait trouvé refuge. Ainsi débarquer à Tromsoé c’était exposer le gouvernement norvégien à des attaques aériennes ennemies, par conséquent les deux groupes se rejoignirent à Harstad le 7 Mai. Au total, ce furent près de 12 000 hommes du CEFN qui débarquèrent du 28 Avril au 9 Mai à Harstad. La ville devint la base commune des Alliés. Ce port était le seul dans le région (mis à part celui de Narvik) qui disposait d’appontements suffisamment grands pour recevoir paquebots et cargos. Béthouart commandait le CEFN sur le terrain car Audet retournait en Angleterre, il commandait la 1ere DLC amputée de la 5e DBCA, mais à laquelle venait se rajouter la 13e DBLE et la brigade polonaise ; soit les convois FP I et FP II. A Harstad, la situation est loin d’être idéale, les liaisons entre troupes étaient nulles, le ravitaillement faisait défaut : les Français n’avaient pas débarqué avec les soixante jours de vivre prévus, quant au matériel les hommes se servent dans les calles. Quelques jours après leurs débarquements les Français créèrent une autre base à Ballangen. Cette petite base avait l’avantage d’être plus proche de Narvik ; elle fut pourvue d’une infirmerie et d’un service d’évacuation sanitaire. Concernant l’organisation sur le terrain, elle n’est pas meilleure, en effet la 27e DBCA commandée par le Lieutenant-colonel Valentini, ne possède que deux jours de vivres, aucune raquettes, seulement six caisses de bandes de mitrailleuses, et aucune grenades. Les défauts de l’approvisionnement furent d’autant plus ressentis par la troupe compte tenu des conditions de vie sur ce théâtre d’opérations très dur. Fjords et fjelds (plateaux glaciaires) sont parsemés de bouleaux nains jusqu’à une hauteur de 500 mètres, au dessus règnent des lichens, cette végétation assez pauvre limitait donc les moyens de se protéger de l’aviation ennemie. Les couches de neige épaisses de 50 cm au bord des fjords et de 2,50 m sur les fjelds, ne facilitaient pas les déplacements, car il faut préciser que la plupart des hommes n’avaient pas de skis. Les marches se faisaient donc la nuit quand la neige qui avait fondu le jour se mettait à regeler. De plus, en raison de la pénurie de mulets, c’était à dos d’hommes que se faisaient la quasi-totalité des transports vers les lignes. Dans cette conditions « il aurait été utiles de disposer d’aliments riches en calories, pour un faible poids ; or, on était resté aux boules de pain, aux boites de singes, aux bidons de vin et aux nouilles ! » , cela contraste avec l’alimentation norvégienne : beurre, fromage et morue, bien adaptée aux latitudes, encore une fois les Français sont victimes d’une impréparation. Il en est de même en ce qui concerne l’équipement, les tentes personnelles virent défaut et beaucoup de chasseurs dormirent dans de simples trous à neige. Le froid provoqua de nombreuses gelures, et la neige occasionna des troubles à la vue à ceux qui ne possédaient pas de lunettes de soleil. Selon le JMO du service de santé de la 27e DBCA , outre les blessures par balles et éclats, les autres blessures sont des gelures, des conjonctivites et des ophtalmies des neiges, ces blessures apparaissent dès le 2 Mai.
Le commandement suprême de ce théâtre d’opérations était toujours aux mains des Britanniques. A Narvik c’était le Major Général Mackesy qui dirigeait les opérations. Dès le 28 Avril Béthouart participa à une conférence avec Mackesy et le l’Amiral Lord Cork and Orrery. Des divergences se firent sentir tout de suite :
- Mackesy projetait d’attaquer Narvik par la terre, et non comme le préconisait Cork and Orrery par un débarquement près de Narvik.
- Béthouart objecta que cette solution obligeait ses soldats à parcourir plus de 50 km à travers la montagne et dans la neige. De fait il était favorable à une manœuvre en tenaille, nécessitant des débarquements près de ce port.
A 12heures, l’Amiral anglais et le général français ayant la même conception de l’attaque, partirent faire une reconnaissance. Béthouart en faisant référence à la première guerre mondiale dit : « Mackesy ne voit pas Narvik. Il pense à Gallipoli… » . Le plan de Béthouart était le suivant : il débarquera sur la péninsule d’Oijord afin de prendre à revers les troupes allemandes stationnées à Bjervik. Ensuite il faudra utiliser cette péninsule, comme point de départ d’un débarquement à Narvik par le Nord. Parallèlement, un détachement fermerait l’étau en traversant le Beisfjord. En ce qui concerne Bjervik et Narvik, Béthouart songeait à un débarquement frontal, un débarquement de vive force.
Le 29 Avril, Mackesy ordonnait à Béthouart de se porter avec les 6e et 14e BCA de Salangen (secteur Nord de Narvik) sur Bjervik, le lendemain le 12e BCA dut embarquer à Lenvik pour Sjommes (secteur Sud de Narvik), sous les ordres du chef de bataillon Nicolai, afin de prendre Ankenes. Cependant la mission échoua. Quant aux 6e et 14e BCA stationnés à Foldvik, le 6e sous les ordres du chef de bataillon Célérier se dirigeait vers Laberget. A partir de ce lieu, la progression des troupes vers le Sud se heurta à une neige épaisse et molle, et une forte résistance des Allemands utilisant le terrain et bénéficiant d’une couverture aérienne fournie. Devant les problèmes que recontre cette progression, la conception de Mackesy devenait inadéquate, et celle de Béthouart allait triompher le 9 Mai : car le débarquement de vive force était adopté.
C’est donc à Bjervik qu’allait être entrepris le premier débarquement de vive force de la seconde guerre mondiale. Le 11 Mai le Général Auchinleck succède à Mackesy, et selon la réorganisation de l’Amiral Cork and Orrery, il commanda le secteur Sud : soit de Mo à Bodo, quant à Béthouart il commanda le secteur Nord. Tout d’abord il fallait prendre pied à Bjervik, Bétthouart était conforté dans ses projets car le 5 Mai la 13e DBLE arrivait. Le 10 Mai, Hitler passait à l’offensive à l’Ouest de l’Europe, infléchissant du même coup le cours de la guerre. Cette offensive révélait subitement le caractère secondaire du front secondaire, qui restait bien un théâtre d’opérations périphérique.
Néanmoins le CEFN passait à l’action, le 1er bataillon de la 13e DBLE débarquait à Bjervik avec 3 chars, le second bataillon débarquait à Meby (2km de Bjervik) avec 2 autres chars. De plus 2 bataillons de chasseurs doivent attaquer sur l’axe Elvenes-Bjervik. Le 12 Mai, les troupes embarquaient, et à minuit Béthouart donna l’ordre d’ouvrir le feu. Le débarquement de la légion fut un succès total, la section moto de la Légion commandée par le Lieutenant Lefort se porta sur Oijord par la route côtière, la presqu’île était conquise. Les chasseurs furent coincés par des mines, des mitrailleuses, de la neige, mal ravitaillés, ils ne firent la jonction que le lendemain à 13h45, la rencontre fut effectuée par la 3e Cie du 14e BCA . Les Allemands étaient partout en retraite, le CEFN s’était emparé de prisonniers et de matériel en grosse quantité.
Béthouart songea à attaquer tout de suite Narvik, afin de ne pas laisser le temps à l’ennemi de se ressaisir. Le nouveau plan d’attaque était pour le 21 Mai, cependant dans l’attente de chalands pour transporter les chars, le Colonel Magrin-Verneret demanda un répit jusqu’au 24 Mai. Jouant de malchance, les opérations furent à nouveau repoussées jusqu’au 28 Mai, car il fallait attendre la chasse britannique. Ce même jour Béthouart pu voir un télégramme destiné à l’Amiral Cork and Orrery stipulant que les troupes britanniques devaient évacuer la Norvège, néanmoins cette évacuation serait plus aisée si les troupes allemandes sont neutralisées, de même la destruction du chemin de fer reste une nécessité. En conséquence le général français se trouve face à deux nouvelles taches : d’une part une offensive et d’autre part une évacuation.
Carte des opérations dans le secteur Nord, jusqu’au débarquement de Bjervik :
La seconde partie du message arrive, c'était trop long , voila voila
C La victoire
L’objectif de Narvik n’a jamais été remis en cause depuis le début de la campagne, tant l’intérêt stratégique de ce port était évident. D’ailleurs le 23 Avril, le Haut commandement britannique envisageait de pousser à Narvik deux bataillons français, « destiné à la guerre de montagne et munis d’un équipement. » . Dès le lendemain la 27e DBCA destinée initialement à Namsos fut déroutée vers Narvik. Le 26 Béthouart, reçut l’ordre de se rendre dans cette ville septentrionale afin d’en prendre le commandement. La 13e DBLE rejoignait la 1ere DLC, quant à la brigade polonaise elle se tenait en réserve. De plus, la 2e DLC se postait « en couverture » dans la Clyde à la disposition des Britanniques, tandis que se maintenait en France : la 3e DLC.
Convoi Composition effectifs position
FP I 5e DBCA
Etat-major de la BHM et de la 1ere DLC 4 000 hommes Namsos
FP II 27e DBCA
31e Cie de skieurs du 13e BCA
6e Cie antichars du 13e BCA
2e groupe autonome d’artillerie coloniale de 75 4 047 hommes En route pour Narvik
FP III 13e DBLE
Brigade polonaise
102e batterie de 25 de DCA
342e Cie autonome de chars de combats
832e Cie de camionettes 7 905 hommes Dans la Clyde
La 27e DBCA avait embraqué à Brest le 18Avril à bord du convoi FP II, deux jours plus ce convoi relachait à Greenock. La décision d’envoyer des soldats, et de prendre possession du port de Narvik s’explique par le fait que le gouvernement britannique voulait fortifier la position, et disposer de soldats près des mines suédoises avant le dégel du golfe de Botnie. Le 24 Avril, le convoi FP II appareilla de Scapa Flow, puis passa le cercle polaire, et le 27 il arriva dans l’Ofotenfjord. Les débarquements s’effectuèrent en trois point :
- Salangen, où descendirent deux bataillons et le gros des munitions et des vivres.
- Skaanland, où débarquèrent 1 bataillons et un tiers des munitions.
- Bygdenfjord, où les navires devaient mouiller.µ
Au total la 1ere DLC, comprenait la 27e DBCA plus quelques unités éparses, la 13e DBLE la rejoindra plus tard, séparé depuis Belley la 5e DBCA et la 27e BDCA ne devait plus se revoir. C’est le convoi FP III qui amena la 13e BDLE et la brigade polonaise. Ce convoi était parti de Brest le 23 Avril et avait touché Greenock deux jours après. Mais il attendit jusqu’au 30, que la déstination lui soit fixé.
Le 1er Mai, le convoi appareillait mais la destination restait toujours inconnue, le 4 Mai le convoi était toujours scindé en deux : l’un destiné à Harstad (à l’entrée de l’Ofotenfjord), et l’autre à destination de Tromsoe (beaucoup plus au Nord). Cependant il était impossible de relâcher à Tromsoe car le roi Haakon VII et son gouvernement y avait trouvé refuge. Ainsi débarquer à Tromsoé c’était exposer le gouvernement norvégien à des attaques aériennes ennemies, par conséquent les deux groupes se rejoignirent à Harstad le 7 Mai. Au total, ce furent près de 12 000 hommes du CEFN qui débarquèrent du 28 Avril au 9 Mai à Harstad. La ville devint la base commune des Alliés. Ce port était le seul dans le région (mis à part celui de Narvik) qui disposait d’appontements suffisamment grands pour recevoir paquebots et cargos. Béthouart commandait le CEFN sur le terrain car Audet retournait en Angleterre, il commandait la 1ere DLC amputée de la 5e DBCA, mais à laquelle venait se rajouter la 13e DBLE et la brigade polonaise ; soit les convois FP I et FP II. A Harstad, la situation est loin d’être idéale, les liaisons entre troupes étaient nulles, le ravitaillement faisait défaut : les Français n’avaient pas débarqué avec les soixante jours de vivre prévus, quant au matériel les hommes se servent dans les calles. Quelques jours après leurs débarquements les Français créèrent une autre base à Ballangen. Cette petite base avait l’avantage d’être plus proche de Narvik ; elle fut pourvue d’une infirmerie et d’un service d’évacuation sanitaire. Concernant l’organisation sur le terrain, elle n’est pas meilleure, en effet la 27e DBCA commandée par le Lieutenant-colonel Valentini, ne possède que deux jours de vivres, aucune raquettes, seulement six caisses de bandes de mitrailleuses, et aucune grenades. Les défauts de l’approvisionnement furent d’autant plus ressentis par la troupe compte tenu des conditions de vie sur ce théâtre d’opérations très dur. Fjords et fjelds (plateaux glaciaires) sont parsemés de bouleaux nains jusqu’à une hauteur de 500 mètres, au dessus règnent des lichens, cette végétation assez pauvre limitait donc les moyens de se protéger de l’aviation ennemie. Les couches de neige épaisses de 50 cm au bord des fjords et de 2,50 m sur les fjelds, ne facilitaient pas les déplacements, car il faut préciser que la plupart des hommes n’avaient pas de skis. Les marches se faisaient donc la nuit quand la neige qui avait fondu le jour se mettait à regeler. De plus, en raison de la pénurie de mulets, c’était à dos d’hommes que se faisaient la quasi-totalité des transports vers les lignes. Dans cette conditions « il aurait été utiles de disposer d’aliments riches en calories, pour un faible poids ; or, on était resté aux boules de pain, aux boites de singes, aux bidons de vin et aux nouilles ! » , cela contraste avec l’alimentation norvégienne : beurre, fromage et morue, bien adaptée aux latitudes, encore une fois les Français sont victimes d’une impréparation. Il en est de même en ce qui concerne l’équipement, les tentes personnelles virent défaut et beaucoup de chasseurs dormirent dans de simples trous à neige. Le froid provoqua de nombreuses gelures, et la neige occasionna des troubles à la vue à ceux qui ne possédaient pas de lunettes de soleil. Selon le JMO du service de santé de la 27e DBCA , outre les blessures par balles et éclats, les autres blessures sont des gelures, des conjonctivites et des ophtalmies des neiges, ces blessures apparaissent dès le 2 Mai.
Le commandement suprême de ce théâtre d’opérations était toujours aux mains des Britanniques. A Narvik c’était le Major Général Mackesy qui dirigeait les opérations. Dès le 28 Avril Béthouart participa à une conférence avec Mackesy et le l’Amiral Lord Cork and Orrery. Des divergences se firent sentir tout de suite :
- Mackesy projetait d’attaquer Narvik par la terre, et non comme le préconisait Cork and Orrery par un débarquement près de Narvik.
- Béthouart objecta que cette solution obligeait ses soldats à parcourir plus de 50 km à travers la montagne et dans la neige. De fait il était favorable à une manœuvre en tenaille, nécessitant des débarquements près de ce port.
A 12heures, l’Amiral anglais et le général français ayant la même conception de l’attaque, partirent faire une reconnaissance. Béthouart en faisant référence à la première guerre mondiale dit : « Mackesy ne voit pas Narvik. Il pense à Gallipoli… » . Le plan de Béthouart était le suivant : il débarquera sur la péninsule d’Oijord afin de prendre à revers les troupes allemandes stationnées à Bjervik. Ensuite il faudra utiliser cette péninsule, comme point de départ d’un débarquement à Narvik par le Nord. Parallèlement, un détachement fermerait l’étau en traversant le Beisfjord. En ce qui concerne Bjervik et Narvik, Béthouart songeait à un débarquement frontal, un débarquement de vive force.
Le 29 Avril, Mackesy ordonnait à Béthouart de se porter avec les 6e et 14e BCA de Salangen (secteur Nord de Narvik) sur Bjervik, le lendemain le 12e BCA dut embarquer à Lenvik pour Sjommes (secteur Sud de Narvik), sous les ordres du chef de bataillon Nicolai, afin de prendre Ankenes. Cependant la mission échoua. Quant aux 6e et 14e BCA stationnés à Foldvik, le 6e sous les ordres du chef de bataillon Célérier se dirigeait vers Laberget. A partir de ce lieu, la progression des troupes vers le Sud se heurta à une neige épaisse et molle, et une forte résistance des Allemands utilisant le terrain et bénéficiant d’une couverture aérienne fournie. Devant les problèmes que recontre cette progression, la conception de Mackesy devenait inadéquate, et celle de Béthouart allait triompher le 9 Mai : car le débarquement de vive force était adopté.
C’est donc à Bjervik qu’allait être entrepris le premier débarquement de vive force de la seconde guerre mondiale. Le 11 Mai le Général Auchinleck succède à Mackesy, et selon la réorganisation de l’Amiral Cork and Orrery, il commanda le secteur Sud : soit de Mo à Bodo, quant à Béthouart il commanda le secteur Nord. Tout d’abord il fallait prendre pied à Bjervik, Bétthouart était conforté dans ses projets car le 5 Mai la 13e DBLE arrivait. Le 10 Mai, Hitler passait à l’offensive à l’Ouest de l’Europe, infléchissant du même coup le cours de la guerre. Cette offensive révélait subitement le caractère secondaire du front secondaire, qui restait bien un théâtre d’opérations périphérique.
Néanmoins le CEFN passait à l’action, le 1er bataillon de la 13e DBLE débarquait à Bjervik avec 3 chars, le second bataillon débarquait à Meby (2km de Bjervik) avec 2 autres chars. De plus 2 bataillons de chasseurs doivent attaquer sur l’axe Elvenes-Bjervik. Le 12 Mai, les troupes embarquaient, et à minuit Béthouart donna l’ordre d’ouvrir le feu. Le débarquement de la légion fut un succès total, la section moto de la Légion commandée par le Lieutenant Lefort se porta sur Oijord par la route côtière, la presqu’île était conquise. Les chasseurs furent coincés par des mines, des mitrailleuses, de la neige, mal ravitaillés, ils ne firent la jonction que le lendemain à 13h45, la rencontre fut effectuée par la 3e Cie du 14e BCA . Les Allemands étaient partout en retraite, le CEFN s’était emparé de prisonniers et de matériel en grosse quantité.
Béthouart songea à attaquer tout de suite Narvik, afin de ne pas laisser le temps à l’ennemi de se ressaisir. Le nouveau plan d’attaque était pour le 21 Mai, cependant dans l’attente de chalands pour transporter les chars, le Colonel Magrin-Verneret demanda un répit jusqu’au 24 Mai. Jouant de malchance, les opérations furent à nouveau repoussées jusqu’au 28 Mai, car il fallait attendre la chasse britannique. Ce même jour Béthouart pu voir un télégramme destiné à l’Amiral Cork and Orrery stipulant que les troupes britanniques devaient évacuer la Norvège, néanmoins cette évacuation serait plus aisée si les troupes allemandes sont neutralisées, de même la destruction du chemin de fer reste une nécessité. En conséquence le général français se trouve face à deux nouvelles taches : d’une part une offensive et d’autre part une évacuation.
Carte des opérations dans le secteur Nord, jusqu’au débarquement de Bjervik :
La seconde partie du message arrive, c'était trop long , voila voila
Le spahi- Nombre de messages : 30
Situation géo. : Paris
Date d'inscription : 05/04/2006
Re: La bataille de Narvik en détail
Et voici la suite et la fin de la roisième partie du chapitre deux
En France, la situation des armées françaises est une déroute, ainsi le Général Béthouart menera son attaque pour deux raisons :
- tout d’abord par sécurité, car repousser les Allemands le long de la frontière suédoise permettrait d’effectuer un rembarquement en toute sécurité.
- ensuite pour des raisons de prestige, car une victoire sur les armées allemandes aurait une grande résonance.
En prévision de l’attaque sur le port de Narvik, les unités françaises se camouflent en face, le 1er bataillon de la Légion se trouve dans les bois près d’Oijord, quant au second bataillon il est placé dans les bois près de Seines. L’amirauté britannique à, outre l’artillerie de marine, fournit deux porte-avions : l’ Ark royal et le Gloria.
Le 28 Mai à minuit, le Général Béthouart donne le signal du bombardement avec une fusée, le premier échelon de 290 légionnaires (la 3e Cie du 1er bataillon) débarque à Orneset, l’obscurité joue avec la surprise et le débarquement s’effectue sans mal. Ce qui n’est pas le cas du deuxième échelon (la 2e Cie) qui doit s’orienter vers le Sud : vers la voie ferré, à 3heures, deux chars de la section du Sous-lieutenant Yourfier arrivent mais l’un s’enlise, ainsi le char 40693 attaque seul et permet au second bataillon de légionnaires d’avancer . Le second bataillon lui est débarqué plus au sud et se dirige vers Narvik même.
Dans la progression, la côte 457 bloque l’avancée car elle prend sous son feu une grande partie des plages de débarquement, l’action de la chasse alliée n’existe pas : en effet un épais brouillard empêche tous les décollages de la base anglaise de Bardufoss (plus au Nord), en revanche la chasse allemande peut décoller. L’aviation allemande bombarde les navires de soutien britanniques qui pour échapper à cette menace, effectuent de nombreux déplacements interrompant leur tirs de soutien. La contre-attaque allemande se déclenche, les têtes de pont françaises sont en passe d’être rejetées à la mer, mais le Capitaine de Guitteaut enlève sa compagnie et reprend l’assaut , repoussant l’assaut allemand, il y perdra la vie ainsi que 30 de ses légionnaires. Cette contre-attaque est le moment le plus angoissant de la bataille de Narvik, les conséquences d’un échec n’étaient pas envisagées par Béthouart, mais le sacrifice des soldats français et de leurs officiers a fait avorté l’éventualité. L’attaque de la 13e DBLE est épaulée au Nord du Rombaksfjord par les chasseurs alpins du 14e BCA, et au Sud du Beisfjord par la Brigade polonaise, elle-même appuyée par 2 chars français : ceux de la 3e section de la 342e CACC (dans cette action un char sera mis hors de combat). Un bataillon norvégien combat à coté des légionnaires du second bataillon. Dans la soirée la ville est conquise, les premiers à entrer dans le port sont les soldats norvégiens (ce qui correspond aux souhaits de Béthouart), puis à 22 heures le Général Béthouart y entre, mais le port est détruit. Le 29 au matin la jonction s’effectue avec les troupes polonaises, donc la presqu’île est tombée en, moins de 24 heures. La route du fer est effectivement coupée, 6 000 Allemands sont en retraite.
Carte des combats de Narvik, de la conquête de la presqu’île et des offensives en direction de la frontière suédoise :
Cette victoire a été obtenue grâce à l’obstination de Béthouart, qui dans une visite au poste de commandement du Colonel Magrin-Verneret (sur la côte 457) lui donne l’ordre de continuer son offensive le long de la voie ferrée, en direction de la frontière suédoise.
Le 1er Juin, Audet devait quitter la Grande-Bretagne pour rejoindre la France, il télégraphie à Béthouart qu’il lui transmet tous les pouvoirs sur le CEFN. Ainsi le Général Béthouart obtient tout le commandement des troupes françaises pour l’évacuation. Depuis le 29 Juin, les dates de rembarquement avaient été fixées entre le 2 et 6 Juin. Ainsi dès le 31 Mai, commençaient les mouvements en préparatif du rembarquement. Les hommes du corps expéditionnaire n’apprirent que le 1er Juin les nouvelles de la débâcle en France : les opérations de Dunkerque sont en cours. Si certaines unités rembarquent tôt après le débarquement, ce n’est pas l e cas de la 13e DBLE, qui continue ses actions et fait sauter 300 mètres de remblais de la voie ferrée, afin d’entraver durablement la route du fer. L’évacuation se terminait le 8 Juin.
Le ministre de France en Norvège : Robert de Dampierre, adressa le 6 Juin 1940 son rapport à Paul Reynaud et au nouveau ministre de la Défense : le Général Weygand, il disait notamment : « Si me trouvant à proximité du front sud et privé de toute communication avec notre corps expéditionnaire, je n’ai pu suivre de près l’action des unités qui ont combattu dans la région de Namsos jusqu’au 1er Mars, j’ai par contre été à même de constater l’impression profonde qu’ont produit sur le commandement norvégien comme dans l’opinion publique la bravoure, la tenue, la discipline de nos soldats, la valeur et l’allant de nos officiers qui ont combattu dans la région de Narvik du 1er Mai au 6e Juin et auxquels sont dus les seuls succès remportés sur terre par les armées alliées en Norvège. »
Au total, 16 021 soldats français participèrent à cette expéditions et, si l’on additionne cet effectif à celui des marins français on obtient : 21 929 hommes. Le dénombrement des morts pose problème, car Béthouart évalue le nombre des tués à 250 pour la seule bataille de Narvik, et Mordal parle de plus de 500 morts pour tout le CEFN. Cette confusion semble provenir du regroupement des victimes de l’armée de terre et de la marine. Les chiffres de Béthouart semblent les plus sûrs, d’autant plus qu’ils se rapprochent des tableaux des JMO des différentes unités. Les unités de la 13e DBLE perdirent 88 hommes et ceux de la brigade polonaise : 92.
Lorsque le 7 Juin, il s’adressa au général norvégien, juste avant de quitter le théâtre des opérations, il lui dit « je laisse sur votre sol ce que j’ai de plus précieux, mes Morts, je vous les confie »
Voici l’état des pertes de l’armée de terre :
Tués : - 11 officiers, dont 8 de la 13e DBLE, 1 du 6e BCA, 1 de l’Etat-major et 1 de la 1013e batterie de DCA.
- 130 sous-officiers et hommes de troupes, dont 74 de la 13e DBLE, 28 du 14e BCA, 12 du 6e BCA, 2 du 2e GAAC, 2 du 12e BCA, 7 du 67e BCA, 2 de la section des munitions, 2 de l’Etat-major de la 5e DBCA, et 1 du groupe d’exploitation.
Soit 141 tués au total.
Blessés : - 13 officiers, dont 4 de la 13e DBLE, 3 du 14e BCA, 3 du 6e BCA, et 3 du groupe d’exploitation.
- 219 sous-officiers et hommes de troupes, dont 91 à la Légion, 73 du 14e BCA, 25 du 6e BCA, 5 du 67e BCA, 4 du 53e BCA, 5 de la section de munitions, 3 du commandement du génie, 1 du groupe d’exploitation, 3 de l’Etat-major de la 5e DBCA, 1 du GAAC, et 8 du 12e BCA.
Disparus : - aucun officiers
- 12 sous-officiers et soldats, dont 6 de la 13e DBLE, 2 chasseurs du 53e BCA et 4 de la section de munitions.
Prisonniers : - aucun officiers
- 2 légionnaires.
Les pertes polonaises s’élèvent à 76 tués, 103 blessés, et 16 disparus.
Les pertes totales :
tués blessés disparus prisonniers
Armée de terre 141 232 12 2
Brigade polonaise 76 103 16 0
Marine nationale 142 47 76 0
total 359 382 104 2
Ici les morts en tenue de combat sont alignés les uns à coté des autres dans un cimetière norvégien. La légende précise : « devant sont photographiés de profil deux légionnaires se recueillant, lieu : Narvik. » Des légionnaires se recueillent auprès de leurs morts que garde le sol norvégien, car ils sont dans le cimetière de Narvik. Béthouart a effectivement confié ses morts
En France, la situation des armées françaises est une déroute, ainsi le Général Béthouart menera son attaque pour deux raisons :
- tout d’abord par sécurité, car repousser les Allemands le long de la frontière suédoise permettrait d’effectuer un rembarquement en toute sécurité.
- ensuite pour des raisons de prestige, car une victoire sur les armées allemandes aurait une grande résonance.
En prévision de l’attaque sur le port de Narvik, les unités françaises se camouflent en face, le 1er bataillon de la Légion se trouve dans les bois près d’Oijord, quant au second bataillon il est placé dans les bois près de Seines. L’amirauté britannique à, outre l’artillerie de marine, fournit deux porte-avions : l’ Ark royal et le Gloria.
Le 28 Mai à minuit, le Général Béthouart donne le signal du bombardement avec une fusée, le premier échelon de 290 légionnaires (la 3e Cie du 1er bataillon) débarque à Orneset, l’obscurité joue avec la surprise et le débarquement s’effectue sans mal. Ce qui n’est pas le cas du deuxième échelon (la 2e Cie) qui doit s’orienter vers le Sud : vers la voie ferré, à 3heures, deux chars de la section du Sous-lieutenant Yourfier arrivent mais l’un s’enlise, ainsi le char 40693 attaque seul et permet au second bataillon de légionnaires d’avancer . Le second bataillon lui est débarqué plus au sud et se dirige vers Narvik même.
Dans la progression, la côte 457 bloque l’avancée car elle prend sous son feu une grande partie des plages de débarquement, l’action de la chasse alliée n’existe pas : en effet un épais brouillard empêche tous les décollages de la base anglaise de Bardufoss (plus au Nord), en revanche la chasse allemande peut décoller. L’aviation allemande bombarde les navires de soutien britanniques qui pour échapper à cette menace, effectuent de nombreux déplacements interrompant leur tirs de soutien. La contre-attaque allemande se déclenche, les têtes de pont françaises sont en passe d’être rejetées à la mer, mais le Capitaine de Guitteaut enlève sa compagnie et reprend l’assaut , repoussant l’assaut allemand, il y perdra la vie ainsi que 30 de ses légionnaires. Cette contre-attaque est le moment le plus angoissant de la bataille de Narvik, les conséquences d’un échec n’étaient pas envisagées par Béthouart, mais le sacrifice des soldats français et de leurs officiers a fait avorté l’éventualité. L’attaque de la 13e DBLE est épaulée au Nord du Rombaksfjord par les chasseurs alpins du 14e BCA, et au Sud du Beisfjord par la Brigade polonaise, elle-même appuyée par 2 chars français : ceux de la 3e section de la 342e CACC (dans cette action un char sera mis hors de combat). Un bataillon norvégien combat à coté des légionnaires du second bataillon. Dans la soirée la ville est conquise, les premiers à entrer dans le port sont les soldats norvégiens (ce qui correspond aux souhaits de Béthouart), puis à 22 heures le Général Béthouart y entre, mais le port est détruit. Le 29 au matin la jonction s’effectue avec les troupes polonaises, donc la presqu’île est tombée en, moins de 24 heures. La route du fer est effectivement coupée, 6 000 Allemands sont en retraite.
Carte des combats de Narvik, de la conquête de la presqu’île et des offensives en direction de la frontière suédoise :
Cette victoire a été obtenue grâce à l’obstination de Béthouart, qui dans une visite au poste de commandement du Colonel Magrin-Verneret (sur la côte 457) lui donne l’ordre de continuer son offensive le long de la voie ferrée, en direction de la frontière suédoise.
Le 1er Juin, Audet devait quitter la Grande-Bretagne pour rejoindre la France, il télégraphie à Béthouart qu’il lui transmet tous les pouvoirs sur le CEFN. Ainsi le Général Béthouart obtient tout le commandement des troupes françaises pour l’évacuation. Depuis le 29 Juin, les dates de rembarquement avaient été fixées entre le 2 et 6 Juin. Ainsi dès le 31 Mai, commençaient les mouvements en préparatif du rembarquement. Les hommes du corps expéditionnaire n’apprirent que le 1er Juin les nouvelles de la débâcle en France : les opérations de Dunkerque sont en cours. Si certaines unités rembarquent tôt après le débarquement, ce n’est pas l e cas de la 13e DBLE, qui continue ses actions et fait sauter 300 mètres de remblais de la voie ferrée, afin d’entraver durablement la route du fer. L’évacuation se terminait le 8 Juin.
Le ministre de France en Norvège : Robert de Dampierre, adressa le 6 Juin 1940 son rapport à Paul Reynaud et au nouveau ministre de la Défense : le Général Weygand, il disait notamment : « Si me trouvant à proximité du front sud et privé de toute communication avec notre corps expéditionnaire, je n’ai pu suivre de près l’action des unités qui ont combattu dans la région de Namsos jusqu’au 1er Mars, j’ai par contre été à même de constater l’impression profonde qu’ont produit sur le commandement norvégien comme dans l’opinion publique la bravoure, la tenue, la discipline de nos soldats, la valeur et l’allant de nos officiers qui ont combattu dans la région de Narvik du 1er Mai au 6e Juin et auxquels sont dus les seuls succès remportés sur terre par les armées alliées en Norvège. »
Au total, 16 021 soldats français participèrent à cette expéditions et, si l’on additionne cet effectif à celui des marins français on obtient : 21 929 hommes. Le dénombrement des morts pose problème, car Béthouart évalue le nombre des tués à 250 pour la seule bataille de Narvik, et Mordal parle de plus de 500 morts pour tout le CEFN. Cette confusion semble provenir du regroupement des victimes de l’armée de terre et de la marine. Les chiffres de Béthouart semblent les plus sûrs, d’autant plus qu’ils se rapprochent des tableaux des JMO des différentes unités. Les unités de la 13e DBLE perdirent 88 hommes et ceux de la brigade polonaise : 92.
Lorsque le 7 Juin, il s’adressa au général norvégien, juste avant de quitter le théâtre des opérations, il lui dit « je laisse sur votre sol ce que j’ai de plus précieux, mes Morts, je vous les confie »
Voici l’état des pertes de l’armée de terre :
Tués : - 11 officiers, dont 8 de la 13e DBLE, 1 du 6e BCA, 1 de l’Etat-major et 1 de la 1013e batterie de DCA.
- 130 sous-officiers et hommes de troupes, dont 74 de la 13e DBLE, 28 du 14e BCA, 12 du 6e BCA, 2 du 2e GAAC, 2 du 12e BCA, 7 du 67e BCA, 2 de la section des munitions, 2 de l’Etat-major de la 5e DBCA, et 1 du groupe d’exploitation.
Soit 141 tués au total.
Blessés : - 13 officiers, dont 4 de la 13e DBLE, 3 du 14e BCA, 3 du 6e BCA, et 3 du groupe d’exploitation.
- 219 sous-officiers et hommes de troupes, dont 91 à la Légion, 73 du 14e BCA, 25 du 6e BCA, 5 du 67e BCA, 4 du 53e BCA, 5 de la section de munitions, 3 du commandement du génie, 1 du groupe d’exploitation, 3 de l’Etat-major de la 5e DBCA, 1 du GAAC, et 8 du 12e BCA.
Disparus : - aucun officiers
- 12 sous-officiers et soldats, dont 6 de la 13e DBLE, 2 chasseurs du 53e BCA et 4 de la section de munitions.
Prisonniers : - aucun officiers
- 2 légionnaires.
Les pertes polonaises s’élèvent à 76 tués, 103 blessés, et 16 disparus.
Les pertes totales :
tués blessés disparus prisonniers
Armée de terre 141 232 12 2
Brigade polonaise 76 103 16 0
Marine nationale 142 47 76 0
total 359 382 104 2
Ici les morts en tenue de combat sont alignés les uns à coté des autres dans un cimetière norvégien. La légende précise : « devant sont photographiés de profil deux légionnaires se recueillant, lieu : Narvik. » Des légionnaires se recueillent auprès de leurs morts que garde le sol norvégien, car ils sont dans le cimetière de Narvik. Béthouart a effectivement confié ses morts
Le spahi- Nombre de messages : 30
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Date d'inscription : 05/04/2006
Re: La bataille de Narvik en détail
Bon voila , quant au troisième chapitre, désolé mais il va falloir attendre Vendredi , je n'ai pas tout à fait fini .
A plus tchao
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Le spahi- Nombre de messages : 30
Situation géo. : Paris
Date d'inscription : 05/04/2006
Re: La bataille de Narvik en détail
Merci Le spahi,
pour nous avoir présenté la bataille de Narvik
à plus mike
pour nous avoir présenté la bataille de Narvik
à plus mike
capablanca- Admin
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Re: La bataille de Narvik en détail
Je n'ai pas les photos il y en a sûrement pour agrémenter le texte,???? Suis je le seul?
ROCO- Admin
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La Norvège
Non ROCO
Tu n'es pas le seul, notre ami a du faire une erreur.
amitiés
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Tobrouk- Admin
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Date d'inscription : 10/01/2006
Re: La bataille de Narvik en détail
Je n'ai pas les photos il y en a sûrement pour agrémenter le texte,???? Suis je le seul?
ROCO- Admin
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ROCO- Admin
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